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Petite fille palestinienne au jardin d’enfants. © N.Forsstroem/EAPPI/COE

Petite fille palestinienne au jardin d’enfants. © N.Forsstroem/EAPPI/COE

Une séance plénière sur le soutien des communautés religieuses aux droits des enfants, et un premier projet de déclaration à propos des «principes à l’intention des Églises respectueuses des enfants» ont mobilisé l’attention du comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE) le 27 juin. Ce document sera encore révisé et soumis à nouveau à la prochaine réunion du comité exécutif du COE.

Martina Viktorie Kopecká, de l’Église hussite tchécoslovaque et membre du comité central, présidente de la commission jeunesse ECHOS du COE, présidait cette séance plénière sur les droits des enfants. Elle a expliqué que le travail en cours sur les droits des enfants provenait de conversations œcuméniques et d’un groupe de travail pendant la 10ème Assemblée du COE à Busan en République de Corée, à l’automne 2013.

Un moment important pour la suite a été la signature en septembre 2015 d’un accord mondial de partenariat entre le COE et l’UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

Principes à l’intention des Églises respectueuses des enfants

Le comité central a entendu plusieurs introductions par des représentants d’Églises membres du COE et d’organisations œcuméniques partenaires, de l’UNICEF et du Partenariat mondial pour mettre fin à la violence contre les enfants.

Masimba Kuchera, du Zimbabwe, a collaboré avec l’UNICEF, comme membre de la Commission des Églises pour les affaires internationales, à l’élaboration de trois principes à l’intention d’Églises respectueuses des enfants. Il a expliqué que la commission du COE souhaitait vivement que ces principes reposent sur une base théologique solide et que la voix des enfants soit entendue tout au long de ce processus.

Catarina Tino, spécialiste des partenariats à l’UNICEF, a annoncé que tout un ensemble de consultations était organisé sur le plan international dans des milieux ecclésiastiques et œcuméniques, et que cela impliquait au total 144 jeunes, âgés pour la plupart de 11 à 18 ans.

Les commentaires et de nombreuses contributions de jeunes ont été pris en compte lors d’une session de rédaction à Genève en avril 2016. Les rédacteurs ont également été informés par le groupe théologique de travail du COE sur le Pèlerinage de justice et de paix, qui a fait observer que «prendre soin d’enfants dans le besoin fait intégralement partie de la recherche de justice et de paix».

Les principes à l’intention des Églises respectueuses des enfants invitent les communautés chrétiennes à:

•   Saluer les dons nombreux que nous recevons grâce aux enfants et  le rôle joué par les Églises au cours des siècles pour les protéger et les élever;

•    Évaluer les blessures nombreuses dans la vie des enfants et nos échecs à nous occuper de leurs besoins essentiels;

•    Participer à des efforts conjoints pour transformer les injustices en actes de justice.

Sans violence

Sabine Rakotomalala a parlé de son travail avec le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence contre les enfants et elle a communiqué des documents d’information passionnants disponibles sur le hashtag #withoutviolence et le site web www.withoutviolence.org.

Elle a salué l’adoption en septembre 2015 dans les Objectifs du développement durable du point 16.2 consistant à «mettre un terme à la maltraitance, l'exploitation, la traite, et toute forme de violence et de torture, dont sont victimes principalement les enfants». L’implication du COE au service de cet objectif, a-t-elle dit, pourrait bien «faire pencher la balance» dans un sens positif. Les Églises peuvent susciter un engagement accru.

«Nous devons accélérer l’action, a-t-elle poursuivi. Notre collaboration nous permet de faire ensemble ce qu’aucun gouvernement, aucune institution ne pourraient faire seuls».

Les meilleurs exemples dans divers contextes

Ces introductions en plénière se sont conclues par des témoignages personnels concernant des programmes dans des Églises membres et organismes œcuméniques qui ont des ministères auprès des jeunes et de leurs collectivités.

Dans l’Église de Suède, la pasteure Jennie Nordin et les conseillers de jeunesse Matilda Stålberg et Jonathan Hultberg ont parlé de l’organisation d’espaces sécurisés pour les jeunes, la jeunesse autochtone et les enfants réfugiés. Jennie Nordin a décrit un projet intitulé «Pèlerinage enfants» pour lequel de jeunes enfants se voient attribuer un «pack pèlerin» et sont conduits dans l’exploration de leur environnement urbain ou rural. Sur une échelle plus vaste, Stålberg et Hultberg aident à organiser un pèlerinage plus traditionnel pour des adolescents en direction du site historique de St Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest de l’Espagne.

Plusieurs autres exemples concrets de programmes respectueux des enfants ont été présentés, venant de diverses régions du monde:

Henriette Hutabarat-Lebang a présenté des documents œcuméniques de formation pour protéger les enfants, ces documents sont utilisés par des Églises d’Indonésie.

L’évêque méthodiste Arnold C. Temple, de Sierra Leone, a parlé du rôle que peuvent jouer les Églises et d’autres communautés religieuses pour faire face à des problèmes de documents pouvant entraîner une situation d’apatride. Pour ce qui est des paroisses chrétiennes, la fourniture de certificats de baptême, ou d’École du dimanche, ou de présence au culte, peuvent servir de preuves légales d’identité.

Petra Bosse-Huber, évêque protestante allemande, a évoqué la tragédie des jeunes réfugiés qui sont en situation de risque important et qui souvent disparaissent. «Cette année, il y a eu plus de 60 000 jeunes non accompagnés parmi les réfugiés en Europe, et ce chiffre a triplé au cours des deux dernières années».

«Cela reste une question qui tient au cœur de tous les chrétiens», a-t-elle poursuivi, en déclarant que cette situation était «inacceptable» et en appelant les Églises à lutter en faveur de droits égaux pour les enfants réfugiés.

Martina Kopecká, présidente de cette plénière, a résumé le rôle des enfants et des jeunes dans les Églises: «il ne s’agit pas simplement de notre avenir, c’est notre présent».

Pour plus d’information:

Réunion du Comité Central du COE

Photos en haute résolution

L’engagement du COE pour les droits de l’enfant