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En cette Journée mondiale du sida 2015, l’Alliance œcuménique «agir ensemble» (EAA – Ecumenical Advocacy Alliance) se félicite de la conclusion d’un accord de licence entre le Medicines Patent Pool (MPP) et Bristol Myers Squibb (BMS) pour le daclatasvir, un important antiviral à action directe dont il est prouvé qu’il aide à guérir des génotypes multiples du virus de l’hépatite C (VHC).

On compte quelque 4 à 5 millions de personnes qui sont co-infectées par le VIH et le VHC, ce qui représente environ 12% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Ces PVVIH courent 11 fois plus de risques d’être infectées par le VHC que les personnes séronégatives. Le taux de morbidité et de mortalité de ces personnes avec co-infection est le plus élevé en raison d’une cirrhose du foie à progression rapide. L’hépatite infectieuse met en danger les succès difficilement obtenus dans la lutte contre le VIH: en effet, dans de nombreuses parties du monde, le nombre de décès liés à une maladie hépatique dépasse celui des décès liés au sida. Chaque année, on compte dans le monde jusqu’à 700 000 personnes qui meurent de causes liées au VHC.

«C’est vraiment une bonne nouvelle pour les gens qui ont le virus VHC, a déclaré David Deakin, directeur exécutif de Chasing Zero et président du Groupe de travail "Accès au traitement" de l’Alliance œcuménique "agir ensemble", et en particulier ceux qui sont atteints d’une co-infection VIH/VHC. Après avoir, en 2012, encouragé BMS à conclure un accord de licence pour l’atazanavir (un anti-rétrovirus) avec le MPP, nous félicitons maintenant BMS d’avoir adopté une position de pointe en étant la première société à conclure avec le MPP un accord de licence sur un médicament pour le VHC.

La raison pour laquelle cet accord de licence est une bonne nouvelle est que cela permettra de produire des versions génériques moins chères du daclatasvir, y compris en combinaison, ce qui facilitera un accès plus large au traitement. Cette licence sans royalties couvre les ventes dans 112 pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), dont 76 sont classés par la Banque mondiale comme pays à revenu intermédiaire. Cet accord couvre près de deux-tiers des personnes vivant avec l’hépatite C dans les PRFI.

Faisant remarquer qu’on est encore loin d’assurer l’accès à un traitement complet, Astrid Berner-Rodoreda, conseillère en politiques sur le VIH/sida pour Pain pour le prochain et membre de l’Alliance œcuménique «agir ensemble», déclare: «Cet accord de licence est un bon point de départ: nous nous félicitons de l’initiative de BMS et nous espérons que d’autres compagnies en feront autant et négocieront des licences avec le MPP sur leurs médicaments pour le VHC. Cependant, comme pour les premières licences sur les anti-rétrovirus, il s’agit d’améliorer la couverture géographique du fait que cette licence ne couvre pas plus d’un tiers des personnes vivant avec une infection au VHC.»

La conclusion de cet accord intervient après l’annonce faite récemment par le Unitaid Board que le mandat du MPP allait être élargi pour y inclure le VHC, après de longues consultations entre le MPP et des groupes de la société civile et d’autres.

«C’est une étape importante pour le traitement de millions de personnes atteintes de co-infections de VIH et le VHC, lesquelles, le plus souvent, comptent parmi les personnes les plus vulnérables de la société, a déclaré Mgr Robert Vitillo, conseiller spécial pour le VIH/sida auprès de Caritas Internationalis et membre du Groupe de travail "Accès au traitement". Nous espérons que d’autres sociétés suivront l’exemple de BMS.»

Pour plus d’informations, s’adresser à Sara Speicher: [email protected] +44 7821 860 723.

Informations de référence

Le daclatasvir, traitement oral à prendre une fois par jour, inhibe le VHC en ciblant une protéine clef – NS5A – qui intervient dans la réplication du virus. En combinaison avec le sofosbuvir, le daclatasvir permet d’obtenir des taux élevés de guérison au bout de douze semaines de traitement, même chez les patients ayant une co-infection VIH/VHC. De récentes études de Phase III ont permis de démontrer que le traitement au daclatasvir pouvait guérir jusqu’à 100% des patients infectés par le VHC, en fonction du génotype et du stade de la maladie hépatique.

L’accord sur le daclatasvir permet aux fabricants d’être basés n’importe où dans le monde: le daclatasvir générique peut être fabriqué dans n’importe quel pays pour autant qu’il soit destiné à la vente dans les 112 pays couverts par l’accord. Un élément important: cette licence permet aux fabricants de génériques de développer des combinaisons, en doses fixes, avec d’autres antivirus à action directe pour créer de puissants traitements pan-génotypiques offrant la possibilité de traiter les six principaux génotypes du VHC à la fois. Les traitements pan-génotypiques sont d’une importance cruciale dans les pays aux ressources limitées où l’accès aux tests de génotypes est limité. Bristol-Myers Squibb offrira un paquet de transfert de technologie et les informations nécessaires pour la fabrication et l’enregistrement de ce produit.

L’Alliance œcuménique «agir ensemble» (EAA – Ecumenical Advocacy Alliance), initiative œcuménique du Conseil œcuménique des Églises, est un réseau mondial d’Églises et d’organisations affiliées à l’Église engagées à faire campagne ensemble sur des sujets communs touchant à la justice et à la dignité humaine. Les thèmes de campagne actuels sont le VIH et le sida et la sécurité alimentaire et l’agriculture durable.

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