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Agnes Aboum, présidente du Comité central du COE. Photo: Aarne Ormio/COE

Agnes Aboum, présidente du Comité central du COE. Photo: Aarne Ormio/COE

Alors qu’une réunion de la Commission de mission et d’évangélisation du Conseil œcuménique des Églises (COE) se tient à Helsinki, en Finlande, du 16 au 22 mai, les responsables se sont penché-e-s sur la voie à suivre par le mouvement œcuménique à la suite de la conférence mondiale de la commission à Arusha en mars 2018.

Dans son discours liminaire, la présidente du Comité central du COE, Agnes Aboum, a fait part de ses réflexions sur la conférence à Arusha qu’elle qualifie de «décisive», ayant compté sur la présence de plus de 1 000 personnes et débouché sur l’Appel d’Arusha à vivre en disciples.

«Certains thèmes abordés à de la conférence d’Arusha jettent des ponts avec le Pèlerinage de justice et de paix: des discours ayant trait aux régions, aux pays et aux Églises», déclare Agnes Abuom. «En dépit des croisements avec le Pèlerinage de justice et de paix, les perspectives et les approches peuvent diverger.»

À Arusha, les personnes rassemblées ont célébré la vie et sont allées à la rencontre des blessures que les précédents efforts missionnaires ont laissées dans les communautés, précise la pasteure. «Arusha nous rappelle que la mission et l’évangélisation sont un cheminement qui nous suivons à la rencontre des communautés et des individus et qu’il nous revient d’être sensibles aux cultures prédominantes», précise-t-elle. «La conférence d’Arusha a élevé et affirmé la centralité des concepts de vie et de dignité humaine qui sont ancrés dans une compréhension de la spiritualité, un type de spiritualité stimulante, dynamisante et participative qui est favorable et donne des forces aux individus afin de leur permettre de poursuivre et d’aller de l’avant dans leurs luttes pour la justice et la paix lorsqu’ils se retrouvent en butte à l’oppression, la violence, voire la mort.»

Cette spiritualité se manifeste à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, poursuit-elle. «De fait, la mission et l’évangélisation proclament et sont porteuses de bonnes nouvelles dans les situations d’extrême pauvreté, d’injustice et de souffrances et la question est de savoir comment préserver la lueur d’espoir», confie-t-elle. «Le Pèlerinage de justice et de paix se serait-il concentré, dans une trop grande mesure, sur l’un de ses composants, la paix, au détriment l’autre, la justice?»

La conférence d’Arusha a constitué une étape majeure du Pèlerinage, indique la présidente. «En effet, tant Arusha que le Pèlerinage de justice et de paix sont en ligne avec le programme mondial à l’horizon 2030 qui vise à encourager la vie et ne laisser personne pour compte; en d’autres termes, à œuvrer à l’affirmation d’une communauté mondiale inclusive», dit-elle. Et de poursuivre: «Le défi à relever est de discerner les approches et stratégies qui permettent de lutter efficacement contre les forces de la mort, ces forces maléfiques qui s’opposent à la culture d’une vie saine pour tous et toutes.»

Il s’agit de créer davantage d’espaces de débat sur les liens existants entre la conférence d’Arusha et le Pèlerinage de justice et de paix, déclare la pasteure Abuom en guise de conclusion. Elle ajoute: «Les questions de mission et d’évangélisation sont essentielles et font partie intégrante du mandat et de la vie de l’Église». «Nous nous trouvons à un tournant historique pour le mouvement œcuménique qui nous demande, aujourd’hui plus que jamais, d’articuler les liens entre Foi et constitution d’une part, et mission et évangélisation, notamment la justice et la paix, d’autre part.»

Préserver une foi véritable

Dans son sermon d’ouverture, le métropolite Geevarghese Mor Coorilos, président de la Commission de mission et d’évangélisation du COE, s’est arrêté sur la manière dont les personnes croyantes se sont vues confier, dans la Bible et tout au long de l’histoire, la tâche de préserver une foi véritable. «Il s’agit d’une exhortation particulière à garantir la pureté de la foi, à s’assurer que la foi n’est pas corrompue par des hérésies ou de mauvais enseignements», indique-t-il. «Puissions-nous, alors que nous nous penchons sur la conférence d’Arusha et nous tournons vers l’avenir, également considérer l’Appel d’Arusha en qualité que "dépositaires de la foi" et nous engager non seulement à la préserver en tant que confession de foi, mais également à la populariser, la proclamer et la vivre.»

Commission de mission et d’évangélisation du COE

Le texte «Venez et voyez» illustre «une nouvelle manière de travailler», communiqué de presse du COE du 17 mai 2019