La liturgie de Lima est un service eucharistique (Sainte Cène) exprimant, sous une forme liturgique possible, la convergence ecclésiologique sur l'eucharistie réalisée dans le texte de Foi et constitution Baptême, eucharistie, ministère (BEM). Elle tire son nom du fait qu'elle a été utilisée pour la première fois lors de la réunion de la Commission plénière de Foi et constitution à Lima, Pérou, en 1982 - la réunion qui approuva le BEM pour transmission aux Eglises en vue d'une réaction officielle.

La liturgie de Lima est bien connue dans la mesure où elle a été utilisée lors de rassemblements oecuméniques mondiaux, notamment aux Assemblées du COE à Vancouver (1983) et Canberra (1991). Mais elle a aussi été utilisée largement aux niveaux national et local ; comme l'a dit un éminent oecuméniste allemand, il y a plus de chrétiens qui ont appris ce qu'ils savent du BEM en participant à la liturgie de Lima qu'en lisant le BEM lui-même.

Bien que rédigée par les membres et le personnel de la Commission de Foi et constitution, la liturgie de Lima - contrairement au BEM - n'a jamais été officiellement « adoptée » par Foi et constitution. Elle ne prétend pas non plus résoudre les problèmes ecclésiologiques (en particulier concernant le ministère ordonné) qui empêchent que tous les chrétiens se rassemblent à la Table du Seigneur.

En tant que texte d'illustration, elle est vaste et complexe (deux épiclèses !) et, dans la pratique, on fait généralement en sorte de la raccourcir et de la simplifier. L'introduction de Max Thurian à ce texte formule des suggestions à cet égard.

Un séminaire/atelier organisé à l'Institut oecuménique de Bossey en 1995 a réuni des liturgistes, théologiens, pasteurs et musiciens religieux désireux de réfléchir aux origines de la liturgie de Lima et à l'expérience - de presque 25 ans aujourd'hui - de ceux qui peuvent s'en servir (voir Eucharistic Worship in Ecumenical contexts : The Lima Liturgy - and Beyond, publié sous la direction de Thomas F. Best et Dagmar Heller, Genève, Publications du COE, 1998).

Cette liturgie a été élaborée en vue de la réunion plénière de la Commission «Foi et Constitution» à Lima et célébrée là, pour la première fois, le 15 janvier 1982. Lors du Comité Central du Conseil oecuménique des Eglises, elle a été célébrée le 28 juillet 1982, dans la chapelle du Centre oecuménique à Genève, sous la présidence du Secré-taire général Philip Potter. Elle a été également célébrée à l'occasion de la sixième Assemblée du Conseil oecuménique à Vancouver, le dimanche 31 juillet 1983, sous la présidence de l'Archevêque de Cantorbéry.

L'intention de cette liturgie est de donner une illustration des acquis théologiques du texte de Foi et Constitution sur « Baptême, Eucharistie et Ministère » (BEM). Ce n'est pas la seule possibilité; il pourrait y avoir d'autres essais liturgiques pour exprimer les conver-gences de BEM, selon des traditions, des spiritualités ou des cultures différentes. Cette liturgie n'a pas d'autre « autorité » que celle d'avoir été utilisée à certaines occasions oecuméniques importantes.

La liturgie de Lima est caractérisée par son ampleur, et convient peut-être mieux à une célébration particulièrement solennelle. Elle a déjà été utilisée sous une forme simplifiée par un certain nombre de groupes. On trouvera quelques exemples de simplification possible à la fin de cette introduction.

Selon l'orientation du texte de BEM, la célébration habituelle du culte chrétien est, au moins le jour du Seigneur et les fêtes, une célé-bration de l'eucharistie au cours de laquelle a lieu la proclamation de la Parole de Dieu et la Communion des membres du Corps du Christ dans la ferveur de l'Esprit Saint (E. 31). Ainsi, la liturgie eucharistique comprend trois grandes parties. La liturgie d'entrée rassemble le peuple de Dieu dans l'humiliation, la supplication et la louange (confession, litanie du kyrie et gloria). La liturgie de la Parole s'ouvre par une oraison préparatoire à l'écoute; elle comprend les trois proclamations du Prophète (première lecture), de l'Apôtre (épître), et du Christ (évangile); puis la voix de l'Eglise actualisant la Parole éternelle se fait entendre dans l'homélie, suivie d'un silence de recueillement; la foi de l'Eglise est alors résumée dans le symbole, et tous les besoins des hommes sont présentés à Dieu dans l'intercession. La liturgie de l'eucharistie comprend essentiellement la grande Prière eucharistique, précédée d'une brève préparation et suivie de la prière dominicale, du signe de la paix et de la communion. Nous reviendrons plus en détail sur ces éléments que le texte de BEM énumère (E. 27).

La liturgie est une action communautaire, selon l'étymologie même du mot (leit-ourgia, service du peuple). Elle n'est pas un monologue clérical, mais le concert de toute la communauté chrétienne, dont cer-tains membres exercent une fonction particulière, selon le charisme et le mandat de chacun. Lors de réunions oecuméniques, la liturgie de la Parole sera partagée entre des officiants de plusieurs traditions, la liturgie de l'eucharistie associera, comme assistants du célébrant prin-cipal, ceux que la discipline de leur Eglise autorise à concélébrer dans cette situation.

Normalement, le célébrant présidant la liturgie (évêque ou pres-bytre, M. 29-30) dit la salutation, l'absolution et l'oraison; il préside la liturgie de l'eucharistie en prononçant la grande Prière eucharistique: la préface, l'épiclèse (I et II), l'institution, l'anamnèse et la conclusion; il dit la prière d'action de grâce et donne la bénédiction. La communauté chante ou dit tous les répons et les Amen, elle prononce en commun la confession, le gloria (ou elle l'alterne avec un officiant, à moins qu'il ne soit chanté), le symbole de la foi (dit ou chanté) et l'oraison dominicale (dite ou chantée). D'autres officiants peuvent se répartir les intentions de la litanie du kyrie et de l'intercession, les versets du gloria, la préparation et les mementos de l'eucharistie, l'introduction de l'oraison dominicale et la prière de la paix. Trois lecteurs proclament chacun une des lectures bibliques (l'évangile est lu ou chanté par un diacre, dans les traditions orthodoxes ou catholiques); un prédicateur prononce l'homélie.

Le chant d'entrée, qui accompagne la procession des officiants ou même de toute la communauté, devrait être de préférence un psaume, correspondant au temps liturgique ou à la fête célébrée, entrecoupé par une antienne caractéristique et facile à reprendre par tous entre les strophes chantées par des chantres. Le premier dimanche de l'Avent, par exemple, le chant d'entrée est le psaume 25, avec l'antienne suivante :

J'élève mon coeur vers toi, ô Seigneur,
Ceux qui placent leur espérance en toi ne seront pas déçus.

Toutefois, le psaume peut être remplacé par un choral ou une hymne dont l'usage liturgique est très attesté. Ainsi, dans la tradition luthérienne, les chorals qui marquent certains dimanches. Lorsque la pro-cession est terminée, on chante le « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit ... » et on répète l'antienne une dernière fois.

Le célébrant principal dit alors la salutation, qui remonte proba-blement à un usage liturgique primitif et dont saint Paul nous rapporte le texte (2 Cor 13, 13). La restauration liturgique catholique post-conciliaire l'a remise en honneur et elle fait souvent partie des célé-brations réformées et luthériennes.

La confession, dite par toute la communauté, suivie de l'absolution prononcée par le célébrant principal, sont prises du « Livre de culte luthérien », publié par la Commission liturgique inter-luthérienne pour les Eglises des Etats-Unis et du Canada. [1]

De légers changements ont été apportés au texte original afin de lui donner une forme plus inclusive.

La litanie du kyrie est une brève supplication initiale. La tradition de cette litanie vient de la liturgie byzantine qui commence toujours par elle. Cependant, elle est ici moins longue; elle ne comporte que trois intentions, composées sur les thèmes du baptême, de l'eucharistie et du ministère, en s'inspirant des trois textes de Eph 4, 3-5, 1 Cor 10, 16-17 et 2 Cor 5, 18-20. Ces intentions peuvent être modifiées selon les circonstances. On pourrait prévoir des intentions pénitentielles qui se substituent à la confession et à l'absolution, et se placent donc immé-diatement après la salutation.

La forme utilisée dans la liturgie catholique romaine révisée est familière :

Seigneur Jésus, envoyé par le Père
pour guérir et sauver les hommes,
prends pitié de nous.
- Kyrie eleison.

O Christ, venu dans le monde
appeler tous les pécheurs,
prends pitié de nous.
- Kyrie eleison.

Seigneur, élevé dans la gloire du Père,
où tu intercèdes pour nous,
prends pitié de nous.
- Kyrie eleison.

Que le Dieu tout-puissant
prenne pitié de nous tous ;
qu'il pardonne nos péchés
et nous conduise à la vie éternelle.
- Amen.

On pourrait aussi utiliser la litanie initiale de la liturgie orthodoxe de saint Jean Chrysostome.

Après cette litanie de supplication vient l'hymne de louange: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ... ». Ainsi, dès le début de la liturgie, se trouvent exprimées les trois attitudes spirituelles fondamen-tales de la prière chrétienne : repentance, supplication et louange.

L'oraison ouvre la liturgie de la Parole. Elle prépare, dans la con-templation, l'écoute de la Parole de Dieu. Elle varie selon les temps, les fêtes et les circonstances. Ici, elle est construite sur le thème de BEM. Elle évoque le baptême de Jésus au Jourdain, onction messianique du Christ qui est consacré prophète, prêtre et roi. Elle demande une nouvelle effusion de l'Esprit sur les baptisés, le désir accru de la communion au Christ dans l'eucharistie, la consécration au service des pauvres et de ceux qui ont besoin d'amour fraternel.

La première lecture est tirée soit de l'Ancien Testament, soit des Actes des Apôtres, soit de l'Apocalypse. A Lima, elle était le texte d'Ezéchiel (47, 1-9) sur l'eau sortie de la source du Temple, évoquant la plongée dans le baptême qui purifie, assainit et donne la vie. Le chant de méditation qui suit est en général un fragment de psaume chanté sur le mode responsorial. Après ce texte d'Ezéchiel sur l'eau qui donne la vie, le Psaume 42 (h. 41) 2-3, 8-9, conviendrait bien, avec l'antienne tirée d'Ezéchiel 36, 25:

« Je répandrai sur vous une eau pure,
je vous purifierai de vos souillures. »

La deuxième lecture est un fragment d'Epître. A Lima, il s'agissait de la 1ère Epître de Pierre (5, 1-11) sur le thème du ministère. L'Alléluia retentit alors comme une acclamation qui salue l'Evangile. Par exemple :
Alléluia ! Alléluia !
Les disciples d'Emmaüs
ont reconnu le Seigneur ressuscité
lorsqu'il a rompu le pain. Alléluia !

L'Evangile est alors proclamé par un diacre ou le troisième lecteur. A Lima, on a lu l'Evangile d'Emmaüs (Luc 24, 25-32) sur le thème du repas eucharistique précédé par l'explication des Ecritures.

L'homélie explicite le message de la Parole de Dieu pour aujourd'hui; elle est la voix de l'Eglise faisant écho à celle des Pro-phètes, des Apôtres et du Christ. Un silence de recueillement permet à chacun de méditer en son coeur la Parole reçue.

Le symbole de la foi est alors dit ou chanté comme un résumé de l'histoire du salut. C'est le Symbole de Nicée-Constantinople ou le Symbole des Apôtres. Par esprit oecuménique de fidélité au texte ori-ginal, nous donnons ici, comme ce fut le cas à Lima, au Comité Central de Genève et à Vancouver, le texte du Concile de Constantinople (en 381). Sa commémoration en 1981 a remis en honneur ce texte primitif qui réconcilie dans la foi fondamentale l'Orient et l'Occident.

L'intercession rassemble la communauté croyante, nourrie de la Parole de Dieu, dans la prière pour tous les besoins de l'Eglise et du monde. La structure et le style adoptés ici sont ceux de la litanie du Pape Gélase († 496), qui représente le Kyrie en usage à Rome à la fin du Ve siècle. [2] Les thèmes des six intentions sont ici: l'effusion de l'Esprit sur l'Eglise; les responsables des peuples, la justice et la paix; les opprimés et ceux qui subissent la violence; puis, selon les thèmes de BEM: l'unité des Eglises par le baptême; la communion des Eglises autour de la même table; la reconnaissance mutuelle des ministères par les Eglises.

La liturgie de l'eucharistie commence par une présentation du pain et du vin, accompagnée de deux bénédictions de la liturgie juive (reprises par la liturgie catholique restaurée) et d'une prière inspirée de la Didachè. La très ancienne acclamation eucharistique araméenne « Maranatha » (« Viens,Seigneur! » ou « Le Seigneur vient », 1 Cor 16, 22) achève cette préparation.

La prière eucharistique débute par une préface composée, elle aussi, sur le thème de BEM. Tout d'abord, l'action de grâce pour la création se concentre sur la Parole qui donne la vie, en particulier à l'être humain qui reflète la gloire de Dieu. A l'accomplissement des temps, le Christ est donné comme chemin, vérité et vie.

Puis on évoque la consécration du Serviteur par le baptême, le dernier repas de l'eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection, et présence du Sauveur donné en nourriture. Enfin, la préface mentionne le don du sacerdoce royal à tous les chrétiens, parmi lesquels Dieu choisit les ministres chargés de nourrir l'Eglise par la Parole et les Sacrements pour la faire vivre.

L'invocation de l'Esprit Saint (l'épiclèse) sur l'eucharistie se trouve avant les paroles de l'institution de la sainte cène, conformément aux traditions alexandrine et romaine.[3] Le rappel de l'Esprit Saint dans l'histoire du salut est inspiré de la liturgie de Saint Jacques (IVe siècle); il est repris aussi par la liturgie de l'Eglise évangélique luthérienne de France (1977, variante VIII). L'épiclèse demande l'effusion de l'Esprit Saint, comme sur Moïse et les Prophètes, comme sur la Vierge Marie, comme sur Jésus au Jourdain et les Apôtres à la Pentecôte, afin qu'il transfigure le repas d'action de grâce, pour que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ. L'idée de la transfiguration par l'Esprit de vie et de feu veut exprimer la consécration du pain et du vin selon un mode sacramentel et mystique qui échappe à notre compréhension et dépasse toute explication (E. 14-15). La communauté ponctue cette épiclèse par le chant du répons: « Veni Creator Spiritus, Viens Esprit Créateur! ».

Comme le début de l'épiclèse a repris les thèmes du Sanctus qui la précède (« Seigneur, Dieu de l'univers, tu es saint et ta gloire est sans mesure »), le début de l'institution se rattache à l'épiclèse et à son répons par la mention de l'Esprit Créateur. Ainsi est indiquée l'unité d'action de l'Esprit et du Christ dans le mystère eucharistique. L'Esprit Créateur accomplit les paroles du Fils qui, la nuit où il fut livré, prit le pain ... Par l'Esprit, ces paroles historiques de Jésus deviennent actuelles et font du pain et du vin le Corps et le Sang du Christ: « L'Esprit Saint fait que le Christ crucifié et ressuscité soit réellement présent pour nous dans le repas eucharistique, en accom-plissant la promesse contenue dans les paroles de l'institution » (E. 14). L'Esprit Saint « actualise et vivifie les paroles historiques du Christ » (E. 14). La bénédiction du pain et de la coupe est accomplie par l'action de grâce, comme dans la liturgie juive, en particulier le repas pascal. La traduction « Vous ferez cela en mémorial de moi » veut éviter l'idée trop subjective d'un simple souvenir. L'eucharistie est un mémorial, une anamnèse (anamnesis) c'est-à-dire une actualisation de l'événement salvifique du sacrifice de la croix et une présentation de ce sacrifice unique au Père comme ardente intercession de l'Eglise.

L'acclamation qui conclut l'institution a été reprise dans beaucoup de restaurations liturgiques récentes: catholique, anglicane, suédoise, luthérienne américaine. Elle associe la communauté à la proclamation du mémorial.

L'anamnèse est la célébration du « mémorial de notre rédemption ». Le sacrifice de la croix et la résurrection, actualisés et mis en oeuvre pour nous aujourd'hui dans l'eucharistie, sont au centre de l'anamnèse. Mais, comme dit BEM, c'est toute l'existence du Christ qui est rappelée en action de grâce dans l'anamnèse (E. 6). Dans cette liturgie, certains événements sont mis en évidence, car ils correspondent aux thèmes de BEM: le baptême de Jésus, son dernier repas avec les Apôtres, son ministère de Grand-Prêtre intercédant en faveur de tous.

Dans l'eucharistie, nous sommes unis à l'unique sacerdoce du Christ, auquel participe tout le peuple de Dieu, chacun selon son charisme et son ministère. Nous offrons le mémorial du Christ, c'est-à-dire que nous présentons devant le Père le sacrifice unique du Fils comme l'ardente supplication de l'Eglise, et nous disons à Dieu: « Souviens-toi du sacr-fice de la croix et, à cause de ce sacrifice unique, source de toutes grâces, accorde-nous, accorde à tous les humains, l'abondance des béné-dictions que nous a values I'oeuvre de salut et de libération de Jésus-Christ ». C'est cela l'anamnèse ou le mémorial, actualisation du sacrifice unique et intercession pour que le Père se souvienne de l'oeuvre du Christ en notre faveur.

L'acclamation eschatologique retentit pour affirmer dans un acte de foi que le Seigneur vient: Maranatha!

L'eucharistie, que le Père a donnée comme un bien précieux à son Eglise, il la reçoit comme une intercession et comme une action de grâce, unies à l'offrande même de son Fils qui nous a rétablis dans l'Alliance avec Dieu.

Dans un très beau texte de 1520, Luther a montré comment, dans l'eucharistie, l'intercession du Christ et l'offrande de l'Eglise se trouvent étroitement unies: « Il est loisible, voire utile, d'appeler la cérémonie sacrifice, non pas en soi, mais parce que nous nous y offrons en sacrifice avec le Christ. Autrement dit, nous nous appuyons sur le Christ avec une foi ferme en son alliance, et nous ne nous présentons devant Dieu avec notre prière, notre louange et notre sacrifice, qu'au nom du Christ, et par son intermédiaire ... sans douter qu'il est notre Prêtre dans le ciel devant la face de Dieu. Le Christ nous accueille, il nous présente (à Dieu), nous, notre prière et notre louange; il s'offre aussi lui-même dans le ciel pour nous ... Il s'offre pour nous dans le ciel, et nous offre avec lui ».[4]

Une seconde épiclèse demande alors l'Esprit Saint sur la commu-nauté, nouvelle effusion qui est une conséquence de la communion au Corps et au Sang du Christ. Cette effusion de l'Esprit rassemble le Corps de l'Eglise et stimule en elle l'unité spirituelle; elle fait de la communauté une offrande vivante à la gloire de Dieu; elle anticipe le Royaume à venir.

Selon la tradition occidentale, on fait mémoire à ce moment de ceux pour lesquels on veut prier plus particulièrement, on rappelle ceux qui nous ont précédés dans la foi, et tous les témoins dont la nuée nous environne. Ces mementos explicitent notre attention pour toute la communauté chrétienne sur laquelle l'Esprit Saint vient d'être invoqué, d'où leur place ici après la deuxième épiclèse. Dans une liturgie plus courte, on peut les omettre et transférer leur contenu au moment de l'intercession (n° 16). La teneur des mementos s'inspire de la prière eucharistique III du projet de texte « Word, Bread and Cup ». [5] Après un dernier « Maranatha » la prière eucharistique s'achève par la conclusion trinitaire traditionnelle dans les liturgies d'Occident.

L'introduction à l'oraison dominicale rappelle l'unité de tous les chrétiens par le baptême, qui incorpore dans le Corps du Christ et fait vivre de l'unique Esprit. Cette unité des chrétiens leur permet de dire ensemble la prière des enfants de Dieu, la prière du Seigneur; elle leur permet aussi de renouveler entre eux la paix du Christ, et ils se donnent un signe de réconciliation.

La fraction du pain faite pendant le chant de l'Agnus Dei est annon-cée, selon la tradition réformée, par le texte de saint Paul: « Le pain que nous rompons est la communion au Corps du Christ ... » (1 Cor 10, 16).

La prière d'action de grâce remercie Dieu pour l'unité du baptême et la joie de l'eucharistie; elle demande la pleine unité visible et l'atten-tion aux signes de réconciliation déjà donnés; elle espère enfin, pour ceux qui ont déjà goûté au repas du Royaume, le partage de l'héritage des saints dans la lumière (Col 1, 12). Après l'hymne finale et avant la bénédiction, le célébrant président peut donner une brève parole d'envoi en mission, par exemple en répétant le verset biblique central qui a été à la base de l'homélie.

On peut aussi raccourcir cette liturgie eucharistique de manière à l'adapter aux circonstances.

La partie introductive peut comprendre seulement le chant d'entrée, la salutation, la litanie du kyrie et le gloria (1-2, 5-6), en omettant la confession. Elle peut aussi se composer simplement d'un chant - psaume ou gloria - et passer ensuite directement à la prière (1 ou 6, puis 7).

La liturgie de la Parole commence toujours par une prière adaptée au temps de l'année liturgique, à la fête ou aux circonstances. Il peut y avoir seulement deux lectures au lieu de trois : la première lecture, ou l'épître, et toujours l'Evangile. Entre les deux lectures, on peut chanter un psaume et l'alléluia, ou simplement l'alléluia. L'homélie devrait toujours être centrée sur un aspect du message de la Parole de Dieu. Le symbole de la foi n'a pas toujours fait partie de la liturgie eucharistique, et il peut être réservé aux dimanches et jours de fête. On peut faire un choix entre l'intercession (16) et les mementos (25), et n'utiliser que l'élément choisi. On arrive ainsi à une structure simplifiée : homélie, silence, préparation à l'eucharistie (13, 14, 17).

La liturgie de l'eucharistie commence toujours par la préparation (17). Elle inclut obligatoirement les éléments suivants : la préface (19) adaptée au temps de l'année liturgique, à la fête ou aux circonstances, avec la possibilité d'une version plus courte ; les première et seconde éipclèses (21 et 24) ; l'institution (22) ; l'anamnèse (23) et la conclusion (26). Les mementos peuvent être omis s'ils sont déjà intégrés dans l'intercession (16). La prière de la paix qui se situe après le Notre Père peut être omise ; on ne conservera alors que la formule « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous… » (28).

La prière d'action de grâces peut être une prière libre, pour autant qu'elle soit toujours brève et bien structurée. La liturgie se termine normalement par un hymne final, suivi d'un bref message d'envoi en mission adapté à l'occasion, et de la bénédiction.

Le livre des Actes des Apôtres décrit ainsi l'existence de la première communauté chrétienne: « Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ... Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au Temple; ils rompaient le pain dans leurs maisons; ils prenaient leur nourriture dans l'allégresse et la simplicité de coeur; ils célébraient la louange de Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui étaient sauvés » (2, 42-47).

Toute la vie de l'Eglise à travers tous les temps est comprise dans ces quelques lignes. L'Eglise pourra prendre des visages divers à travers les siècles, mais elle ne sera vraiment l'Eglise du Christ que si l'on retrouve en elle ces éléments fondamentaux de son être. Il y a là le modèle selon lequel elle pourra mesurer sa fidélité au cours de l'histoire. Toutes les périodes de renouveau de l'Eglise seront dues à un retour à ces sources originelles.

On peut discerner sept éléments dans cette description de la com-munauté chrétienne primitive, que devra toujours respecter l'Eglise pour être conforme à ses origines et rester dans la succession de l'intention du Christ et de la fondation des apôtres: l'écoute de la Parole de Dieu, la célébration de la fraction du pain, l'offrande des prières, l'attention à la communion fraternelle, le partage des biens matériels, l'union de la louange à Dieu et de la présence au monde, la mission accomplie par le Seigneur qui construit et augmente l'Eglise.

La communauté chrétienne naît de l'écoute de la Parole de Dieu: de la lecture de la Bible et de la prédication; elle se construit peu à peu et se fortifie grâce à la méditation de cette Parole vivante. C'est l'Ecriture sainte lue, prêchée, méditée, qui distingue radicalement la communauté chrétienne de toute autre société humaine ou groupe reli-gieux. L'assimilation progressive des grands thèmes de la Parole transforme la communauté: elle devient un lieu de libération, de paix, de joie, de fête, de fraternité, de rayonnement, d'espérance ... L'Eglise ne peut vivre sans revenir constamment à cette source vivifiante de la Parole de Dieu. C'est pourquoi son culte est centré sur la lecture des prophètes et des apôtres, sur la proclamation de l'Evangile du Christ, sur la prédication et la méditation de la Vérité dans l'Esprit. Cette Parole de Dieu nourrit et fait grandir la communauté chrétienne, elle en fait un milieu d'attraction et elle la projette dans le monde pour annoncer la bonne nouvelle.

Au soir de Pâques, le Ressuscité, faisant route avec les disciples d'Emmaüs, leur interprétait dans toutes les Ecritures ce qui le concer-nait, sa Parole préparait leur coeur à le reconnaître. Mais c'est lorsqu'il est à table avec eux, qu'il prend le pain, dit la bénédiction, puis le rompt et le leur donne que leurs yeux s'ouvrent et que leurs coeurs, rendus tout brûlants par sa Parole, le reconnaissent à la fraction du pain (Luc 24, 27-32). Le Christ ne nous a pas laissé seulement sa Parole, mais aussi les signes de son humanité, qu'il a prise pour nous libérer du mal et de la mort. Il est présent parmi nous par son Evangile et par les signes de son Corps et de son Sang.

C'est pourquoi, lorsque l'Eglise célèbre la présence du Ressuscité au milieu d'elle, principalement le jour du Seigneur, elle proclame sa Parole et se nourrit au Repas d'action de grâce: elle le reconnaît dans les Ecritures et à la Fraction du pain. Ainsi, le culte chrétien complet comprend la proclamation de la Parole de Dieu et la célébration de l'eucharistie.

Cette proclamation et cette célébration sont entourées des prières de l'Eglise. Les premiers chrétiens étaient « assidus aux prières, ils se rendaient chaque jour assidûment au Temple ». L'Eglise primitive a continué la discipline des prières judaïques. Elle a voulu observer chaque jour, avec régularité, « la prière des heures » au Temple de Jérusalem, qui sera à l'origine de la liturgie de l'office quotidien. Cette liturgie comprend le chant des Psaumes, la lecture de la Parole et les interces-sions. Cette offrande régulière des prières de la communauté chrétienne soude la communion de l'Eglise et constitue un sacrifice de louange et d'intercession où se renouvelle constamment sa communion avec Dieu.

Communion fraternelle et unanimité sont les conséquences de cette relation de la communauté avec son Seigneur par la Parole, l'eucharistie et la prière. Elles sont les signes d'une vie ecclésiale authentique. Elles se réalisent à travers des gestes comme les agapes où les chrétiens prennent ensemble un repas et partagent leurs biens matériels avec ceux qui sont dans le besoin. La joie et la simplicité sont les marques distinc-tives de cette communion fraternelle. La louange à Dieu et la présence au monde ne sont pas contradictoires, l'une ne détache pas de l'autre. La communauté, dont l'oeuvre première est la célébration de la louange de Dieu, reçoit bon accueil du peuple qui l'entoure, parce qu'elle est fraternelle, simple et joyeuse.

Lorsque la communauté chrétienne est ainsi centrée sur l'essentiel de son existence, sa mission dans le monde est son rayonnement lui--même. Elle n'a pas à s'activer dans toutes sortes d'entreprises pour conquérir à ses convictions le monde qui l'entoure. C'est le Seigneur lui-même, dont elle vit au coeur de son existence, qui accomplit sa mission à travers le rayonnement de l'Eglise, Corps du Christ: il adjoint chaque jour à la communauté ceux qui sont sauvés.

Ainsi l'eucharistie, au centre de la vie ecclésiale, avec la Parole et les prières, suscite la communion fraternelle et le partage, rend la communauté présente au monde et la fait rayonner du Christ: l'eu-charistie construit donc l'Eglise dans l'unité et la rend missionnaire.

Fr. MAX THURIAN

[1] Lutheran Book of Worship, Minneapolis, Augsburg Publishing House, Minister's Edition, 1978, p.195.

[2] B. Capelle, "Le Kyrie de la messe et le pape Gélase", Revue Bénédictine, 1934, pp.136-138. A. Hamman, Prières des premiers chrétiens, Paris, Fayard, 1952, pp.349-352.

[3] Fragment de Der-Balyzeh (VIe siècle), témoin de la liturgie de saint Marc; Quam oblationem du Canon romain et épiclèses des nouvelles prières eucharistiques. Voir mon livre Le mystère eucharistique, Centurion-Taizé, Paris 1981, pp. 89-99.

[4] Edition Weimar VI, 369.

[5] Le texte est inspiré du projet « Word, Bread and Cup » de la Consultation sur l'union des Eglises aux Etats-Unis (Eucharistic Prayer III).

LITURGIE D'ENTRÉE

P = président de la liturgie
C = communauté
O = un officiant

1 CHANT D'ENTRÉE (Psaume, avec antienne et doxologie; ou choral)

2 SALUTATION

P. La grâce du Seigneur Jésus Christ,
l'amour de Dieu le Père,
et la communion du Saint Esprit,
soient avec vous tous !

C. Et avec ton esprit.

3 CONFESSION

C. Dieu notre Père, plein de miséricorde,
nous confessons que nous sommes dans le péché
et que nous ne pouvons nous libérer nous-mêmes.
Nous avons péché contre toi
en pensée, en parole
et en action,
par ce que nous avons fait
et ce que nous n'avons pas accompli.
Nous ne t'avons pas aimé de tout notre coeur,
nous n'avons pas aimé notre prochain comme nous-mêmes.
Pour l'amour de ton Fils, Jésus Christ, aie pitié de nous.
Pardonne-nous, renouvelle-nous et dirige-nous,
pour que nous trouvions notre joie à faire ta volonté
et à marcher dans tes voies,
à la gloire de ton saint Nom.
Amen.

4 ABSOLUTION

P. Dieu le tout-puissant, plein de miséricorde,
a donné son Fils qui est mort pour nous,
et, par amour pour lui, il pardonne tous nos péchés.
En tant que ministre appelé et ordonné dans l'Eglise,
et par l'autorité du Christ,
je déclare donc le pardon de tous vos péchés,
au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

C. Amen.

5 LITANIE DU KYRIE

O. Pour que nous puissions conserver l'unité de I'Esprit
par le lien de la paix et reconnaître ensemble
qu'il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit,
un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
prions le Seigneur.

C. Kyrie eleison.

O. Pour que nous parvenions bientôt à la communion visible
du Corps du Christ en rompant le pain
et en bénissant la coupe autour de la même table,
prions le Seigneur.

C. Kyrie eleison.

O. Pour que, réconciliés avec Dieu par le Christ,
nous puissions reconnaître mutuellement nos ministères
et nous retrouver ensemble
dans le ministère de la réconciliation,
prions le Seigneur.

C. Kyrie eleison.

6 GLORIA (alterné entre un officiant et la communauté, ou chanté)

Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
- Et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.

Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons,
- Nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire,

Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant,
- Seigneur, Fils unique, Jésus Christ,

Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père ;
- Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous,

Toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière,
- Toi qui es assis a la droite du Père prends pitié de nous.

Car toi seul es saint,
- Toi seul es Seigneur,

Toi seul es le Très Haut; Jésus Christ, avec le Saint Esprit,
- Dans la gloire de Dieu le Père.

Amen.

LITURGIE DE LA PAROLE

7 ORAISON

P. Prions en paix le Seigneur:

Seigneur Dieu, riche en grâce et en miséricorde,
tu as donné l'onction de l'Esprit Saint à ton Fils bien-aimé,
lors de son baptême au Jourdain,
et tu l'as consacré prophète, prêtre et roi;
accorde-nous une nouvelle effusion de l'Esprit
pour que nous soyons fidèles à la vocation de notre baptême,
que nous recherchions d'un grand désir
la communion au Corps et au Sang du Christ
et que nous nous mettions au service des pauvres de ton peuple
et de tous ceux qui ont besoin de notre amour fraternel,
en Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi, dans l'unité du Saint Esprit,
un seul Dieu, pour les siècles des siècles.

C. Amen.

8 PREMIÈRE LECTURE (Ancien Testament, Acts ou Apocalypse, 1er lecteur)

9 CHANT DE MÉDITATION

10 EPÎTRE (2e lecteur)

11 ALLELUIA

12 EVANGILE (diacre ou 3e lecteur)

13 HOMÉLIE

14 SILENCE

15 SYMBOLE DE LA FOI (de Nicée-Constantinople, texte original de 381)

C. Nous croyons en un seul Dieu,
le Père, le Tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre,
de toutes les choses visibles et invisibles.

Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu,
engendré du Père avant tous les siècles,
Lumière venue de la Lumière,
vrai Dieu venu du vrai Dieu,
engendré, non pas créé,
consubstantiel au Père;
par lui tout a été fait.
Pour nous et pour notre salut il descendit des cieux;
par le Saint-Esprit il a pris chair
de la Vierge Marie
et il s'est fait homme.
Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il a souffert, il a été enseveli,
il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures,
il est monté aux cieux.
Il siège à la droite du Père
et il reviendra dans la gloire
juger les vivants et les morts;
son règne n'aura pas de fin.

Nous croyons en l'Esprit Saint,
qui est Seigneur et donne la vie,
qui procède du Père
qui avec le Père et le Fils
est adoré et glorifié,
qui a parlé par les Prophètes.
Nous croyons l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Nous confessons un seul baptême pour le pardon des péchés.
Nous attendons la résurrection des morts
et la vie du monde à venir.

Amen.

16 INTERCESSION

O. Prions avec foi Dieu notre Père,
son Fils Jésus Christ
et l'Esprit Saint.

C. Kyrie eleison.

O. Pour l'Eglise de Dieu sur toute la terre,
invoquons l'Esprit et la diversité de ses dons.

C. Kyrie eleison.

O. Pour les responsables des peuples,
pour qu'ils établissent et défendent la justice et la paix,
demandons la sagesse de Dieu.

C. Kyrie eleison.

O. Pour ceux qui sont victimes de l'oppression ou de la violence,
demandons la puissance du Libérateur.

C. Kyrie eleison.

O. Pour que les Eglises retrouvent leur unité visible
dans l'unique baptême qui les incorpore au Christ,
demandons l'amour du Christ.

C. Kyrie eleison.

O. Pour que les Eglises parviennent à la communion
de l'eucharistie autour de la même Table,
demandons la force du Christ.

C. Kyrie eleison.

O. Pour que les Eglises reconnaissent mutuellement
leurs ministères au service de leur unique Seigneur,
demandons la paix du Christ.

C. Kyrie eleison.

(Prières libres de la communauté.)

O. Nous te remettons, Seigneur,
tous ceux pour qui nous prions,
confiants dans ta bonté,
par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

C. Amen.

LITURGIE DE L'EUCHARISTIE

17 PRÉPARATION

O. Tu es béni, Dieu de l'univers,
toi qui nous donnes ce pain,
fruit de la terre et du travail des hommes ;
nous te le présentons :
il deviendra le pain de la Vie.

C. Béni soit Dieu, maintenant et toujours !

O. Tu es béni, Dieu de l'univers,
toi qui nous donnes ce vin,
fruit de la vigne et du travail des hommes ;
nous te le présentons :
il deviendra le vin du Royaume éternel.

C. Béni soit Dieu, maintenant et toujours !

O. Comme les épis jadis épars dans les campagnes
et comme les grappes autrefois dispersées sur les collines
sont maintenant réunis sur cette Table
dans ce pain et ce vin,
qu'ainsi, Seigneur, toute ton Eglise
soit bientôt rassemblée
des extrémités de la terre dans ton Royaume !

C. Maranatha : viens, Seigneur Jésus !

PRIÈRE EUCHARISTIQUE

18 DIALOGUE

P. Le Seigneur soit avec vous

C. Et avec ton esprit.

P. Elevons notre coeur.

C. Nous le tournons vers le Seigneur.

P. Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.

C. Cela est juste et bon.

19 PRÉFACE

P. Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t'offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
à toi Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.
Par ta Parole vivante, tu as créé toutes choses
en les déclarant bonnes ;
tu as fait l'être humain à ton image
pour partager ta vie et refléter ta gloire.
Quand le temps fut accompli, tu nous as donné le Christ
comme le chemin, la vérité et la vie.
Il a voulu être baptisé et consacré comme ton Serviteur,
pour annoncer aux pauvres la bonne nouvelle.
Dans le dernier repas qu'il prit avant sa passion,
il nous a transmis l'eucharistie,
pour que nous célébrions le mémorial
de la croix et de la résurrection,
et que nous recevions sa présence en nourriture.
Il donne à tout le peuple racheté le sacerdoce royal
et il choisit, dans son amour pour ses frères et ses soeurs,
ceux qui ont part à son ministère
pour nourrir l'Eglise de ta Parole
et la faire vivre de tes Sacrements.
C'est pourquoi, Seigneur, avec les anges et tous les saints,
nous proclamons ta gloire en chantant :

20 SANCTUS

C. Saint, Saint, Saint …

21 EPICLÈSE I

P. Seigneur, Dieu de l'univers,
tu es saint et ta gloire est sans mesure.
Envoie sur notre eucharistie
l'Esprit qui donne la vie :
il a parlé par Moïse et les Prophètes,
il a couvert de son ombre la Vierge Marie,
il est descendu sur Jésus au Jourdain
et sur les Apôtres au jour de la Pentecôte.
Que l'effusion de cet Esprit de feu
transfigure ce repas d'action de grâce :
que ce pain et ce vin deviennent pour nous
le Corps et le Sang du Christ.

C. Veni Creator Spiritus !

22 INSTITUTION

P. Que cet Esprit Créateur accomplisse les paroles
de ton Fils bien-aimé, qui,
la nuit où il fut livré,
prit le pain, le bénit dans l'action de grâce,
le rompit et le donna à ses disciples en disant :
Prenez et mangez-en tous,
ceci est mon corps
livré pour vous.
Vous ferez cela en mémorial de moi.
De même à la fin du repas,
il prit la coupe, la bénit dans l'action de grâce
et la donna à ses disciples en disant :
Prenez et buvez-en tous,
cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang,
versé pour vous et pour la multitude
en rémission des péchés.
Vous ferez cela en mémorial de moi.
Il est grand le mystère de la foi.

C. Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus,
nous célébrons ta résurrection,
nous attendons ta venue dans la gloire.

23 ANAMNÈSE

P. Voilà pourquoi, Seigneur,
nous célébrons aujourd'hui
le mémorial de notre rédemption :
nous rappelons la naissance
et la vie de ton Fils parmi nous,
son baptême par Jean,
son dernier repas avec les Apôtres,
sa mort et sa descente au séjour des morts,
nous proclamons sa résurrection
et son ascension dans la gloire
où il accomplit son ministère de Grand-Prêtre
en intercédant en faveur de tous ;
nous attendons son retour glorieux.
Unis à son unique sacerdoce, nous t'offrons ce mémorial :
souviens-toi du sacrifice de ton Fils
et accorde à tous les bénédictions
de son oeuvre rédemptrice.

C. Maranatha, le Seigneur vient !

24 EPICLÈSE II

P. Regarde, Seigneur, cette eucharistie
que tu as donnée toi-même à ton Eglise,
reçois-la comme tu acceptes l'offrande de ton Fils
qui nous a rétablis dans ton Alliance.
Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang,
remplis-nous de l'Esprit Saint
pour que nous soyons un seul corps et un seul esprit
dans le Christ,
une vivante offrande à la louange de ta gloire.

C. Veni Creator Spiritus !

25 MEMENTOS

O. Souviens-toi, Seigneur, de ton Eglise
une, sainte, catholique et apostolique,
rachetée par le sang du Christ.
Manifeste son unité, garde sa foi
et maintiens-la dans la paix.
Souviens-toi, Seigneur, de tous les serviteurs de ton Eglise :
évêques, presbytres et diacres …
et ceux à qui tu as donné des ministères particuliers …
souviens-toi de …
Souviens-toi aussi de nos frères et soeurs
qui sont morts dans la paix du Christ,
et de tous les morts dont toi seul connais la foi :
conduis-les vers la fête de la joie
préparée pour tous les peuples en ta présence,
avec la bienheureuse Vierge Marie,
avec les patriarches et les prophètes,
les apôtres et les martyrs …
et tous les saints qui ont vécu dans ton amitié.
Avec eux nous chantons ta louange
et nous attendons le bonheur de ton Royaume
où nous pourrons, avec la création tout entière,
enfin libérée du péché et de la mort,
te glorifier par le Christ notre Seigneur ;

C. Maranatha, le Seigneur vient !

26 CONCLUSION

P. Par lui, avec lui et en lui,
à toi Dieu le Père tout-puissant,
dans l'unité du Saint Esprit,
tout honneur et toute gloire,
pour les siècles des siècles.

C. Amen.

27 NOTRE PÈRE

O. Unis dans le même Esprit et le même Corps du Christ,
par l'unique baptême,
nous pouvons dire avec confiance
la prière des enfants de Dieu :

C. Notre Père qui est aux cieux …

28 LA PAIX

O. Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres :
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ;
ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise ;
pour que ta volonté s'accomplisse,
donne-lui toujours cette paix,
et conduis-la vers l'unité parfaite de ton Royaume
pour les siècles des siècles.

C. Amen.

P. Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous.

C. Et avec ton esprit.

O. Donnons-nous un signe de réconciliation et de paix.

29 FRACTION

P. Le pain que nous rompons
est la communion au Corps du Christ.
La coupe de bénédiction, pour laquelle nous rendons grâce,
est la communion au Sang du Christ.

30 AGNEAU DE DIEU

C. Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde,
Prends pitié de nous.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde,
Prends pitié de nous.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde,
Donne-nous la paix.

31 COMMUNION

32 PRIÈRE D'ACTION DE GRÂCES

P. Prions en paix le Seigneur :

Nous te rendons grâces, Seigneur notre Dieu,
de nous avoir unis dans le Corps du Christ par le baptême
et de nous combler de joie par l'eucharistie ;
conduis-nous vers la pleine unité visible de ton Eglise
et rends-nous attentifs à tous les signes de réconciliation
que tu nous as donnés ;
nous avons goûté par avance au repas de ton Royaume,
permets qu'un jour nous partagions tous ensemble
l'héritage des saints dans la lumière,
par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l'unité du Saint Esprit,
un seul Dieu, pour les siècles des siècles.

C. Amen.

33 HYMNE FINAL

34 ENVOI EN MISSION

35 BÉNÉDICTION

P. Que le Seigneur tout-puissant vous bénisse,
le Père et le Fils et le Saint-Esprit,
maintenant et pour toujours.

C. Amen

ou :

P. Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !
Que le Seigneur fasse rayonner sur vous son visage
et vous accorde sa grâce !
Que le Seigneur porte sur vous son regard
et vous donne la paix !
Que le Seigneur tout-puissant vous bénisse,
le Père et le Fils et le Saint-Esprit,
maintenant et pour toujours !