Image
UN-2021-15-IvarsKupcis-WCC.jpeg

Le bureau des Nations Unies à Genève, Suisse, dans le complexe historique du Palais des Nations.

Photo:

Parmi d’autres thèmes prioritaires, le COE a insisté sur le désarmement nucléaire, en s’appuyant sur les nouveaux principes normatifs introduits par le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dont le COE a longtemps été un des principaux défenseurs. «Même si l’invasion russe de l’Ukraine a ramené le risque de conflagration nucléaire au centre de l’attention dans le discours et la conscience publique, la menace a toujours été présente», explique le texte, relevant que les États dotés de l’arme nucléaire ont toujours résisté aux avancées vers un désarmement nucléaire généralisé et complet. Pour le COE, «le fait que l’armement nucléaire – l’arme de destruction massive la moins discriminatoire jamais créée par les êtres humains – ne soit pas interdit de manière globale et universelle, contrairement aux armes chimiques et biologiques, aux mines antipersonnel et aux armes à sous-munitions, constitue une anomalie légale et éthique». Le COE appelle les Nations Unies à fonder le nouvel agenda pour la paix sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires pour accélérer les avancées «vers l’élimination de cette catégorie d’armes, la plus choquante en termes d’éthique».

Le texte du COE relève également que les années qui ont suivi la publication de l’agenda pour la paix des Nations Unies en 1992 ont été marquées de manière tragique et indélébile par le phénomène d’extrémisme d’inspiration religieuse, de violence et de conflit basé sur l’identité religieuse. «Dans des situations où la discrimination religieuse est reflétée par l’accès officiel ou pratique aux droits de la citoyenneté, les risques d’une telle violence sont bien plus élevés», peut-on lire dans le texte. «Dans ces contextes, la coopération interreligieuse revêt une importance vitale pour prévenir et faire face à la violence, promouvoir l’inclusion, la citoyenneté égalitaire et les droits humains fondamentaux pour tous et toutes.» Alors que les discriminations religieuses et la haine ont été des catalyseurs fondamentaux de conflits, le commentaire souligne le fait que la religion reste également une source clé de résilience des sociétés. Le COE recommande donc que le nouvel agenda pour la paix reconnaisse «l’importance de consulter des artisans et artisanes de la paix d’inspiration religieuse et interreligieux-ses au niveau national afin de construire une paix durable».

Si les sanctions et les mesures qui y sont liées sont en règle générale considérées comme un moyen de restaurer la paix et la sécurité mondiale préférable aux interventions armées, la contribution du COE note que les sanctions «génèrent souvent des souffrances humanitaires et d’autres conséquences au moins aussi graves, mais en général plus étendues que l’utilisation de la force armée». De plus, ces mesures sont généralement vaines pour atteindre les objectifs prévus. Le COE propose donc de reconsidérer en profondeur l’utilisation des sanctions et leurs effets négatifs.

Le commentaire souligne également l’importance de la santé mentale, du soutien psychologique et de la guérison des traumatismes pour éviter la répétition de l’histoire et la transmission intergénérationnelle des cycles de violence et d’instabilité. Le COE, qui recommande une participation et une montée en compétences des acteurs et actrices religieux-ses, relève que «les leaders religieux-ses et communautés religieuses locales sont souvent par défaut les principaux fournisseurs, ou fournisseurs potentiels, d’accompagnement et de soutien psychosocial, en particulier dans les contextes où les services professionnels pour la santé mentale sont inadaptés au volume des besoins».

Le commentaire du COE prend également position sur le rapport entre les activités d’extraction de ressources et le conflit. «Nous croyons que la gestion efficace des ressources naturelles d’une société, surtout si elle assure un partage équitable des bénéfices et une répartition juste des charges, doit être une priorité de l’agenda du développement durable, mais aussi du nouvel agenda pour la paix», explique le texte. «Dans cette perspective, les politiques qui favorisent une distribution équitable de la richesse, les investissements publics et l’emploi digne doivent bénéficier de l’importance adéquate.»

L’injustice raciale est souvent un moteur sous-jacent de conflit et d’instabilité. «La persistance du racisme, de la xénophobie et de la discrimination qui en découle reste un risque majeur pour la paix dans de nombreuses sociétés, dont l’importance est accrue dans certains contextes», écrit le COE dans son commentaire. «En conséquence, le nouvel agenda pour la paix doit permettre de mieux faire connaître les mécanismes de justice raciale des Nations Unies et les ressources qui leur sont allouées, et amplifier les appels en faveur de communautés inclusives et durables, libérées de ces discriminations.»

Contribution du Conseil œcuménique des Églises pour le nouvel agenda pour la paix des Nations Unies (en anglais)

Comment trouver la paix: mener le monde à la réconciliation et à l’unité, déclaration de la 11e Assemblée du COE

Plus d’informations le Commission des Églises pour les affaires internationales