Le secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises Konrad Raiser, constatant l'escalade des hostilités en Côte d'Ivoire, a encouragé les Eglises membres du COE présentes dans ce pays à « faire tout leur possible pour empêcher que ce conflit ne dégénère en guerre civile ».

Dans deux lettres datées du 10 octobre, l'une adressée aux Eglises de Côte d'Ivoire membres du COE et l'autre à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), il note que ce pays, qui fut « pendant longtemps un exemple de stabilité politique et sociale en Afrique », semble actuellement « menacé par le fléau de la fragmentation et des oppositions à caractère ethnique et religieux ». Le COE réprouve les attaques de forces rebelles contre un gouvernement démocratiquement élu, de plus Konrad Raiser indique aux Eglises et à la CEDEAO que toutes les parties à ce conflit ont pour responsabilité première de résister à la tentation de réagir par la force des armes.

Dans sa lettre aux Eglises, le pasteur Konrad Raiser souligne que, dans l'esprit de la Décennie « vaincre la violence » que les Eglises membres du COE ont proclamée lors de leur dernière Assemblée générale (Harare 1998), il faut refuser l'affrontement violent, même si celui qui s'est érigé en adversaire a recours aux armes.

Appelant les Eglises à soutenir les efforts déployés par la CEDEAO pour promouvoir une solution négociée, le pasteur K. Raiser fait l'éloge de « l'esprit de tolérance et de réconciliation religieuse » que manifeste la déclaration commune de responsables catholiques et méthodistes de Côte d'Ivoire, évoquant non seulement les temples et les églises mais aussi les mosquées. Il estime que « le danger que le facteur religieux ne s'ajoute aux autres dimensions du conflit est réel ».

« Le Conseil oecuménique des Eglises se joint pleinement à votre appel à la prière et à la mobilisation de toutes les forces spirituelles en faveur de la paix », dit-il aux Eglises, qu'il encourage en conclusion « à analyser les causes profondes de la crise que traverse votre pays et à y remédier dans la mesure de vos capacités ».

Dans sa lettre à la CEDEAO, Konrad Raiser écrit que le COE appuie les efforts déployés par cette organisation pour servir de médiateur et pour essayer d'amener les différentes parties à la table de négociation. Il informe en outre la CEDEAO des efforts faits par le COE pour aider les Eglises de Côte d'Ivoire membres du COE à « promouvoir le dialogue et la compréhension mutuelle entre les différentes communautés ethniques et religieuses, et à contribuer à un règlement pacifique du conflit ».