Article de fond
La chef de l’équipe d’engagement multipartite au bureau du haut-commissaire adjoint à la protection du HCR, Safak Pavey, et l’archevêque Vicken Aykazian, vice-président du COE et membre de la direction du Comité central du COE, ont présidé cette réunion.
L’événement organisé par le COE s’est tenu la veille du lancement du Forum mondial sur les réfugiés à Genève par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les personnes réfugiées, qui devait attirer des milliers de participant-e-s.
«Saint Paul écrivait à l’Église de Corinthe: si une partie du corps souffre, toutes les parties souffrent avec elle. Travaillons ensemble pour remplacer le désespoir par l’espoir, la peur par la sécurité humaine et l’humiliation par la dignité», a déclaré M. Vicken dans son discours de clôture.
Les personnes réunies au Centre œcuménique de Genève représentaient la diversité de la chrétienté ainsi que des représentant-e-s du bahaïsme, du bouddhisme, de l’hindouisme, de l’islam, du judaïsme et du sikhisme.
La religion comme force de paix
Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée a prononcé un discours d’ouverture, soulignant que le changement climatique est une question spirituelle et ethnique. «Nous n’avons plus le luxe illusoire de l’ignorance ou de l’indifférence. Aujourd’hui, soit nous contribuons directement au problème, soit nous nous engageons résolument dans la recherche d’une solution» a-t-il déclaré.
Mohammed Hussein Sulaiman, membre du Conseil consultatif mondial de la jeunesse du HCR, a déclaré: «Nos activités nous permettent de construire la paix dans notre société et de constater la bonne influence de la religion en tant que force de paix. »
L’archevêque catholique romain Buti Tlhagale de Johannesburg, en Afrique du Sud, a fait remarquer que «la présence de personnes réfugiées dans de nombreux pays permet de créer de nouvelles sociétés qui intègrent les personnes migrantes et réfugiées. La famille humaine, l’unité et la solidarité sont les valeurs fondamentales de toute société religieuse.
Nous appelons les responsables religieux-ses à adhérer pleinement et volontairement à la vision d’une nouvelle société et à la promouvoir fermement.»
La rabbine Diana S. Gerson, vice-présidente du Conseil des rabbins de New York, a transmis les salutations de la communauté juive.
La pasteure Anne Burghardt, secrétaire générale de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), a déclaré aux responsables religieux-ses: «Nous ne pouvons pas ignorer les millions de personnes qui sont confrontées au déplacement en raison du changement climatique et à la migration en raison de l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique.
Cette situation entraîne des conséquences phénoménales pour les populations vulnérables qui ne peuvent pas s’adapter.»
Elle a ajouté: «À l’occasion de ce Forum mondial sur les réfugiés, notre foi nous appelle non seulement à prendre soin de la terre, mais aussi à favoriser les conditions qui permettront à tous les peuples de coexister sur cette planète, notre maison commune.»
Hoi Jong-soo, de la Conférence coréenne des religions, s’est dit honoré de participer au Forum mondial sur les réfugiés au nom de la communauté religieuse coréenne.
«Je tiens à exprimer ma sincère gratitude au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, au Conseil œcuménique des Églises et à Religions pour la paix pour faire entendre la voix de la communauté religieuse coréenne dans le monde entier», a déclaré M. Hoi.
Solidarité de la Corée
Il a déclaré que la communauté religieuse en Corée, dont la présence chrétienne est forte, appliquera «une vision de solidarité» dans les différents secteurs de la société pour accueillir les personnes réfugiées en tant que membres de leur communauté.
«Nous collaborerons à l’organisation d’événements, notamment à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés désignée par les Nations unies, dans le but de catalyser la participation sociale», a déclaré M. Hoi. Les expériences visant à réussir l’intégration locale des personnes réfugiées seront partagées.
Noor Azizah, qui a fui alors qu’elle était jeune fille, l’oppression exercée par le Myanmar sur sa minorité rohingya et qui est restée apatride pendant huit ans, vit aujourd’hui en Australie et s’est exprimée au nom du réseau de collaboration Maìyafuìnor.
«Le génocide rohingya, une tragédie depuis 1942, a marqué notre histoire. En tant que population à majorité musulmane, avec un petit pourcentage de chrétien-ne-s, de bouddhistes et d’hindou-e-s, nous avons été la cible du gouvernement du Myanmar et des nationalistes et extrémistes bouddhistes simplement en raison de notre foi», a déclaré Mme Azizah.
Le pasteur Kyoichi Sugino, président du séminaire Rissho Kosei-kai Gakurin, a fait remarquer qu’en 2013, lorsque 900 personnes se sont réunies à Vienne à l’occasion du sommet des religions pour la paix mondiale, les croyant-e-s ont publié une déclaration commune sur l’accueil des personnes réfugiées.
«Le séminaire Rissho Kose-kai et les communautés religieuses du Japon renouvellent leur engagement à soutenir de façon holistique les personnes réfugiées par le biais de l’amour et de la compassion dans l’action, de l’engagement multireligieux et des partenariats multipartites grâce à notre prière et notre action communes», a déclaré M. Sugino.
Bhai Sahib Mohinder Singh, du Guru Nanak Nishkam Sewak Jatha en Inde et membre du Conseil multireligieux du HCR, a déclaré: «N’oublions pas que nous sommes tou-te-s des migrant-e-s spirituel-le-s. Nous habitons sur cette planète pour quelques années seulement.»
Il a ajouté qu’il faudrait apprendre à se pardonner à soi-même avant de pardonner aux autres. «Le pardon commence par soi... sans le pardon, on ne peut pas résoudre les conflits de manière durable.»
Parmi les organisations qui soutiennent l’engagement interconfessionnel commun figurent Islamic Relief Worldwide, la Société d’aide aux immigrants juifs, la Fédération luthérienne mondiale, Methodist Church Committee, la Ligue islamique mondiale, Saudi Arabia, Jesuit Refugee Service, Latterday Saint Charities, et d’autres encore.
Patriarche œcuménique Bartholomée: le changement climatique est une question spirituelle et éthique (communiqué de presse du COE d’après le discours de Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée, 14 décembre 2023)
