Cinq ans se sont écoulés depuis la première Conférence mondiale des Nations Unies sur les armes légères en 2001, et on nourrissait l'espoir, dans le monde entier, que la Conférence d'examen de cette année, qui se terminait le 7 juillet, allait trouver de nouvelles solutions pour endiguer l'épidémie intercontinentale des armes à feu et de la violence qu'elle entraîne

Les morts et les blessures dues aux armes à feu sont la forme la plus meurtrière de violence dans le monde; plus de 100 gouvernements et plus de 700 ONG apportent un large soutien à une action commune plus vigoureuse visant à s'attaquer à ce problème. Les espoirs sont particulièrement grands dans les pays et les Eglises touchés par des conflits armés ou la violence des armes.

Mais à la fin, une minorité l'a emporté aux Nations Unies. Un petit nombre d'Etats a bloqué des douzaines de propositions à la Conférence des Nations Unies chargée d'examiner les progrès accomplis dans l'exécution du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, qui s'est tenue à New York du 26 juin au 7 juillet 2006. La réunion s'est achevée sans qu'on soit parvenu à un accord, à la grande déception des dirigeants de l'ONU et de nombreux participants.

"J'ai assisté à cette réunion en espérant que les gouvernements allaient coopérer pour s'attaquer à ces problèmes", a dit Florence Hazeley, du Conseil des Eglises de Sierra Leone, membre du Réseau oecuménique sur les armes légères qui opère sous les auspices du COE. "Ils ont échoué sur toute la ligne. Comment puis-je rentrer dans mon pays et expliquer ce qui s'est passé?"

Dans son allocution devant la conférence, l'évêque anglican Dinis Sengulane, du Mozambique, qui représentait le COE, a considéré le contrôle des armes légères comme "un engagement que nous prenons de nous rendre mutuellement des comptes en ce qui concerne la protection de la vie humaine". Il a instamment prié les délégués de veiller à ce que le "Programme d'action des Nations Unies sur les armes légères s'enracine dans le respect des droits humains, le droit international et la sécurité humaine".

L'évêque Sengulane a aussi pris la parole lors d'un rassemblement international de la société civile qui s'est tenu à New York, dans le district des théâtres de Broadway. "Je porte une croix faite de fragments de fusils pour montrer que nous pouvons transformer cette industrie souillée de sang en une entreprise visant à promouvoir la dignité humaine, dans le sens où la Bible parle de faire des épées des socs de charrues", a-t-il déclaré. Cette manifestation honorait le million de personnes originaires de 160 pays qui avaient envoyé leur photo en guise de pétition visuelle adressée à la Conférence des Nations Unies sur les armes légères.

Cependant, lorsque les participants à la conférence débattaient de freins à mettre aux chargements d'armes qui pourraient être utilisées pour violer les droits humains, quelques Etats ont bloqué les 115 autres gouvernements. Ils ont fait obstacle aux mesures visant à renforcer les législations nationales sur les armes et à reconnaître les effets nuisibles des armes légères sur le développement, et la décision de tenir des réunions de suivi dans le cadre des Nations Unies a été bloquée par le gouvernement des Etats-Unis principalement.

"Comment la communauté internationale peut-elle relever des défis critiques avec un tel processus de prise de décisions? Même après des mois de préparation des Etats et des ONG, la majorité n'a pas pu l'emporter sur ces gouvernements qui, apparemment, sont incapables de trouver un équilibre entre leurs propres programmes et le bien commun", a déclaré Johann Frerichs, responsable des questions relatives au désarmement dans le cadre du COE.

Toutefois, il existe des initiatives prometteuses sur les armes légères aux niveaux local, national et régional, a-t-il fait observer. "Le COE et ses partenaires oecuméniques continueront à accorder une haute priorité à la nécessité de contrôler les armes légères et à diminuer le nombre de morts, les blessures, les souffrances et les pertes qu'elles causent." a-t-il déclaré. Les gouvernements engagés à prendre des responsabilités au plan international se tourneront maintenant vers d'autres instances de l'ONU pour traiter de ce problème.

 LIENS COE
- Activités du COE sur l'édification de la paix et le désarmement
- Décennie "vaincre la violence"

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- Conférence d'examen des Nations Unies sur les armes légères 2006
- Réseau d'action international sur les armes légères (IANSA)
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