Dans son premier rapport adressé au Conseil oecuménique des Eglises (COE) en qualité de président du Comité central, le pasteur Walter Altmann a lancé un appel pour qu'une " vie nouvelle soit insufflée au mouvement oecuménique". Il a également souligné le rôle du Conseil en tant "qu'instrument privilégié du mouvement oecuménique" et a rejeté l'option d'un "programme minimaliste".

A l'ouverture de la première réunion de l'organe directeur du COE, élu lors de la 9e Assemblée tenue à Porto Alegre en février dernier, Walter Altmann a parlé de " l'engagement oecuménique, chose belle, bien que difficile, nous rassemble malgré les nombreuses différences qui existent entre nous".

Walter Altmann estime "qu'il ne faut pas voir le mouvement oecuménique comme s'il était construit sur le plus petit dénominateur commun". Bien au contraire, il est "animé par une vision beaucoup plus élevée et motivante ". Cette vision est "l'unité complète et visible entre les Eglises", fondée sur l'unité donnée par l'Esprit Saint" par l'évangile et le baptême" et reçue "dans la foi".

Cela étant, "l'oecuménisme n'est pas une option, mais une obligation". Le dialogue et la coopération oecuméniques ne représentent pas une sorte de planification stratégique mais bien plutôt "une passion pour l'unité". Celles et ceux qui se sont engagés dans l'oecuménisme conçoivent "la communion complète" comme son objectif premier, sans pour autant perdre de vue les "divisions qui existent entre nous" et qui sont "un péché contre Dieu".

Le mouvement oecuménique "avance plus lentement que nous le souhaiterions" et "nos Eglises progressent probablement moins vite qu'elles ne le pourraient," reconnaît Walter Altmann. Dans une analyse réfléchie du "siècle de l'oecuménisme," il affirme que, "en maints endroits, les relations entre les Eglises se sont nettement améliorées", observant toutefois que la question de savoir si les Eglises sont "plus proches de l'objectif déclaré de l'unité visible" reste ouverte.

Sachant que les "thèmes brûlants et qui divisent, qu'ils concernent les questions de doctrine ou d'éthique," créent des "tensions internes" au sein de nombreuses Eglises. Et ces dernières sont tentées de ‘se défendre' contre les forces centrifuges de la fragmentation et de se retrancher derrière leurs propres murs théologiques ou institutionnels ". Ce qui peut les inciter à considérer "l'importance de leur engagement oecuménique comme une moindre priorité".

Cela étant, Walter Altmann affirme que le COE est "une communauté d'espérance" et il engage les membres du Comité central à considérer que leur "tâche première et fondamentale" consiste à "vivre" cette communauté fraternelle entre eux.

Cette situation a aussi des implications institutionnelles : il faudra que le Comité, à sa première réunion, consacre l'essentiel de son ordre du jour "à essayer de relever le défi" consistant à établir une nouvelle structure de programme pour le Conseil, et qu'il veille à ce que le résultat soit "fidèle aux décisions de l'Assemblée, et "gère de façon responsable ses ressources" - "pas aussi abondantes que nous le souhaiterions" - et qu'il se montre capable de "renforcer le témoignage et le service" de nos Eglises.

"Il n'est pas question que le COE en arrive à être contraint d'adopter un programme minimaliste : il doit rester l'instrument privilégié du mouvement oecuménique ", estime Walter Altmann.

Le texte intégral du rapport est disponible à l'adresse suivante:

www.oikoumene.org/index.php

Ordre du jour de la session du Comité central (en anglais):

www.oikoumene.org/en/events-sections/cc2006/programme/agenda.html