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Ana de Medio, Frederique Seidel, Adolfo Perez Esquivel (en possession d'un exemplaire du document intitulé «Engagements des Églises en faveur des enfants») et Norberto Liwski, ancien vice-président du Comité des droits de l'enfant de l'ONU ©E.Albrecht/COE

Ana de Medio, Frederique Seidel, Adolfo Perez Esquivel (en possession d'un exemplaire du document intitulé «Engagements des Églises en faveur des enfants») et Norberto Liwski, ancien vice-président du Comité des droits de l'enfant de l'ONU ©E.Albrecht/COE

Le 11 août dernier, des Églises, des organisations de la société civile et près de 100 enfants et adolescents - dont beaucoup font face quotidiennement à la pauvreté et à la violence - ont participé à un colloque organisé par le Conseil œcuménique des Églises (COE) dans la ville de Pilar, au nord de Buenos Aires (Argentine).

S'adressant à un auditoire respectueusement silencieux, un jeune homme a déclaré: «Je tiens à vous dire que le pays ne se porte pas bien du tout et que nous nous enfonçons petit à petit. Très souvent, nous les jeunes, la police nous écarte les jambes, nous demande nos papiers et nous frappe avec un bâton.»

Il a également souligné que la discrimination, l'intimidation et les mauvais traitements sont monnaie courante à l'école.

Les chiffres de l'UNICEF indiquent qu'à l'heure actuelle en Argentine, la moitié des adolescents vivent dans la pauvreté.

Les participants au colloque ont dénoncé la grave recrudescence des violences à l'égard des enfants et des adolescents dans le pays. Par ailleurs, ils ont manifesté leur préoccupation face au manque d'accès à la nourriture, à l'éducation et à la formation professionnelle.

«Nous sommes ici aujourd'hui pour que nul ne soit privé de la vie et de l'espérance», a déclaré le lauréat du prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel, faisant allusion à l'augmentation des mauvais traitements infligés par les forces de police et dénoncés par de nombreuses organisations, mais également au nombre élevé d'actes d'intimidation et de répression dont sont victimes les enfants et les adolescents.

Norberto Giacoia, juge des enfants, a dénoncé la hausse du budget alloué aux forces de sécurité; une hausse de 25 % de plus que les investissements consacrés aux jeunes. «La souffrance des enfants dont je suis témoin au quotidien est cruelle et effroyable», a-t-il confié. «Ce qui me donne de l'espoir, c'est le colloque auquel nous participons aujourd'hui, et le fait que nous soyons réunis afin de construire un avenir meilleur pour les plus jeunes d'entre nous.»

Adolfo Perez Esquivel a ajouté: «La gouverneure locale a récemment annoncé le déploiement de 12 000 policiers supplémentaires dans les rues, et ce, dans l'objectif de garantir une meilleure sécurité. Selon moi, cette décision ne fait que renforcer l'insécurité, car le budget affecté à tous ces policiers est en réalité indispensable pour améliorer l'éducation, la santé et les infrastructures de base et ainsi permettre aux individus de vivre dans la dignité.»

Le colloque a été coordonné par Ana de Medio, membre du Comité central du COE et de l'Église évangélique des Disciples du Christ en Argentine. Cet événement fait partie des «Engagements des Églises en faveur des enfants», le programme du COE chargé de soutenir les efforts des Églises envers les enfants et les adolescents du monde entier.

Frederique Seidel, conseillère spéciale pour les droits de l'enfant auprès du COE, a déclaré: «En mettant en lumière les violences dont sont victimes les enfants et les jeunes, vous ouvrez la voie à des mesures urgentes, et vous devez être entendus.»

En savoir plus sur l'engagement du COE en faveur des enfants