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Des témoins oculaires de l’attaque aérienne des forces indonésiennes en septembre 2021 montrent des munitions récupérées lors de l’attaque à Kiwi, dans la régence de Pegunungan Bintang, en Papouasie occidentale. Le village a été attaqué par les forces indonésiennes, détruisant et endommageant de nombreuses maisons et bâtiments publics, dont une clinique et une église. Les habitant-e-s du village ont fui dans les jungles environnantes.

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Selon le rapport, les meurtres et les tortures de Papous autochtones sont en augmentation, et les membres des forces de sécurité ont effectué des raids dans des villages et incendié des maisons.

Les raids auraient eu lieu dans les points chauds du conflit en Papouasie occidentale, principalement dans les régences de Puncak, Nduga et Intan Jaya, mais aussi dans des endroits moins touchés par le conflit, comme les districts d’Elilim et d’Apahapsili dans la régence de Yalimo, les 1er et 2 avril.

Des Papous autochtones, dont des femmes et des enfants, ont été arrêté-e-s et torturé-e-s. Les spécialistes ont prédit une aggravation du conflit il y a quelques semaines après que l’armée indonésienne a déployé plus de 2 000 personnes supplémentaires en Papouasie occidentale tout au long du mois de mars 2023.

Les déploiements accrus de forces de sécurité s’accompagnent de programmes de socialisation du gouvernement indonésien, dans le cadre desquels le personnel militaire et policier est en contact direct avec les communautés locales. Ce personnel participe notamment aux travaux collectifs, visite des écoles et prend en charge ou accompagne des services de soins de santé essentiels. Toutefois, ces mesures n’ont fait qu’accroître la peur et le sentiment de menace que ressentent les communautés autochtones de Papouasie.

Depuis des décennies, de nombreux et nombreuses Papous autochtones sont traumatisé-e-s par les opérations militaires violentes en Papouasie occidentale. Ils et elles craignent d’être victimes d’arrestations arbitraires, de tortures, d’assassinats ou de disparitions forcées. La présence militaire dans les écoles, les établissements de santé et les églises empêche les Papous autochtones d’accéder à ces services publics essentiels.

Peter Prove, directeur des affaires internationales au COE a rappelé que «la 11e Assemblée du COE a exhorté toutes les Églises membres et tous et toutes les partenaires du COE à accroître leur sensibilisation, leur accompagnement et leur soutien au peuple et aux Églises de Papouasie occidentale alors que cette crise dure depuis longtemps et ne cesse de s’aggraver. Ce rapport rappelle que la situation dans la région se dégrade fortement. Nous appelons la communauté internationale à faire preuve de solidarité et de soutien à l’égard du peuple autochtone de Papouasie.»

Human Rights Monitor est une organisation basée dans l’UE qui promeut les droits de l’homme par le biais de la documentation et du plaidoyer. Human Rights Monitor travaille en collaboration avec le Conseil Œcuménique des Églises sur les questions de conflit et de droits de l’homme en Papouasie occidentale.

Rapport de Human Rights Monitor: L'Indonésie intensifie ses opérations de sécurité en Papouasie occidentale (en anglais)

Un rapport sur les droits de l'homme appelle d'urgence à réduire la violence et à promouvoir l'obligation de rendre des comptes en Papouasie occidentale (Communiqué de presse du COE 16 février 2023) (en anglais)

11e Assemblée du COE: Note sur la situation en Papouasie occidentale

Galerie de photos: Papouasie occidentale