Adoptée par la 10e Assemblée du COE.

Traduit de l’anglais par le Service linguistique du COE.


Durant l’année 1915-1916, environ un million et demi d’Arméniens furent massacrés et des milliers d’autres furent déplacés ou expulsés de l’Empire ottoman, sur le territoire de la Turquie actuelle. La «diaspora arménienne», aujourd’hui dispersée dans différentes parties du monde, représente la conséquence la plus importante du génocide, puisque plus de huit millions d’Arméniens vivent actuellement hors de l’Arménie. Près d’un siècle plus tard, le génocide arménien a toujours de graves effets pour le peuple arménien et pour la communauté internationale. Bien que la plupart des survivants du génocide arménien aient aujourd’hui disparu, le peuple arménien continue d’exiger reconnaissance et réparation pour les injustices et les souffrances infligées à leurs ancêtres.

Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a traité à plusieurs reprises la question du génocide  arménien dans des forums internationaux. Durant la session de 1979 de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, la Commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI) a souligné la nécessité d’une reconnaissance du génocide arménien par les Nations Unies. La 6e Assemblée du COE, tenue à Vancouver, a reconnu combien il importait de continuer à se préoccuper des effets du génocide arménien dans des contextes appropriés. Dans une note adoptée à l’Assemblée de Vancouver, on lit que «le silence de la communauté mondiale et les efforts délibérés pour nier des faits pourtant historiquement prouvés ont été des sources permanentes d’angoisse et de désespoir croissant pour le peuple arménien, les Églises arméniennes et beaucoup d’autres.» Nous rendons hommage aux 600 000 autres chrétiens – d’origine araméenne, chaldéenne, assyrienne et grecque, ainsi que des catholiques et des protestants – qui ont été massacrés aux côtés de leurs frères et sœurs arméniens. L’action du COE pour «aider les Églises arméniennes à faire entendre leur voix et à s’efforcer d’obtenir la reconnaissance du premier génocide du 20e siècle» a été appréciée par les Églises arméniennes au fil des années.

Avant la 10e Assemblée du COE, les Églises arméniennes ont rappelé au secrétaire général du COE le fait historique que cette Assemblée se tiendrait peu avant le 100e anniversaire du génocide arménien en 2015. Les responsables des Églises arméniennes ont demandé au COE de lancer des programmes appropriés en vue de marquer le 100e anniversaire du génocide.

En conséquence, la 10e Assemblée du Conseil œcuménique des Églises, réunie à Busan, en République de Corée, du 30 octobre au 8 novembre 2013, invite le secrétaire général à:

  1. organiser à Genève en 2015, autour de la date commémorative du 100e anniversaire, le 24 avril, une conférence internationale pour traiter de la reconnaissance et de la réparation du génocide arménien, à laquelle participeront, notamment, des Églises membres du COE, des organisations internationales, des juristes, des historiens et des défenseurs des droits humains;
  2. organiser un service de prière œcuménique en commémoration des victimes du génocide arménien à la cathédrale de Genève, à l’occasion de la conférence internationale;
  3. inviter les Églises membres du COE à prier en mémoire des martyrs arméniens dans la période où se tiendra la conférence internationale, ainsi que pour la reconnaissance du génocide arménien.