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Réunion du Comité Central, août / septembre 2012

Traduction de l’anglais
Service linguistique, COE

Déclaration sur la crise en Syrie

1.        Depuis le début des revendications de la population syrienne en faveur de réformes dans le pays, en mars 2011, le Conseil œcuménique des Églises suit de près les événements qui se déroulent en Syrie. Le COE réaffirme le principe selon lequel les gouvernements ont le devoir de protéger la vie et la dignité de tous les citoyens. Cette obligation fondamentale est clairement exprimée dans le droit international des droits de l’homme, conformément aux Conventions de Genève qui stipulent que, même pendant les conflits, les agressions indiscriminées de la part d’une quelconque partie à l’encontre de civils sont inacceptables et qu’il faut faire une stricte distinction entre combattants et non-combattants. La crise en Syrie et les violences incessantes qui s’y commettent constituent une violation ou une négation de ces obligations et principes fondamentaux relatifs aux droits de l’homme et à la dignité humaine.

2.        S’adressant en février 2012 aux dirigeants d’Églises en Syrie, le Comité exécutif du COE approuvait le message de trois chefs d’Églises syriens, Sa Béatitude le patriarche Ignatios IV, Sa Sainteté le patriarche Zakka Ier et Sa Béatitude le patriarche Gregorios III (rendu public le 15 décembre 2011), dans lequel ils refusaient «la violence sous toutes ses forme» et appelaient au «respect des principes que sont la justice, la liberté, la dignité humaine, la justice sociale et les droits des citoyens».

3.        Les chrétiens de Syrie, comme ceux de l’ensemble du Moyen-Orient, sont autochtones et solidement enracinés dans leurs traditions; leur présence et leur témoignage permanents ont été, au fil de l’histoire du pays, marquées à la fois par les obstacles et les responsabilités. Tout en soulignant cette réalité, le Comité exécutif du COE s’est dit confiant que «les Églises de Syrie, qui sont profondément enracinées dans le pays et ont acquis au cours de l’histoire une longue expérience d’engagement dans la vie de la société, auront à jouer un rôle important dans le dialogue national, particulièrement en ces temps critiques».

4.        Dans une note sur «La présence et le témoignage des chrétiens au Moyen-Orient», le Comité central du COE, réuni en février 2011, formulait en ces termes les principes directeurs de sa politique concernant l’ensemble de cette région: «La justice et l’amour de Dieu pour toute sa création, les droits fondamentaux de tous, le respect de la dignité humaine, la solidarité avec les déshérités et le dialogue interreligieux.» La note indiquait en outre que «les évènements récents dans la région sont un signe d’espoir de changements démocratiques, de respect des droits humains et de l’avènement de l’État de droit dans plusieurs pays.» Dans ce contexte, nous réaffirmons le principe exprimé par le Comité central en 2011, selon lequel «la paix et la réconciliation ont pour condition que la justice demeure un principe non négociable.»

C’est pourquoi le Comité central du Conseil œcuménique des Églises, réuni à Kolympari, Crète (Grèce), du 28 août au 5 septembre 2012:

A.       appelle à un arrêt de la violence sous toutes ses formes;

B.       prie instamment toute les parties d’honorer leurs engagements concernant les droits de tous les Syriens à vivre ensemble dans la dignité et à réaliser leurs aspirations à la paix et à la solidarité;

C.       appelle toutes les parties à entrer en dialogue, seule solution possible, afin de préserver l’unité et la nature plurielle de la Syrie historique en vue d’un avenir meilleur pour les générations futures et pour promouvoir le respect des principes de justice, de liberté, de dignité humaine, de justice sociale et des droits des citoyens;

D.      appelle la communauté internationale à respecter les capacités du peuple syrien et sa responsabilité en vue de trouver des solutions à la crise, et de s’abstenir d’interventions militaires extérieures;

E.       encourage l’initiative de plan de paix de l’ONU et apporte son soutien aux efforts de l’envoyé de l’ONU Al-Akhdar Al-Ibrahimi, dans l’espoir que la paix l’emportera;

F.       affirme que la présence des chrétiens au Moyen-Orient fait partie du tissu social et culturel de la société dans laquelle ils vivent et où ils ont un rôle à jouer dans l’édification d’une société à venir fondée sur le respect mutuel et le dialogue de la vie;

G.      encourage les Églises membres du COE et leurs partenaires de la famille œcuménique à répondre aux besoins qu’affrontent de nombreux Syriens mis en demeure de pourvoir aux nombreuses nécessités quotidiennes en ce temps de crise, y compris à ceux des réfugiés et des personnes déplacées;

H.     prie pour qu’advienne le règne de la paix et de la justice en Syrie et dans tous les pays du Moyen-Orient, afin que les peuples de diverses religions vivent ensemble dans l’harmonie et l’amour et manifestent l’amour de Dieu pour toute sa création; «Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix».

RECOMMANDATIONS APPROUVÉES