Mandat et vue d'ensemble

1. "Voici, je fais toutes choses nouvelles…" (Ap 21,5)

Inspiré par l'Esprit Saint, le mouvement oecuménique cherche à encourager le renouveau de nos Eglises et de toute la création divine, élément intégral de la croissance vers l'unité. C'est dans ce vaste cadre que le Comité d'examen des directives (CED) a accompli son travail.

2. Le CED a été invité à travailler de concert avec le Comité d'orientation du programme (COP) et le Comité des questions d'actualité (CQA) de l'Assemblée pour assurer l'homogénéité de leurs trois rapports qui détermineront les orientations et les activités de programme du Conseil oecuménique des Eglises (COE). Le CED a été plus spécialement chargé d'examiner le contexte ecclésial en mutation et la dynamique des relations dans l'ensemble du mouvement oecuménique, tout en proposant des lignes directrices sur les questions fondamentales et stratégiques concernant les relations. 

3. Le CED a pris connaissance avec satisfaction des rapports du président et du secrétaire général, en se félicitant de la profonde spiritualité qui ressort de ces textes et de leur réflexion sur le thème de l'Assemblée "Transforme le monde, Dieu, dans ta grâce". La vision de la Neuvième Assemblée et du mouvement oecuménique au 21e siècle découle du fait que nous nous considérons comme une communauté des chrétiens unis par la foi et la prière qui se vouent à témoigner au monde ensemble et qui sont liés les uns aux autres par la grâce de Dieu. La quête de l'unité visible de l'Eglise demeure au coeur du COE.

4. Nous avons pour vision ultime de parvenir à l'unité visible de l'Eglise du Christ, de nous accueillir mutuellement à la table du Seigneur, de réconcilier nos ministères et de nous engager ensemble à réconcilier le monde. Nous ne devons jamais perdre de vue ce rêve, et il nous faut prendre aujourd'hui des mesures concrètes pour qu'il devienne réalité. Le rapport du président formule des espérances et des rêves précis, en relation avec les travaux déjà entrepris sur (i) la date commune de Pâques et (ii) le baptême, l'eucharistie et le ministère, ainsi qu'avec la préparation (iii) d'une assemblée oecuménique unique - ces rêves font écho à ceux que caressaient déjà les fondateurs du COE. 

5. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée nous fixe comme objectif d'accomplir des progrès notables pour concrétiser ces espérances et ces rêves d'ici la Dixième Assemblée. On témoignera au monde des progrès réalisés vers l'unité visible en parvenant à un accord entre toutes les Eglises chrétiennes sur les questions suivantes: calcul de la date de la célébration annuelle de la résurrection de notre Seigneur, reconnaissance mutuelle d'un seul baptême par toutes les Eglises, convocation d'une assemblée oecuménique qui réunirait toutes les Eglises pour célébrer leur communauté en Jésus Christ et pour relever ensemble les défis qui attendent l'Eglise et l'humanité - sur la voie de la pleine communion et du partage de l'eucharistie.

Les tendances nouvelles dans la vie des Eglises et leurs conséquences sur l'oecuménisme 

Les relations oecuméniques au 21e siècle

6. Il est indispensable de comprendre les changements rapides et profonds en train de s'opérer dans le christianisme et la vie des Eglises pour examiner les relations oecuméniques au 21e siècle. Le CED propose d'établir un rapport sur l'évolution des contextes ecclésial et oecuménique et de le tenir à jour régulièrement dans la perspective des réunions du Comité central au cours de la période à venir.

7. Le secrétaire général a invité l'Assemblée à mettre "les relations au centre du mouvement oecuménique". Le CED reprend cette invitation, conscient de la tension créatrice qui existe aux divers niveaux des relations entretenues par le COE, tension due au fait que celui-ci est une communauté fraternelle d'Eglises qui doit réagir à l'évolution du contexte oecuménique et du monde.

8. Le processus de reconfiguration du mouvement oecuménique consiste essentiellement à régler les relations complexes entre les différents organes et nouveaux partenaires oecuméniques, afin que ces relations soient empreintes de clarté, de transparence, de communication et d'efforts de collaboration et que l'ensemble du mouvement oecuménique puisse apporter de manière cohérente au monde, aux régions et aux Eglises locales le message spirituel et plein de grâce du christianisme. Le CED a pris connaissance des messages transmis par de nombreux participants à la Neuvième Assemblée, ainsi que du thème central. Il faut concevoir le processus dit de "reconfiguration" non pas comme le rapiéçage des structures oecuméniques existantes, mais comme un processus dynamique propre à approfondir les relations du mouvement oecuménique avec ses racines spirituelles et son identité missionnaire, à réaffirmer les relations des instruments oecuméniques avec les Eglises, à clarifier les relations entre les différents instruments oecuméniques et à veiller à la coordination et à la cohérence de notre message et de nos efforts.

9. Le CED a pris note avec satisfaction des efforts en ce sens, en particulier des deux colloques qui ont rassemblé de larges milieux, du processus de recensement des différents acteurs oecuméniques, des recommandations émanant de ces colloques, ainsi que du dialogue permanent, ouvert et dynamique qui a été la conséquence de ces travaux.

10. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée:

a) invite les Eglises membres et les organes oecuméniques à soutenir le COE dans son rôle d'animateur du processus qui associe le mouvement oecuménique dans une collaboration constructive (reconfiguration) avec les Eglises membres du COE, les communions chrétiennes mondiales, les organisations oecuméniques régionales, les conseils nationaux d'Eglises, les organisations missionnaires mondiales, les institutions spécialisées, ainsi que les Eglises chrétiennes non membres du COE; ce processus permet d'évaluer les points forts et les points faibles du mouvement oecuménique dans son état actuel et de proposer des stratégies visant à consolider les points forts et à remédier aux faiblesses;

b) confirme la nomination d'un comité de suite, conformément à la recommandation formulée lors du Colloque sur l'oecuménisme au 21e siècle (Chavannes-de-Bogis, décembre 2004); ce comité demandera au Comité central de poursuivre ce processus durant la période à venir, de confirmer le rôle directeur du COE et de conserver aux Eglises membres leur rôle essentiel; 

c) demande au COE d'analyser les incidences des nouvelles formes de mission et d'oecuménisme sur le processus de reconfiguration.

Renforcer et approfondir le COE et les relations entre Eglises membres

Qui sommes-nous, comment travaillons-nous ensemble ?

11. Le document « Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises » (CVC) est la déclaration fondatrice concernant la nature de la communion fraternelle entre les Eglises membres du COE et de leurs relations avec les autres partenaires oecuméniques. Le Comité affirme le caractère central de cette déclaration, insiste pour que le processus CVC soit mieux intégré à la vie et au témoignage du COE à tous les niveaux, et continue à orienter les programmes et les relations du COE.

12. Le rapport du secrétaire général adressé à la Neuvième Assemblée as formulé des invitations urgentes à opérer des changements en profondeur - mais pas dans le sens d'une amplification - dans la manière dont le COE accomplira ses tâches au cours de la période à venir. La plus importante de ces invitations du secrétaire général appelle à « une approche plus intégrée et interactive des programmes et des relations » du Conseil à l'avenir. C'est pourquoi, dans l'esprit de ce rapport, le CED recommande à l'Assemblée d'opérer des changements bien définis et cohérents dans le style de travail, la structure organisationnelle et les questions relatives au personnel du COE, changements nécessaires pour faire face aux défis actuels et futurs auxquels le mouvement oecuménique est confronté. Le CED est particulièrement intéressé à ce que tous les programmes, les consultations, les visites ou les déclarations dont le COE prend l'initiative soient intégrés dans les travaux entrepris par les membres du personnel dans le cadre d'autres programmes, et coordonnés avec eux.

13. Le CED affirme qu'il importe d'offrir aux jeunes adultes la possibilité de participer à des prises de décisions significatives au sein des Eglises et du COE et prie instamment les Eglises membres d'offrir à leurs jeunes théologiens davantage d'occasions de bénéficier de formations oecuméniques, notamment celles de l'Institut oecuménique de Bossey. 

14. En outre, à la lumière de la rencontre du président et du secrétaire général avec les jeunes délégués à la Neuvième Assemblée, le CED recommande à l'Assemblée d'approuver la création d'un organisme spécial formé de jeunes et chargé de coordonner les diverses tâches des jeunes qui sont en relations avec le COE et de faciliter la communication entre eux. Un tel organisme offrirait un espace aux jeunes responsables au sein du COE durant la reconfiguration et permettrait au Conseil de rendre des comptes sur ses objectifs relatifs aux jeunes.

15. Le CED a observé le motif récurrent des « personnes handicapées » qui se retrouve dans les mantras politiquement corrects des références à certains groupes et qui peut avoir pour résultat une marginalisation accrue des personnes figurant sur ces listes. Le CED invite le COE à travailler avec des représentants du Réseau oecuménique de défense des personnes handicapées, afin de définir, de manière audacieuse et novatrice et en conformité avec la théologie chrétienne, l'espace d'ouverture à tous les êtres humains qui devrait exister au sein de l'Eglise et du mouvement oecuménique.

16. Le CED apprécie le nouveau style de discernement par consensus destiné à parvenir à des décisions au sein du COE ; il prend note des possibilités mises ainsi à la disposition des Eglises. Une inquiétude particulière s'est fait jour concernant les rapports du président et du secrétaire général : leur longueur, d'une part, et la grille des programmes de l'Assemblée, de l'autre, limitent les possibilités d'un dialogue significatif, malgré les intentions déclarées du processus de consensus, que ce soit durant la présentation en plénière, ou dans le travail en comités. Le CED estime que le passage au processus de consensus exige également des changements dans les méthodes et les processus afin de permettre au consensus de se dégager. Il faut aussi évaluer la manière dont les rapports sont actuellement rédigés.

17. Le Comité central a entamé un processus d'auto-évaluation durant les mois précédant la Neuvième Assemblée. Le CED exprime sa gratitude à l'égard des personnes qui ont mené cette évaluation et prend acte avec satisfaction du rapport du Comité d'évaluation. Le CED propose de créer des mécanismes clairement définis pour la planification et l'évaluation des programmes et des activités avant la deuxième réunion plénière du Comité central, et d'accorder une attention particulière à l'évaluation du passage à la méthode du consensus et à ses effets sur les méthodes de travail. 

Les relations entre Eglises membres

18. Les travaux de la Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au COE ont marqué la période écoulée pour le Conseil. Le CED salue cette importante réalisation du Conseil qui approfondit les relations entre Eglises membres et permet de dissiper des malentendus entre familles d'Eglises. En particulier, le Comité prie instamment le COE de souligner l'importance de ces travaux qui constituent une mise en oeuvre des directives adoptées par le Comité central, conduisent au processus de discernement par consensus en vue de la prise de décisions et entament la reconfiguration du mouvement oecuménique. Le CED a salué les amendements apportés à la Constitution et au Règlement du COE, et notamment ceux qui concernent les nouvelles formes de relations qui nous lient, en tant qu'Eglises membres s'efforçant de parvenir à un consensus sur le discernement des méthodes de coopération ; nous saluons aussi les modifications conduisant à une clarification du statut de membre du COE et les nouvelles possibilités d'établir des relations avec le Conseil grâce à la catégorie « Eglises en association avec le COE ».

19. Le CED observe que chaque nouvelle période de travail du Comité central offre l'occasion de rencontres informelles entre représentants des Eglises membres, permettant de mieux comprendre les caractéristiques ecclésiales communes et les particularités de chacune d'elles. Le CED prie instamment le COE de ménager un espace pour des interactions de ce genre chaque fois que l'occasion s'en présente, d'encourager la pratique des « lettres vivantes » qui permettent des rencontres personnelles avec les Eglises dans leur propre contexte, afin qu'elles apprennent à mieux se connaître, et d'encourager au plan local des colloques communs au sujet des documents de Foi et constitution.

20. Le CED insiste également auprès du COE pour qu'il se mette à l'écoute des Eglises membres et tende à plus de cohérence dans ses relations avec elles, en intensifiant la coopération, l'échange d'informations et la consultation entre toutes les parties intéressées (y compris le personnel du COE), ainsi qu'avec les partenaires oecuméniques.

Appelés à être l'Eglise une

21. Le CED a pris acte avec une profonde reconnaissance du document intitulé Appelés à être l'Eglise une (Texte sur l'ecclésiologie) et recommande que la Neuvième Assemblée :

a) adopte le texte sur l'ecclésiologie en tant qu'invitation et interpellation à l'adresse des Eglises membres afin qu'elles renouvellent leur engagement à rechercher l'unité et à approfondir leur dialogue;

b) appelle chacune des Eglise membres à répondre aux dix questions qui figurent en conclusion du texte sur l'ecclésiologie, en espérant que, d'ici à la Dixième Assemblée, chaque Eglise membre aura donné ses réponses;

c) charge le COE de préparer des rapports périodiques à l'intention du Comité central sur le nombre et le contenu des réponses reçues, afin que celles-ci donnent des informations sur la direction que doivent prendre les travaux visant à approfondir la compréhension entre les Eglises membres et à progresser ver l'unité visible de l'Eglise. 

Relations avec les partenaires oecuméniques

Communions chrétiennes mondiales

22. Le COE est renforcé par son interaction avec les communions chrétiennes mondiales. La coopération avec celles-ci en vue d'édifier l'unité des chrétiens rehausse sa spiritualité, son témoignage et ses travaux. Les dialogues multilatéraux et bilatéraux ont contribué à la conclusion d'un certain nombre d'accords d'union et ont amélioré le degré de compréhension et de coopération entre Eglises. La collaboration dans les domaines du témoignage, de la mission, de la diaconie et de la formation oecuménique fait partie intégrante de la vie du COE. L'importance que revêt le renforcement de cette relation figure dans le document « Vers une conception et une vision communes », et l'Assemblée de Harare l'a confirmée.

23. Le CED remarque que les différentes structures des communions chrétiennes mondiales et des Eglises membres du COE, ainsi que la conception qu'elles ont d'elles-mêmes ont pour effet une diversité dans leur façon d'être en relation avec le COE. Le Comité se félicite de la relation régulière avec la Conférence des secrétaires des communions chrétiennes mondiales (CCM), tout en reconnaissant que toutes les Eglises membres ne se trouvent pas représentées dans cette institution. Certaines de ces communions chrétiennes mondiales et le secrétaire général ont souhaité des modifications dans le type de relation entre les CCM et le COE, comme de nouvelles possibilités en rapport avec les futures Assemblées du COE, davantage de place pour les réunions confessionnelles dans la structure de ces Assemblées et, par la suite, la perspective d'une assemblée oecuménique très largement ouverte à la diversité. 

24. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée :

a) affirme le rôle et la place essentiels des communion chrétiennes mondiales dans le mouvement oecuménique et en tant que partenaires du COE, et qu'elle reconnaisse notamment l'importance du rôle des communions chrétiennes mondiales dans les dialogues multilatéraux et bilatéraux, ainsi que dans la reconfiguration du mouvement oecuménique ; 

b) charge le COE, en consultation avec les communions chrétiennes mondiales, d'examiner quelles sont la signification et les implications des doubles appartenances, de la coordination des programmes et d'autres efforts communs entre le COE et les communions chrétiennes mondiales ; 

c) charge le COE de créer au cours de l'année qui vient, et en consultation avec les communions chrétiennes mondiales, une commission consultative mixte dont la tâche sera de discuter de la participation des communions chrétiennes mondiales au COE et de suggérer des manières de la renforcer ; 

d) charge le COE d'examiner la possibilité de créer une structure pour les assemblées du COE accordant davantage d'espace aux communions chrétiennes mondiales et aux familles confessionnelles pour se rencontrer afin de délibérer et/ou de traiter des questions générales. Il serait nécessaire qu'une décision soit prise assez tôt au cours du mandat du prochain Comité central sur la question de savoir s'il convient de structurer de cette façon la prochaine Assemblée du COE. 

Organisations oecuméniques régionales et conseils nationaux d'Eglises

25. Les organisations oecuméniques régionales et conseils nationaux d'Eglises dans le monde entier réunissent des expressions du mouvement oecuménique, avec une grande variété de structures et divers degrés de relation avec le travail et les programmes du COE. La composition de ces organisations, qui se sont constituées de manière indépendante, est plus large que celle du COE. Certaines d'entre elles ont comme membres à part entière des représentants des conférences épiscopales de l'Eglise catholique romaine, ainsi que des Eglises évangéliques et pentecôtistes non membres du COE. Les relations actuelles entre le COE, les organisations oecuméniques régionales et les conseils nationaux d'Eglises sont mutuellement enrichissantes et elles sont importantes pour leur travail et leur témoignage commun envers le monde. Il y a toutefois un manque de clarté en ce qui concerne le caractère spécifique, le rôle et les capacités particulières de chaque instrument oecuménique, ainsi que les relations de chacun d'entre eux avec les Eglises locales, un manque de cohérence également dans les perspectives communes et les efforts de collaboration.  

Le CED recommande que l 'Assemblée :

a) confirme la relation particulière et importante entre le COE et les organisations oecuméniques régionales et les conseils nationaux d'Eglises, en tant que partenaires essentiels dans le travail du mouvement oecuménique ; 

b) encourage le COE à continuer d'aider les rencontres annuelles des responsables des organisations oecuméniques régionales de manière à (i) mieux faire apparaître le caractère spécifique de chaque instrument oecuménique, (ii) améliorer le processus de consultation, notamment dans les domaines où il pourrait y avoir chevauchement dans le travail et les programmes et où les déclarations et les efforts du COE pourraient avoir des incidences particulièrement délicates au niveau local, (iii) formuler un accord concernant les valeurs communes, (iv) améliorer la coopération dans l'établissement des programmes et la cohérence du message, de sorte que chaque instrument du mouvement oecuménique réalise ses programmes et ses tâches d'une façon qui corresponde le plus efficacement à ses capacités, ce processus étant supervisé par le comité de continuation constitué à la suite du Colloque sur l'oecuménisme au 21e siècle (Chavannes-de-Bogis, 2004) ;

c) donne son aval à la recommandation du Groupe mixte de travail de l'Eglise catholique romaine et du COE, demandant que le COE et le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens organisent conjointement un colloque de représentants de conseils nationaux d'Eglises, d'organisations oecuméniques régionales et de conférences épiscopales là où l'Eglise catholique romaine n'en est pas membre. Ce colloque devrait prendre en considération le document intitulé « Inspired by the Same Vision » (Inspirés par la même vision) et réfléchir à l'expérience acquise par d'autres concernant la participation catholique romaine ; 

d) décide que ce colloque aura lieu d'ici deux à quatre ans de manière à (i) élucider le caractère spécifique de chacun des instruments oecuméniques , (ii) améliorer le processus de consultation, notamment dans les domaines où il pourrait y avoir chevauchement dans le travail et les programmes et où les déclarations et les efforts du COE pourraient avoir des incidences particulièrement délicates au niveau local, (iii) formuler un accord concernant les valeurs communes, (iv) améliorer les relations avec l'Eglise catholique romaine en invitant les responsables des conférences épiscopales nationales, (v) améliorer la coopération dans l'établissement des programmes et la cohérence du message, de sorte que chaque instrument du mouvement oecuménique réalise ses programmes et ses tâches d'une façon qui corresponde le plus efficacement à ses capacités selon le principe de subsidiarité, c'est-à-dire en vérifiant que les décisions sont prises au plus près des personnes concernées, et en considérant comme prioritaire le fait qu'il est préférable que les programmes soient raccordés à des initiatives régionales, nationales ou locales. 

Partenaires spécialisés et agences en relation avec le COE

27. Le CED a pris acte avec intérêt et pour information d'un rapport sur le projet d'alliance d'Eglises et d'agences ecclésiastiques et oecuméniques engagées les activités de développement (PEAD) ; il semble que la constitution d'une telle alliance mondiale et la définition de son identité en tant qu'agence liée au COE et à ses Eglises membres et/ou au travail d'ACT (Action commune des Eglises) et d'EAA (Alliance oecuménique « agir ensemble ») soient en cours. 

28. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée :

a) exprime sa reconnaissance au sujet du travail et du rôle des partenaires spécialisés et de leur relation avec le COE et avec le travail diaconal de celui-ci et de ses Eglises membres ;

b) demande au COE de continuer à jouer un rôle moteur dans la recherche, avec les agences qui ont proposé cette nouvelle alliance, de la structure la plus adaptée que devrait adopter cette alliance dans sa relation avec les autres partenaires oecuméniques, notamment pour être en relation avec les Eglises membres et les servir, en relation avec ACT et d'autres instruments oecuméniques, en prenant en considération les priorités qui ont été signalées ; 

c) charge le Comité central d'appuyer le rôle moteur du COE en rapport avec cette proposition. 

Relations avec d'autres églises chrétiennes

Eglise catholique romaine 

29. Le CED a pris connaissance du Huitième Rapport du Groupe mixte de travail (GMT) de l'Eglise catholique romaine et du COE et rend hommage à la collaboration de quarante ans entre les deux institutions. Depuis le Concile Vatican II, les importantes études qui résultent de ces efforts conjoints ont renforcé la compréhension mutuelle et les relations entre l'Eglise catholique romaine et les Eglises membres du COE. La coresponsabilité de la préparation de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, la pleine participation aux commissions de Foi et constitution et de Mission et évangélisation, l'affectation de personnel dans certains domaines d'activité et à l'Institut oecuménique de Bossey ont accru cette collaboration, alors même que l'Eglise catholique romaine refuse de devenir membre du COE. Les Eglises membres continuent d'encourager et d'espérer une relation encore plus organique avec l'Eglise catholique romaine; elles comptent oeuvrer vers un élargissement du mouvement oecuménique à l'échelle mondiale, en élaborant notamment un modèle oecuménique où l'Eglise catholique romaine se trouverait à son aise et se sentirait partenaire à part entière dans la recherche de l'unité visible de l'Eglise.

30. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée :

a) prenne acte du Huitième Rapport du Groupe mixte de travail de l'Eglise catholique romaine et du COE et du rapport du colloque qui a marqué leurs quarante ans de collaboration, et exprime sa satisfaction aux membres du GMT pour les travaux accomplis entre 1999 et 2006;

b) approuve les recommandations relatives aux perspectives d'avenir formulées par le GMT (pages 29-30 du Huitième Rapport), mais demande également au GMT d'inscrire à son ordre du jour des mesures concrètes à cet effet en vue de réaliser les rêves évoqués par le président dans son rapport: une date commune pour la célébration de la résurrection de notre Seigneur, la reconnaissance mutuelle par toutes les Eglises d'un seul baptême et la réunion d'une assemblée oecuménique commune.

Eglises pentecôtistes

31. Porto Alegre et le Brésil ont offert à la Neuvième Assemblée un cadre idéal pour prendre connaissance du rapport du Groupe mixte consultatif COE/pentecôtistes (GMC) (doc. 6.2 et Programme de l'Assemblée pp. 190 - 195), rapport que le CED transmet à l'Assemblée en félicitant ce groupe. Ce travail de six ans est un exemple des efforts du COE pour élargir le Conseil et le mouvement oecuménique et réagir au paysage en évolution permanente du christianisme, sans oublier les réalités ecclésiales qui rendent difficiles les partenariats officiels. Le CED apprécie les efforts extraordinaires qui ont accompagné ce processus pour offrir un espace oecuménique accueillant à ce dialogue dont les deux parties bénéficient. 

32. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée :

a) prenne acte du rapport du Groupe mixte consultatif COE/pentecôtistes (Programme de l'Assemblée, pp. 190 - 195), ainsi que des recommandations et des perspectives d'activités futures, et exprime sa satisfaction aux membres du Groupe mixte consultatif pour le travail accompli entre 2000 et 2005;

b) préconise de faire une place aux Eglises pentecôtistes, plus particulièrement à leurs jeunes membres, dans les programmes de formation oecuménique, notamment ceux de l'Institut oecuménique de Bossey.

Forum chrétien mondial

33. L'Assemblée de Harare a approuvé la proposition demandant que le COE encourage le processus du « Forum » figurant dans le document « Vers une conception et une vision communes ». Dans le cadre de ce processus, on a organisé une série de rencontres visant à rassembler une plus large gamme d'Eglises chrétiennes que n'en compte actuellement le COE, aux fins de se consulter sur des questions communes à toutes les Eglises chrétiennes et organisations interecclésiales. Plusieurs colloques régionaux ont eu lieu, auxquels ont participé diverses Eglises évangéliques et pentecôtistes non représentées au COE, l'Eglise catholique romaine et des représentants d'Eglises membres du COE; ces colloques ont ainsi rassemblé au niveau mondial des représentants des quatre principaux courants du christianisme. Le Forum chrétien mondial, qui manifeste l'opportunité de cette initiative face à un paysage chrétien en mutation, met l'accent sur la solidarité et le témoignage chrétiens communs dans un monde brisé; il offre un modèle souple d'initiatives que le COE peut encourager pour faciliter une participation élargie au pèlerinage oecuménique.

34. Le CED a constaté qu'il restera des tensions dues au fait que, d'un côté, le COE cherche à approfondir ses relations avec les Eglises membres et à explorer les domaines de convergence et de divergence théologiques, tandis que de l'autre il doit affronter les défis ecclésiaux qu'il rencontre en s'engageant auprès de l'ensemble de la communauté chrétienne. Le Comité réaffirme la place centrale de la communauté des Eglises membres et de du processus « Vers une conception et une vision communes » et salue les mérites de la Commission spéciale qui a permis d'approfondir les relations entre les Eglises membres; il souligne qu'il est absolument nécessaire que le COE continue à encourager le rassemblement de la grande communauté chrétienne dans la concertation et le dialogue.

35. Le CED recommande que la Neuvième Assemblée :

a) prenne acte du rapport sur le Forum chrétien mondial (Programme de l'Assemblée, pp. 184 - 189), y compris l'orientation des activités futures, et exprime sa satisfaction aux organisateurs des colloques régionaux et de la manifestation du Forum;

b) demande au COE de participer à la manifestation mondiale du Forum prévue pour fin 2007 et de procéder ensuite à une évaluation officielle et globale de cette idée et de sa réalisation.

Relations avec d'autres religions

36. Le COE s'est engagé à instaurer un dialogue avec des partenaires d'autres religions visant à renforcer la confiance, à formuler les valeurs communes, à encourager la compréhension mutuelle, à relever les défis communs et à affronter les questions suscitant les conflits et les divisions. Plus que jamais, le dialogue interreligieux exprime l'identité fondamentale du Conseil : s'engager dans le monde, désamorcer les tensions, favoriser le maintien de la paix, protéger la dignité humaine et les droits des minorités religieuses. Le CED se félicite de ce que les rapports du président et du secrétaire général soulignent l'importance de ces activités du Conseil; il souscrit à l'idée que nouer et approfondir des relations constructives, respectueuses et délibérées avec d'autres religions dans ce monde pluraliste représentent un élément majeur du modèle que le COE peut offrir à ses partenaires oecuméniques et à ses Eglises membres, au niveau international et à celui de la base.

Relations avec les pays, événements mondiaux

37. Le COE exprime sa solidarité en s'engageant dans le monde, comme nous avons été appelés par Jésus Christ à engager le monde à rendre témoignage de son amour. Il est particulièrement bien placé pour formuler les valeurs qui constituent la dignité humaine. Il a laissé sa marque dans l'histoire en répondant de manière prophétique à cette vocation. Les participants à la Neuvième Assemblée, profondément touchés par les diverses présentations en plénières et les rencontres avec les Eglises locales, ont renouvelé leur engagement à aborder les enjeux de la justice et de la mondialisation, à lutter contre la pandémie du VIH/sida, à réaffirmer leur solidarité avec les personnes vivant avec le VIH et le sida et à promouvoir une culture de paix grâce aux programmes de la Décennie « vaincre la violence ». Le CED reconnaît l'importance du rôle du COE qui fait entendre la voix des Eglises chrétiennes auprès des instance mondiales laïques. Il s'agit là de l'expression essentielle de la responsabilité que le COE, instrument privilégié du mouvement oecuménique, assume au nom des Eglises à l'égard du monde.

Conclusion

38. Le CED a pris connaissance avec profonde satisfaction des rapports du secrétaire général et du président du COE; il remercie le président, dont c'était le dernier rapport ès qualités à une Assemblée, de ses années d'engagement indéfectible à la tête du COE.

39. Le CED a pris connaissance avec une profonde gratitude des différents rapports relevant les efforts pour instaurer, entretenir et approfondir les relations du COE avec ses Eglises membres, ses partenaires oecuméniques et d'autres Eglises chrétiennes. Il recommande à toutes les personnes engagées dans le mouvement oecuménique de lire attentivement l'ensemble de ces rapports. Le CED reprend à son compte les recommandations figurant dans ces rapports, étant entendu qu'il faudra donner la priorité aux programmes qui soutiennent le COE dans sa quête de l'unité visible, renforcent sa capacité à représenter les Eglises membres et tissent de nouveau liens de confiance avec d'autres Eglises chrétiennes qui ne font pas partie de notre communauté fraternelle.

40. Nous rendons grâce à Dieu de nos relations avec les communions chrétiennes mondiales, l'Eglise catholique romaine et les Eglises pentecôtistes, les organisations oecuméniques régionales et les conseils nationaux d'Eglises, les partenaires spécialisés et le Forum chrétien mondial en train de se mettre en place. Nous les appelons tous à renouveler leur engagement avec le COE et les uns avec les autres, afin de créer, au seuil du troisième millénaire de l'histoire chrétienne, un mouvement oecuménique renouvelé et unifié qui renforcera et approfondira la communauté fraternelle des Eglises et nous permettra de rester fidèles à notre vocation commune, pour la gloire de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.