Nouvelle
Lors d'une séance plénière du Comité central sur «La communauté vivante», le Conseil œcuménique des Églises (COE) a souligné les accomplissements des 70 dernières années de travail pour l'unité et l'action chrétiennes. Il a également étudié les défis à venir.
Les discussions ont porté sur la péninsule coréenne, le Programme de lutte contre le racisme, les efforts vers le désarmement nucléaire et la campagne des «Jeudis en noir», mouvement mondial de résistance contre les attitudes et les pratiques autorisant le viol et la violence.
Le pasteur Myong Chol Kang, président de la Fédération chrétienne de Corée (Corée du Nord), a exprimé sa sincère reconnaissance et sa profonde gratitude au COE.
«Depuis le colloque de Tozanso en 1984, le COE est engagé dans la promotion de la paix et de la réunification de la péninsule coréenne, et ce, au travers d'échanges et d'une coopération entamés il y a plus de 30 ans avec la Fédération chrétienne de Corée et les partenaires œcuméniques mondiaux», a confié Myong Chol Kang. «Mes frères et sœurs, la paix a commencé à se frayer un chemin sur la péninsule coréenne, en proie à la guerre et à la menace nucléaire depuis de nombreuses années.»
Le pasteur coréen a également indiqué qu'il restait beaucoup à faire pour garantir une paix durable. «La Déclaration de Panmunjom en faveur de la paix, de la prospérité et de l'unification de la péninsule coréenne a été signée à l'occasion d'une rencontre historique entre les deux Corées. Par ailleurs, à l'issue du récent sommet historique entre les États-Unis et la Corée du Nord, les deux pays ont adopté une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à établir de nouvelles relations», a-t-il expliqué. «L'instauration d'une paix durable et tangible dans la péninsule coréenne dépend de la manière dont nous mettons en œuvre la Déclaration de Panmunjom et la Déclaration commune Corée du Nord-États-Unis.»
Et d'ajouter: «J'appelle avec enthousiasme toutes celles et tous ceux qui s'engagent en faveur de la justice et de la paix à prier pour la réussite de la Déclaration de Panmunjom et de la Déclaration commune Corée du Nord-États-Unis. Je vous demande également de soutenir et d'encourager activement les efforts déployés à cet égard.»
Le pasteur Hong Jung Lee, secrétaire général du Conseil national des Églises de Corée, s'est réjoui des nouvelles perspectives de paix dans la péninsule coréenne.
«Je saisis l'occasion pour exprimer mes sincères remerciements à vous toutes et tous réunis ici sous l'égide du COE, ainsi qu'à la grande nuée de témoins des dernières années qui se sont engagés de manière sacrificielle dans le processus d'accompagnement œcuménique pour la démocratisation et l'unification pacifique de la péninsule coréenne, qui sont les deux faces d'une même pièce dans le contexte coréen», a-t-il déclaré. «Depuis la création du COE il y a 70 ans, l'histoire du Conseil est étroitement liée au processus historique de l'accompagnement œcuménique avec les deux Corées divisées, également établi en 1948.»
Le pasteur Frank Chikane, président de la Commission des Églises pour les affaires internationales du COE, a souligné le rôle des Églises et l'importance de la voix prophétique.
Le Comité central a également visionné plusieurs extraits d'une interview réalisée à Pretoria (Afrique du Sud) avec Brigalia Bam, l'une des femmes ayant joué un rôle essentiel dans la formation du mouvement œcuménique.
Le travail de Brigalia Bam au sein du COE, entre 1967 et 1981, portait sur les femmes et le Programme de lutte contre le racisme. Elle a ainsi voyagé partout dans le monde entier pour parler de ces sujets et créer des réseaux de femmes chrétiennes. Son œcuménisme et son profond rejet du racisme ne l'ont jamais quittée tout au long de sa carrière.
Baldwin Sjollema, premier directeur du Programme de lutte contre le racisme, s'est également exprimé sur la manière dont ce programme a soutenu la réflexion et l'action des Églises d'Afrique australe, apporté un soutien humanitaire direct aux mouvements de libération et joué un rôle de leader dans les campagnes internationales de désengagement économique durant l'apartheid.
Baldwin Sjollema a souligné qu'aujourd'hui, «le problème le plus important et le plus urgent pour toutes et tous est de savoir comment nous pouvons et devons vivre ensemble en tant que personnes de cultures différentes, de races différentes et aux histoires différentes.»
Beatrice Fihn, directrice de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), prix Nobel de la paix en 2017, a déclaré: «Je suis absolument convaincue que nous n'aurions pas adopté le Traité d'interdiction des armes nucléaires ni remporté ce prix sans le soutien, les conseils et l'engagement des partenaires de l'ICAN tels que le COE.»
Agnes Abuom, présidente du COE, a rappelé qu'il y a 30 ans, le COE a proclamé une Décennie œcuménique des Églises solidaires des femmes, au cours de laquelle «nous avons écouté avec attention les témoignages de femmes qui, confrontées à la guerre, aux abus de pouvoir, à la pauvreté, au désespoir et à l'oppression, ont été victimes de viols et autres violences commis par des membres de leur famille, des amis, des responsables communautaires et religieux, des patrons, des collègues et des étrangers».
La campagne des «Jeudis en noir» est née de ces récits, a confié Agnes Abuom. «La campagne est un soutien et un hommage à la résistance et la résilience des femmes qui ont refusé de considérer les violences dont elles sont victimes comme un phénomène inévitable et les auteurs de ces violences comme étant au-dessus des lois.»
Réunion du Comité central du COE
En savoir plus sur la campagne des «Jeudis en noir»
Visionner l'interview de Brigalia Bam (en anglais)
Photos en haute résolution de la réunion du Comité central
70 ans du Conseil œcuménique des Églises
