Image
De gauche à droite: Olav Fykse Tveit, Sarah Rowland, Walter Altmann, Wesley Granberg-Michaelson et Richard Howell à Genève.

De gauche à droite: Olav Fykse Tveit, Sarah Rowland, Walter Altmann, Wesley Granberg-Michaelson et Richard Howell à Genève.

Photo:

Un séminaire organisé sous les auspices du Conseil œcuménique des Églises (COE) a mis en évidence le renforcement des relations entre le COE et le Forum chrétien mondial (FCM), en affirmant leurs rôles distincts et complémentaires dans la quête de l’unité chrétienne.

Le séminaire, qui s’est tenu le 11 septembre à Genève, Suisse, réunissait des représentantes et représentants du COE et du FCM, ainsi que des membres d’autres organisations œcuméniques internationales.

Le FCM a été mis en place à la fin des années 1990 en réponse à une demande formulée par la Huitième Assemblée du COE à Harare, dans le but de créer un espace où des Églises et organisations n’appartenant pas à la structure du COE pourraient en rencontrer d’autres déjà engagées dans des conseils d’Églises.

Le FCM, où sont représentées aujourd’hui des Églises et organisations chrétiennes diverses, favorise les contacts entre des Églises et traditions qui, naguère, n’entretenaient pas de relations.

S’adressant au séminaire, le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, a mis en évidence «l’œcuménisme conciliaire et le rôle des conseils dans les paysages ecclésiaux en mutation rapide». Le qualificatif «conciliaire» fait référence aux conseils et conférences d’Églises formellement organisés aux niveaux national, régional et international.

Citant l’épître de Paul aux Romains, le pasteur Tveit a souligné la nécessité de «s’accueillir les uns les autres, de s’apprécier réciproquement et de s’appeler à l’unité chrétienne» malgré les différences entre les traditions et entre les pratiques.

L’importance de l’unité chrétienne se reflète de manière significative dans le thème de la Huitième Assemblée du COE «Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix», a poursuivi le secrétaire général.

Une déclaration du COE sur l’unité, qui sera présentée à l’Assemblée de Busan, fait observer que «l’unité de l'Église, l’unité de la communauté humaine et l’unité de la création tout entière sont indissociables.»

«Pour rechercher l’unité chrétienne, a ajouté le pasteur Tveit, nous devons reconnaître l’importance de la responsabilité mutuelle, élément moteur de l’œcuménisme conciliaire. Dans cet esprit, nous pouvons transformer en chances les défis de la division, et travailler ensemble en faveur de la justice et de la paix.»

Nouveaux défis, nouvelles initiatives

Le pasteur Wesley Granberg-Michaelson, membre du Comité du FCM et secrétaire général émérite de l’Église réformée d’Amérique, a centré son intervention sur les nouveaux développements intervenus dans le christianisme mondial. «Nous vivons l’une des périodes de changement les plus significatives de l’histoire chrétienne, marquée par un déplacement sensible de la présence chrétienne du monde.»

«Ce mouvement ne s’oriente pas seulement en direction du sud, mais aussi vers l’est. Nous observons une résurgence spirituelle du christianisme non occidental dans le monde», a expliqué le pasteur Granberg-Michaelson, qui est l’auteur d’un ouvrage intitulé From Times Square to Timbuktu: The Post Christian West Meets the Non-Western Church.

Il a souligné l’importance des conseils et des forums pour la quête de l’unité chrétienne, en particulier dans le cadre des préparatifs de la prochaine Assemblée du COE qui se tiendra du 30 octobre au 8 novembre à Busan, République de Corée.

«Sur le chemin de Busan, nous devons nous interroger sur l’ampleur de ces changements et sur ce qu’ils signifient pour notre quête commune de l’unité chrétienne», a-t-il ajouté.

Selon lui, il est important de favoriser la participation aux rencontres œcuméniques de traditions chrétiennes qui se trouvaient dans un certain isolement par rapport à d’autres, comme les évangéliques et les pentecôtistes, en centrant les échanges sur des valeurs spirituelles communes.

«La vocation première de forums tels que le FCM est d’aider à construire des ponts durables et fiables qui permettent surmonter la distance, les barrières, la méfiance et l’isolement entre les différents courants du christianisme mondial», a conclu Wesley Granberg-Michaelson.

Le pasteur Richard Howell, membre du Comité du FCM et secrétaire général de l’Alliance évangélique – région Asie, a également pris la parole: «Il y a plusieurs exemples d’initiatives du FCM dans lesquelles l’idée de "partager la foi et cheminer ensemble avec le Christ" nous a aidés à abattre le mur des préjugés entre les traditions chrétiennes, y compris les traditions catholique, pentecôtiste et charismatique», a-t-il noté.

Il a illustré ses propos par des exemples d’Asie, où la collaboration entre la Fédération [catholique romaine] des Conférences épiscopales d’Asie et la Conférence chrétienne d’Asie a permis de faire entendre la voix de ceux qui, jusqu’ici, n’étaient pas associés au dialogue œcuménique.

Dans le cadre de telles initiatives, a ajouté le pasteur Howell, le FCM compte mettre en place des programmes basés sur le document «Le témoignage chrétien dans un monde multireligieux», publié conjointement par le COE, l’Alliance évangélique mondiale et l’Église catholique romaine, en vue d’approfondir les discussions sur l’unité chrétienne.

Le séminaire était animé par le pasteur Walter Altmann, président du Comité central du COE, et la pasteure Sarah Rowland Jones, membre du Comité du FCM. Les projets actuels du FCM ont été présentés brièvement par le pasteur Larry Miller, secrétaire de l’organisation.

Le COE et le mouvement œcuménique au 21e siècle

Déclaration sur l’unité: Le don et l’appel à l’unité de Dieu – et notre engagement

Commission de Foi et constitution

Site du Forum chrétien mondial