Le Comité central du Conseil Œcuménique des Eglises a ouvert, ce mardi 26 août 2003 et pour une semaine, sa 53e séance annuelle, dans les locaux du COE à Genève.

Le président du Comité central, Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de l'Eglise apostolique arménienne (orthodoxe) de Cilicie, a présenté son rapport lors de la première séance plénière. Cette contribution, qui se voulait davantage source d'inspiration que strict compte-rendu d'activité, a été reçue comme telle par une assemblée attentive.

Après avoir évoqué les différentes manières de percevoir l'impact de la religion dans la vie sociale, force de transformation ou de déstabilisation, SS Aram Ier a insisté sur le dialogue interreligieux comme thème plus que jamais à l'ordre du jour dans le mouvement œcuménique. Le dialogue entre les religions est ainsi présenté par le président du Comité central du COE comme une possible orientation future des activités du COE, qui était jusque là plus tourné vers le dialogue entre Eglises chrétiennes.

Après 50 ans d'expérience du COE, il faut en effet noter l'émergence de perspectives communes sur le dialogue interreligieux, dont le but est de rechercher la vérité, à condition d'admettre qu'on ne la possède pas seul,

qu'il ne s'agit ni de transiger sur sa foi, ni de négocier pour trouver un terrain mitigé, mais bien de se comprendre.

"Le dialogue interreligieux étant par nature complexe et délicat, les Eglises devront régulièrement procéder à un examen et une réévaluation critiques et réalistes de cet engagement."

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Etablir un dialogue sur les problèmes actuels

"Le COE devrait essayer de devenir un instrument efficace de constitution de réseaux et de promotion des droits à propos de certains problèmes mondiaux comportant une dimension interreligieuse.

Dans ce contexte, le COE pourrait assumer une double tâche : d'une part renforcer et intensifier les dialogues interreligieux bilatéraux et multilatéraux au niveau mondial et d'autre part, encourager (...) les activités similaires aux niveaux régional et national.

Le mouvement œcuménique doit procéder à une réflexion critique sur les implications ecclésiologiques et missiologiques du pluralisme religieux.

Il ne faut pas que le dialogue interreligieux ne soit qu'un instrument de dernier recours dans des négociations politiques. Le COE est appelé à lui donner qualité et orientation. (Il) ne doit pas se cantonner toujours aux mêmes sujets de discussion, il doit porter sur des problèmes actuels, critiques et même controversés, liés à des situations concrètes.

Avec la participation de dirigeants reconnus, de personnalités religieuses et laïques, et (...) de certains acteurs de la société (...) il faut que le COE donne à ses activités interreligieuses plus d'efficacité, qu'il les organise mieux et qu'il leur donne une dimension globale.

Les dialogues interreligieux ne doivent pas être des efforts isolés : ils doivent devenir partie intégrante des activités globales du COE.

"Les religions sont instamment appelées à se lancer dans un processus critique d'auto-évaluation et d'auto-purification pour changer le rôle ambivalent attribué à la religion. Les religions sont appelées à reformuler leurs valeurs communes et à renouveler leurs affirmations et engagements communs. Ainsi elles donneront un fondement moral à une gouvernance et un ordre mondiaux ainsi qu'une vision claire de ce que doit être un monde juste et viable. Toute religion qui cherche le pouvoir perd sa raison d'être.

"Il nous faut donc oser vivre notre foi et proclamer le Christ dans des communautés pluralistes, et le faire de façon responsable et fidèle. Il nous faut aussi oser dialoguer et témoigner avec les autres religions de façon sérieuse et courageuse... "

Les documents français du Comité Central sont disponibles à:

www2.wcc-coe.org/ccdocuments2003.nsf/Standard-fr

Photo gratuite de H.H. Aram I disponible à:

wcc-coe.org/wcc/press_corner/pc_arambio-f.html