M. Riad Jarjour, Secrétaire général du Conseil des Eglises du Moyen-Orient, a déclaré, lors de la journée d'ouverture de la réunion du Comité central du COE, qu'il convenait d'être très reconnaissant envers le Conseil oecuménique des Eglises pour les initiatives prises en particulier sur la question palestinienne, de Chypre et de l'Irak. Ces prises de positions, en effet, ont réellement contribué à rendre le dialogue interreligieux possible au Moyen Orient.

Les Eglises membres du COE réaffirment en effet clairement aujourd'hui que le peuple irakien à le droit de choisir librement son destin politique sans ingérences extérieures et qu'il doit rester pleinement maître de ses ressources naturelles. Elles déplorent que le Conseil de Sécurité des Nations Unies n'ait pas fixé de limite au mandat des puissances occupantes et que, de fait, celles-ci s'appuient sur leur puissance militaire pour tirer profit de la reconstruction de l'Irak.

Elles soulignent qu'il est important que les puissances occupantes permettent dès maintenant aux Nations Unies de travailler avec le peuple de l'Irak à la formation d'un gouvernement représentatif fondé sur la légalité. Les Nations Unies doivent également pouvoir jouer un rôle de premier plan pour les secours humanitaires, la reconstruction du pays et le désarmement.

Le Comité central du COE est également préoccupé par l'anarchie et l'insécurité qui règnent actuellement en Irak, et condamne toute les formes de violence, y compris le meurtre des dirigeants religieux ainsi que l'attentat meurtrier dirigé contre le bureaux des Nations Unies.

Il prie les instances compétentes de l'ONU d'enquêter sans délai tant sur les violations des droits de l'homme commises par l'ancien régime, que sur tous les crimes de guerre et violations du droit international, y compris sur le recours illégal à la guerre.

Il est donc nécessaire appeler les Eglises du monde entier à manifester de façon collective et unie leur engagement en faveur du peuple irakien, dont la situation déplorable n'a pas été véritablement reconnue.

Concernant les Territoires palestiniens occupés, le Comité central du COE se réjouit du soutien que les Eglises et les ministères oecuméniques spécialisés ont apporté au "Programme oecuménique d'accompagnement en Palestine et en Israël" initié en 2002, qui a pour but de concrétiser sur le terrain l'engagement pour la justice et la paix. En outre, le COE s'est déclaré particulièrement ému par les souffrances humaines dues au conflit, aux exécutions extrajudiciaires, aux attentats suicide, mais aussi à la construction du "mur de séparation" érigé par l'Etat d'Israël sur le territoire palestinien.

De façon plus générale, les Eglises participant au Comité central ont également conduit une réflexion éthique et théologique sur le "devoir de protection" des populations menacées par la violence armée. Cette étude sera poursuivie dans le cadre de la Décennie "vaincre la violence".