Depuis quelque jours, une équipe de dix personnes, mandatées par leurs Eglises et cordonnées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), se trouve en Palestine et en Israël, dans le cadre du «Programme d'accompagnement œcuménique en Palestine et en Israël». A l’occasion de la session du Comité central du COE à Genève (Suisse), Madame Salpy Eskidjian (responsable de programme au COE) et Madame Bernice Powell-Jackson (membre du Comité central) ont présenté cette action et répondu aux questions de la presse.

Elles ont rappelé que ce programme avait été demandé par le Comité exécutif du COE lors de sa session à Potsdam, en février 2001, qu'il a été élaboré par l'organisation basée à Genève, puis soumis par elle en mars dernier aux Eglises membres dans le cadre de sa «Campagne 2002 pour faire cesser l'occupation illégale de la Palestine : en soutien à une paix juste au Moyen Orient». Le COE est arrivé à la conviction qu'au-delà des mots, il faut maintenant agir.

La réponse rapide d'Eglises scandinaves et allemandes a permis de constituer un premier groupe de dix personnes (des hommes et des femmes de Norvège, de Suède, du Danemark et d'Allemagne) et de les former spécialement pour intervenir sur place.

Leur mission d'accompagnateurs consiste principalement à être visiblement et pacifiquement présents sur les terrains d'opération. Habillés d'un gilet portant en grand l'insigne de leur mission (une croix, une colombe, du fil de fer barbelé), ils se tiennent en présence des Israéliens ou des Palestiniens qui s’engagent dans le travail humanitaire, le secourisme ou la défense des droits humains. Ils sont eux-mêmes étudiants en médecine, journalistes ou théologiens ; certains ont une expérience dans l'aide au développement, d'autres dans le travail auprès des femmes. Ils ne sont pas là pour faire parler des Eglises, mais pour accompagner concrètement les employés des Eglises locales et des organisations humanitaires, faciliter leur passage aux points de contrôle, accompagner des habitants en route vers leur travail, vers leur école ou vers les hôpitaux. Ils observent ce qu’ils voient et en rendent compte régulièrement.

Ils ont accepté au départ les risques qu'ils courent. Ils ne portent pas de gilets pare-balles. Pour assurer leur sécurité, ils comptent plus sur le caractère public de leur présence. Ils restent en contact permanent les uns avec les autres. Leurs ambassades respectives sont averties de leur présence. Ils espèrent que le souci du gouvernement israélien de soigner son image leur permettra de ne pas être inquiétés outre mesure. D'ailleurs, l'ambassade d'Israël en Suisse a été officiellement avertie de leur arrivée.

Ces «accompagnateurs de paix», ont été sélectionnés par leurs Eglises en fonction de leur santé physique et mentale, ils ont suivi une formation intensive, entre autres en matière de mesures de sécurité et d'actions non violentes, et ils feront part de leur expérience à ceux et celles qui prendront leur relais. Les membres de ce premier groupe se sont engagés pour des périodes de trois à six mois. Il n'est pas exclu que certains de leurs successeurs restent une année entière.

Les membres de ce groupe et leurs lieux d’engagement sont: Brigitte Boeckmann et Sarah Gjerding (à Gaza), Heidi Hansen et Sune Segal (à Ramallah), Eva Balslev, Lone Hvejsel, Anne-Lene Kjaeldgaard et Barbara Thiel (à Jerusalem), Bernt Jonsson (à Beitselem), Nicolai Müller (à Beit Sahour).

Sur la position du COE dans le conflit israélo-palestinien, voir aussi notre site www.wcc-coe.org/wcc/what/international/palestine/index-f.html