Des représentants et représentantes d'Eglises membres du Conseil oecuménique des Eglises (COE) du monde entier vont se réunir à New York du 15 au 20 novembre pour mettre l'accent sur trois points à l'ordre du jour des Nations Unies: le déplacement de populations provoqué par les changements climatiques, les droits des populations autochtones et l'interminable conflit interne que connaît la Colombie.

La Semaine d'action auprès des Nations Unies (SANU) est organisée annuellement par le Bureau de liaison du COE auprès des Nations Unies à New York. Elle rassemble plus de 80 personnes d'au moins une quarantaine de pays qui oeuvrent à la défense des causes dans des Eglises, des conseils nationaux d'Eglises, des agences spécialisées, des organisations oecuméniques régionales et des réseaux régionaux de défense des causes.

"En tant qu'Eglises, nous faisons pression pour qu'un accord juste et contraignant sur les changements climatiques soit adopté lors de la réunion de la Conférence des parties qui se tient à Copenhague en décembre, accord qui inclurait une clause relative aux personnes victimes de l'exode climatique", explique Guillermo Kerber, responsable du programme du COE sur les changements climatiques.

Pour illustrer le thème de l'exode climatique, deux régions seront mises en lumière: le Pacifique et l'Afrique. "Les îles du Pacifique comme Tuvalu et Kiribati vont probablement disparaître dans les décennies à venir à cause de l'augmentation du niveau des mers. C'est pourquoi les Eglises de la région se penchent déjà sur la question de la réinstallation", affirme Guillermo Kerber. "Dans la Corne de l'Afrique et la région des Grands Lacs, le déplacement de la population est un problème qui prend de l'ampleur car la modification des conditions météorologiques touche les communautés paysannes", ajoute-t-il.

Des sessions sur les populations autochtones s'intéresseront à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et verront comment les Eglises peuvent participer aux luttes des populations autochtones tout en reconnaissant le rôle historique des Eglises dans la colonisation et la violence à l'encontre de ces peuples.

En outre, des sessions sur le conflit en Colombie et l'action des Eglises sur cette question auront lieu, enrichies par les voix des habitants de ce pays. En Colombie, des dizaines de milliers de civils ont été tués et plus de deux millions de citoyens ont été expulsés de leurs maisons à cause d'un conflit qui dure depuis plusieurs décennies.

Prier, se faire entendre et agir ensemble

"La SANU est un appel à l'action oecuménique sur le plan mondial", dit le pasteur Christopher Ferguson, représentant du COE auprès des Nations Unies à New York. "Cette Semaine d'action est devenue un moment crucial pour que les Eglises puisse s'attaquer ensemble à ces enjeux pressants. D'une certaine façon, l'ONU à New York est devenu la 'place publique' d'un monde en crise. La voix des Eglises - qui prennent le parti de ceux dont l'existence et la dignité sont menacées - doit y être entendue."

Cette année, la SANU est organisée en partenariat avec la Plateforme mondiale de théologie et d'analyse, une réunion de membres d'Eglises, de partenaires spécialisés, d'organisations oecuméniques et d'institutions théologiques, qui se tient du 20 au 22 novembre à New York.

La réunion de la plateforme mondiale aura lieu immédiatement après la SANU, sur le thème "Prier, se faire entendre et agir ensemble - Réflexion théologique sur la défense des causes".

Les vingt participant(e)s de la Plateforme mondiale assisteront à la SANU pour veiller à ce que les efforts des Eglises s'appuient sur des fondations théologiques solides. Par ailleurs les expériences concrètes, en matière de défense de causes, des personnes présentes à la SANU permettront d'alimenter les débats pendant la réunion de la Plateforme mondiale.

"Ces deux événements réunis chercheront à formuler les nouvelles assises de l'engagement actif des Eglises dans la sphère publique, en particulier dans le contexte des énormes abus et destructions de la vie dans le monde actuel", affirme le pasteur Deenabandhu Manchala, responsable du programme du COE "Des communautés justes et sans exclusive" et animateur de la Plateforme mondiale.

"Ce que nous allons entendre et apprendre pendant cette semaine permettra de déterminer ce qui doit être dit aux Eglises et à la communauté oecuménique au sujet de leur vocation à interpeler les pouvoirs et à être des fers de lance de la justice et de la vie", souligne le pasteur Manchala.

Mise en place en 2007, la Plateforme mondiale est un forum permettant aux acteurs du COE de soulever des questions d'importance cruciale pour la vie et le travail de la communauté oecuménique.

Contact médias à New York: Mark Beach+41 (0)79 507 6363 (portable)

Plus d'informations sur la Semaine d'action du COE auprès des Nations Unies (en anglais)

Plus d'informations sur la Plateforme mondiale de théologie et d'analyse

Travail du COE sur les changements climatiques

Programme du COE "Témoignage public: face au pouvoir, affirmer la paix"