Le COE est co-fondateur et sponsor de Ecumenical News International (ENI), un service de presse à l'échelle mondiale, qui a débuté en 1994. Alors que le service de communication du COE informe sur sa propre vie et son travail, ENI est consacré aux nouvelles des Eglises et du mouvement oecuménique en général. Cet article spécial est publié conjointement par ENI, le COE et les autres organisations partenaires, à l'occasion du 10ème anniversaire d'ENI. Pour plus de renseignements, voir www.eni.ch.

ParGlenn Cross

Genève - Ecumenical News International (Nouvelles oecuméniques internationales), une agence qui couvre la vie des Eglises et la place de la religion pour les médias dans le monde entier, célèbre en ce mois de septembre son 10e anniversaire.

De Genève, où se trouve son siège, l'agence de nouvelles ENI envoie ses articles aux médias, laïcs et religieux, dans au moins 50 pays ainsi qu'aux représentants et membres d'Eglises et instituts de recherches à travers le monde.

"Ceux qui utilisent les journaux, la télévision, la radio et la toile, veulent avoir des nouvelles plus crédibles sur les Eglises et la religion à travers le monde", affirme Peter Kenny, qui a rejoint ENI en tant que rédacteur en chef en 2002 après avoir travaillé pendant plus de vingt ans dans les médias - journaux et radios. "Cette demande ne peut que s'étendre ces dix prochaines années."

Grâce à un réseau d'une trentaine de "pigistes" - correspondants travaillant pour ENI à temps partiel - sur tous les continents, ENI, avec une équipe de cinq personnes, publie des articles sur la vie des Eglises et le rôle de la religion dans le monde.

"C'est grâce à ENI que des millions, littéralement des millions de personnes sont de plus en plus conscientes de la dimension mondiale de l'Eglise", affirme le pasteur David Lawrence, journaliste de l'Eglise réformée unie en Grande-Bretagne qui a été élu cette année à la présidence du Comité exécutif d'ENI.

"Même avec sa petite équipe, ENI est l'une des initiatives les plus efficaces et significatives du mouvement oecuménique", souligne le pasteur Lawrence."Si ENI devait disparaître, l'investissement considérable réalisé ces dix dernières années pour créer une agence de nouvelles crédibles de portée internationale ne pourrait être renouvelé aujourd'hui."

L'agence ENI a été fondée en septembre 1994 par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), la Fédération luthérienne mondiale (FLM), l'Alliance réformée mondiale (ARM) et la Conférence des Eglises européennes (KEK).

"Le COE, en tant que fondateur et principal partenaire d'ENI, se félicite de cet anniversaire qui marque dix années de travail", déclare le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général de l'organisation. "Nous restons pleinement attachés à la vision d'un service de nouvelles oecuméniques, indépendant et professionnel - une ressource indispensable pour le témoignage et la compréhension mutuelle de la communauté chrétienne dans le monde."

La charte d'ENI, approuvée par les quatre partenaires, définit ses objectifs - rendre compte avec honnêteté, impartialité et précision - et garantit son indépendance éditoriale.

En 1994, ENI a diffusé en français 101 articles pendant quatre mois. L'année suivante, première année complète de production, son service en langue française a publié 332 articles. En 2003, l'agence en a diffusé 433. En 2004, plus de 350 articles en français ont été distribués à ce jour dans le monde entier.

Les pays couverts par ENI vont de l'Afghanistan au Zimbabwe, précise Peter Kenny, et les questions abordées vont de l'aide humanitaire à la xénophobie, et d'autres encore comme les droits de la personne, l'environnement, la liberté religieuse, la mondialisation, le racisme, les réfugiés, les relations interreligieuses, le rôle des hommes et des femmes, le terrorisme et le VIH/SIDA.

ENI distribue - en anglais et en français - un service quotidien de nouvelles diffusé par courrier électronique aux médias du monde entier, et un bulletin imprimé tous les quinze jours. Ceux et celles qui désirent seulement avoir un résumé des nouvelles publiées par ENI peuvent le recevoir gratuitement.

"De nouvelles technologies, comme le courrier électronique et la toile, ont représenté une réelle différence pour le travail d'ENI", fait remarquer Stephen Brown, qui participe à la rédaction d'ENI depuis la fondation de l'agence. "Lorsque nous avons commencé, nous pensions devoir utiliser le télécopieur pour envoyer les articles aux agences."

"Naturellement, il est important de réaliser qu'en dépit de la révolution de l'Internet, nombreux sont ceux et celles qui n'ont pas accès aux nouvelles technologies et ne peuvent donc pas recevoir les nouvelles par courrier électronique. C'est pourquoi il est si important que les articles d'ENI soit repris dans les médias laïcs et religieux du monde entier. De cette façon, les gens pourront lire les nouvelles dans leurs journaux et magazines."

Même si ENI, à partir de Genève, ne publie des articles qu'en anglais et en français, ceux-ci sont traduits par les agences en de nombreuses autres langues, entre autres en afrikaans, en allemand, en chinois, en espagnol, en finnois, en indonésien, en italien, en japonais, en néerlandais … pour ne citer que celles-ci.

Mais, comme le souligne le pasteur Lawrence, le rôle d'ENI n'est pas seulement de diffuser des nouvelles.

En effet, ajoute-t-il, "ENI a une mission vitale dans la bataille engagée pour garder vivante 'la rumeur de Dieu' dans ce que nous appelons les sociétés sécularisées. Ainsi, dans le contexte culturel qui est le mien, le niveau de désintérêt pour la religion organisée a atteint des proportions tout à fait stupéfiantes." Aucun journal populaire de Grande-Bretagne ne possède un journaliste de l'information religieuse, affirme le pasteur Lawrence, et les journaux plus sérieux et moins fréquemment achetés ont coupé de façon drastique ces dernières années les ressources et l'espace consacrés aux nouvelles religieuses.

"En outre, il faut souligner le rôle d'ENI dans les nombreuses cultures à travers le monde où la religion est au coeur de la vie nationale et du débat politique", souligne-t-il. "ENI n'est pas seulement un instrument de distribution de nouvelles, c'est un moyen vital de faire entendre la voix des marginalisés et des persécutés hors des frontières de leur pays, et parfois même à l'intérieur."

Pour l'évêque zimbabwéen Sebastian Bakare, ENI permet d'informer sur les événements qui se passent au sein de la famille oecuménique mondiale.

"C'est cette information sur les événements dans le monde qui nous a aidés dans nos prières quotidiennes", affirme l'évêque Bakare, qui a joué un rôle déterminant pour essayer de rétablir la paix dans son pays. "Alors que le Zimbabwe traverse une crise nationale, nous nous sentons encouragés et réconfortés par l'esprit de solidarité transmis par la prière."

Pour marquer son 10e anniversaire et avec le soutien de l'Eglise de Suède, ENI a pris l'initiative d'organiser en novembre une Table ronde sur l'avenir des nouvelles internationales oecuméniques. La Table ronde rassemblera des agences et des partenaires du monde entier engagés dans la diffusion de nouvelles oecuméniques dans une époque où le flot rapide d'information et de désinformation peut rapprocher le monde mais aussi le diviser.

"Une de nos tâches consiste à résister à la pression de transmettre des nouvelles sur les Eglises dont le seul but est de leur donner satisfaction, fait remarquer Peter Kenny. La vérité blesse souvent les puissants, mais elle réconforte ceux qui souffrent. Des nouvelles crédibles publiées à temps, tel est notre credo. C'est un grand défi, mais c'est un défi vital."