Le Comité central du Conseil oecuménique des Eglises, réuni à Genève, a consacré la matinée de mercredi à l'apport spécifique des jeunes.

Une jeune pasteure presbytérienne américaine, Ashley Seaman, a mené une étude biblique très tonique à partir de Matthieu 5,13-16 : "Vous êtes le sel de la terre". Elle a rappelé la nécessité de se souvenir de son baptême et d'être le sel de la terre, de "rester salé". "Quand vous marchez sous la pluie, sentez l'eau sur votre visage, quand vous transpirez, ce goût salé doit vous revenir"... "Soyez salés !"

Depuis le début du mouvement oecuménique, dans les années 1910, des jeunes gens sont invités à venir donner un coup de main à l'organisation pratique des grandes réunions. Cette année, ils sont 32 garçons et filles bénévoles, venus des 4 coins du monde, et se sont préparés quelques jours avant. Ils repartent aussi avec un projet personnel qu'ils comptent mettre en oeuvre à leur retour, soutenus par le COE qui les aide à créer du matériel d'information pour leurs activités locales.

Une dizaine de stewards tout souriants a été mise à contribution par Ashley Seaman, pour distribuer une pincée de gros sel à chacun des participants, puis pour jouer un mime expressif sur les relations humaines avant d'énoncer les divers projets qu'ils vont mettre en place.

Deux jeunes ont présenté leur expérience :

Matome Makgoba, président du Forum jeunesse du Conseil des Eglises d'Afrique du Sud, a dit les difficultés des jeunes de son pays comme ailleurs en Afrique, à faire face, particulièrement "au monstre pandémique qu'on appelle SIDA ou HIV", qu'il a décrit comme ''le plus grand tueur de l'espèce humaine de tous les temps"..."En tant qu'Eglises, nous devons relever le défi et laisser nos lieux de prière devenir des lieux de dialogue ouverts". Il a aussi encouragé les Eglises à tout faire pour que les malades, même très pauvres, soient soignés, et donc à imposer aux gouvernements africains de fournir les soins et médicaments.

Tale Hungnes, membre d'un mouvement de jeunesse norvégien, "Faiseurs de changements" ("Changemakers") a ensuite pris la parole.

Une anecdote pour commencer : Wall Street a reçu son nom de l'un des plus importants marchés aux esclaves de la Côte Est. De son temps, le "mur" empêchait les esclaves de s'échapper... "Comment, alors, parler de liberté (comme le fait l'OMC) dans ce quartier de la finance alors que 225 personnes les plus riches du monde ont autant d'argent que les 2,5 millions les plus pauvres" ?

Elle souligna : "Les jeunes en ont marre de la charité : ils participent à tout ce qui se fait, journée des Nations Unies du 24 octobre, manifestations, etc... mais l'injustice continue ! Les jeunes ne sont pas apathiques. Ils sont au courant de ce qui se passe dans le monde et sont sensibles à la solidarité et à la politique qui peut changer le monde".