Cf. Communiqué de presse  pr-02-23-09f du 2 septembre 2002

Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a pris en compte les tensions entre les Eglises orthodoxes et ses « autres Eglises membres ». Le Comité central a reçu « avec une profonde gratitude » le rapport final de la « Commission spéciale à propos de la participation des Eglises orthodoxes au COE » et en a adopté les principales recommandations.

Les changements auxquels conduit cette décision ne sont pas négligeables. Ainsi, pour son fonctionnement interne, le COE a décidé d'abandonner le mode de décision majoritaire et d'adopter progressivement la méthode de « la recherche du consensus » : sauf dans certains domaines comme les finances et les questions de personnes, le débat se déroulera sans vote jusqu'au moment où « les participants conviennent qu'ils sont tous du même avis ou qu'ils sont d'accord pour dire qu'ils ne peuvent pas prendre de décision ».

Durant la période d'ici l'assemblée de 2006, la nouvelle méthode, qui a la préférence des Eglises orthodoxes mais aussi de l'Eglise unificatrice d'Australie et de plusieurs autres, sera expérimentée. Les responsables et présidents de séance recevront une formation en ce sens.

Cette phase d'essai a été introduite après que le délégué de l'Eglise mennonite de l'Allemagne ait dit au cours de la séance du Comité central : « Soyons honnêtes : nous avons peur des conséquences du passage au consensus. Prenons du temps. Gagnons en expérience et en confiance réciproque. Nous, les protestants, avons peur de vous, les orthodoxes. Il fallait le dire ici. »

Un « Comité permanent pour la participation et la collaboration » a été institué pour suivre toutes les questions liées à la participation des Eglises orthodoxes au COE. Il prend la suite de la Commission spéciale dans une composition réduite : 14 membres, dont la moitié sont orthodoxes.

Un autre changement notable proposé par le rapport de la Commission spéciale concernait la pratique de la prière oecuménique. Le Comité central se dit conscient que « si nous ne savons pas prier ensemble, nous ne pouvons pas rester ensemble ». Lors des réunions et assemblées du COE, il y aura donc désormais des « prières communes » qui seront à chaque fois soit « confessionnelles » (conduites selon une tradition chrétienne précise) soit « interconfessionnelles » (réalisées en commun par une ou plusieurs traditions) et qui seront clairement annoncées comme telles.

Par ailleurs, le Comité central a défini un nouveau statut de membre, pour les Eglises qui souhaitent participer aux réunions du COE sans prendre part aux décisions. Autour des « Eglises membres », il y aura dorénavant place pour des « Eglises associées », qui sans adhérer pleinement au mouvement, marqueront ainsi leur intérêt pour un rapprochement des chrétiens. Ce statut pourra intéresser plusieurs communautés, non seulement dans la mouvance orthodoxe, mais aussi dans d'autres courants chrétiens.