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Berlin. L’ancien président des États-Unis Barack Obama a rejoint la chancelière allemande Angela Merkel devant la porte de Brandebourg à Berlin où des dizaines de milliers de personnes se sont réunies le 25 mai pour la première journée complète du Kirchentag («fête de l’Église», en allemand), le plus grand rassemblement protestant d’Allemagne.
Au cours d’un débat de 90 minutes sur la démocratie et la responsabilité mondiale, M. Obama a évoqué la nécessité d’un renouveau de l’ordre international dans un contexte marqué par la xénophobie, le nationalisme, l’intolérance et les tendances antidémocratiques.
«Nous devons repousser les tendances qui bafoueraient les droits de la personne, qui supprimeraient la démocratie ou qui restreindraient la liberté de conscience et de religion des individus», a déclaré l’ancien président américain, avant d’ajouter, à l’endroit même où le mur de Berlin séparait autrefois les parties est et ouest de la ville: «Nous ne devons pas nous isoler. Nous ne pouvons pas nous cacher derrière un mur!»
Organisé tous les deux ans dans une ville allemande différente, le Kirchentag réunit cette année plus de 100 000 participantes et participants de tous âges à Berlin.
«Nous espérons que le Kirchentag promouvra une vision holistique de la justice et de la paix, qui prend en compte les dynamiques de conflit dans différentes régions, l’impact des puissances étrangères et l’évolution des réalités mondiales, telles que la mondialisation économique, la migration et les changements climatiques», a expliqué Agnes Abuom, présidente du Comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE).
Mme Abuom doit participer à un débat du Kirchentag consacré à la responsabilité d’instaurer la paix avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel. Il s’agit de l’une des 2 000 manifestations du Kirchentag auxquelles participent des représentantes et représentants des Églises membres du COE sur plusieurs continents.
Rassemblant des personnalités de l’Église et du monde politique et économique national, le Kirchentag est une plateforme majeure de débats sur les enjeux sociaux et politiques actuels, enrichie d’offres cultuelles, musicales et culturelles.
Le Kirchentag, qui se déroule du 24 au 28 mai, coïncide cette année avec le cinquième centenaire de la Réforme et constitue d’ailleurs l’une des principales célébrations de cet anniversaire en Allemagne. Il s’achèvera par un service télévisé à Wittemberg, à environ 90 kilomètres de la capitale, une ville connue dans le monde entier comme étant celle où commença la Réforme de Martin Luther.
L’équipe organisatrice espère que l’élan de la Réforme se révélera utile face des défis tels que l’intégration des personnes réfugiées, les changements climatiques ou la gouvernance économique et financière.
Ainsi que le rappelait la théologienne et philosophe suisse Christina Aus der Au, présidente du Kirchentag 2017, le jour de l’ouverture: «Les idées et les convictions profondes de la Réforme ont changé le monde. Son cinq-centenaire tombe à une époque marquée par des changements rapides, dans un monde ébranlé par les crises et les guerres.»
Une minute de silence sera observée le 26 mai en mémoire des plus de 10 000 personnes qui ont perdu la vie sur la route de l’Europe en voulant fuir la guerre, la misère et le terrorisme.
Créé en 1949 par des laïques et laïcs protestants allemands afin de renforcer la culture démocratique au sortir de la dictature nazie et de la Seconde Guerre mondiale, le Kirchentag jouit depuis quelques décennies d’un rayonnement européen et mondial. On compte cette année plus de 6 000 participantes et participants étrangers venus de 105 pays – un record, selon l’équipe organisatrice.
S’adressant au Kirchentag le jour de l’ouverture, l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, chef spirituel de la Communion anglicane mondiale, a évoqué les attentats terroristes commis à Berlin avant Noël et à Manchester, en Grande-Bretagne, deux jours avant le début du Kirchentag.
«Nous prions, nous pleurons, nous nous lamentons, nous crions, nous protestons», a-t-il déclaré dans un discours que l’équipe organisatrice décrit comme le premier discours prononcé par un archevêque de Cantorbéry au Kirchentag.
Parmi les responsables du COE intervenant pendant les manifestations du Kirchentag figurent, outre Mme Abuom, le secrétaire général le pasteur Olav Fykse Tveit, la présidente du COE pour l’Afrique la pasteure Mary-Anne Plaatjies van Huffel et plusieurs autres membres du Comité central.
Pour les demandes d’entretiens avec le secrétaire général et d’autres représentant-e-s du COE, s’adresser à la directrice de la Communication, Marianne Ejdersten: [email protected], +41 79 507 63 63.
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