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Conference in Geneva featured reflections on the life and works of Chiara Lubich for peace-building and inter-religious dialogue at the Ecumenical Centre. © Rafael Filliger

Conference in Geneva featured reflections on the life and works of Chiara Lubich for peace-building and inter-religious dialogue at the Ecumenical Centre. © Rafael Filliger

Une conférence organisée par le Conseil œcuménique des Églises (COE) et le Mouvement des Focolari s'est penchée sur le thème «Paix et justice, fruits de l'unité», dix ans après la dernière visite à Genève de la fondatrice des Focolari, Chiara Lubich, et cinq ans après sa mort.

Quelque 180 participantes et participants, représentant de nombreuses organisations œcuméniques et Églises locales, se sont réunis au Centre œcuménique de Genève le 25 avril à cette occasion.

Le thème a inspiré la réflexion sur le charisme de Chiara Lubich, une femme dévouée à la promotion de la paix, de l'unité de l'Église et du dialogue interreligieux. De 1967 à sa mort, en 2008, elle a été une amie du COE.

En l'absence du pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, en déplacement en Afrique, c'est Georges Lemopoulos, le secrétaire général adjoint, qui a accueilli les participants et participants à la conférence.

Il a souligné l'importance de l'évènement, appréciant la contribution qu’il apporte aux préparatifs de la 10e Assemblée du COE. L'Assemblée du COE se déroulera sur le thème «Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix» du 30 octobre au 8 novembre à Busan (République de Corée).

Les participantes et participants ont pu entendre un message de Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, dans lequel elle exprimait «sa profonde estime pour ceux qui œuvrent pour la fraternité universelle, quelles que soient leurs références religieuses, avec au centre l’amour fraternel qui transforme notre travail en commun en relations de réciprocité.»

M. Michel Vandeleene, théologien et éditeur des écrits de Chiara Lubich, a résumé «l'essor et la particularité de son charisme.» Il a exprimé son admiration pour «sa passion pour la paix, la justice et l’unité», qui lui a valu en 1996 le prix UNESCO de l’éducation pour la paix et en 1998 le prix des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Réflexions des intervenants

Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont évoqué l’inspiration qu’ils puisent dans le charisme de Chiara Lubich pour leur engagement en faveur de la paix ainsi qu'en politique.

Évoquant les pays en crise, le pasteur Martin Robra, directeur du programme du COE sur l'œcuménisme au 21e siècle, voit dans «Jésus abandonné», point central du charisme de Chiara Lubich, la possibilité de vivre l’espérance et la solidarité malgré les drames qui se déroulent dans de nombreuses parties du monde, comme en Syrie actuellement.

Maria Francisca Ize-Charrin, ancienne directrice au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, s'est elle aussi exprimée à cette occasion. Elle a fait le lien entre ce nouveau style de vie proposé par Chiara Lubich – l’unité – et les deux grandes préoccupations de l’Organisation des Nations Unies que sont l’universalité des droits de l’homme et la protection de chaque individu.

«Le Mouvement des Focolari devrait s’interroger sur la possibilité que ses membres soient davantage porteurs de la volonté de participer publiquement à la mise en œuvre des droits humains», a t-elle affirmé. Ils y parviendront «en mettant en valeur combien la pratique de l’unité avec les plus abandonnés favorise la promotion et la mise en œuvre des droits humains», a ajouté Maria Ize-Charrin.

Ada Marra, conseillère nationale (membre du Parlement suisse), a fait part de son souhait de maintenir le dialogue avec ses collègues, indépendamment des clivages politiques. Elle a insisté sur l'importance d'établir des rapports interpersonnels en respectant les divergences d’opinion et d’idéologie, pour «éviter d’enfermer l’autre dans ce qu’il dit», tout en essayant de «se mettre à sa place pour qu’il y ait unité en Jésus abandonné.»

Lors du débat, Cornelio Sommaruga, ex-président du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), a rappelé combien «l’Appel spirituel de Genève», signé par plusieurs personnalités internationales et locales en 1999 à l’occasion de la Journée des Nations Unies, a été influencé par la valorisation du dialogue interreligieux tel que le prônait Chiara Lubich.

Ioan Sauca, directeur de l’Institut œcuménique de Bossey, a ajouté que «l’amitié avec Chiara Lubich a porté des fruits significatifs. Parmi eux, on peut mentionner plusieurs changements à l’Institut, dont une meilleure unité entre ses membres, le partenariat avec des enseignants d’autres religions et l’accueil de participants de nouveaux courants religieux, dont des pentecôtistes.»

D'autres participants ont fait part de réflexions similaires, affirmant notamment que la mise en œuvre du charisme de Chiara Lubich «doit commencer par des relations interpersonnelles pour s’inscrire dans un changement profond de société contribuant à développer la paix.»

Cet article est adapté d'un texte rédigé par Fabienne Julen-Simonet.

Site web du mouvement des Focolari