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Isabel Apawo Phiri, secrétaire générale associée, Conseil œcuménique des Églises. © Peter Williams/COE

Isabel Apawo Phiri, secrétaire générale associée, Conseil œcuménique des Églises. © Peter Williams/COE

Le progrès vers l’égalité des genres dans les médias s’est pratiquement arrêté net selon de nouveaux résultats publiés par le Projet mondial de monitorage des médias (GMMP).

Après 20 ans de recherches dans 114 pays, on constate une sérieuse disparité entre les représentations des femmes et des hommes dans les médias, la représentation des femmes dans le journalisme exercé au quotidien ne reflétant pas leur contribution dans la société. Cette cinquième étude du GMMP est la plus importante sur la représentation des femmes dans les médias.

Les conclusions de l’étude montrent que dans le monde entier, les femmes constituent environ 50% de la population, mais seulement 24% des personnes entendues, lues ou vues ou qui font l’objet de nouvelles dans les journaux, à la télévision et à la radio, soit un taux identique à celui du rapport de 2010.

L’invisibilité relative des femmes dans les médias traditionnels se fait aussi sentir sur les plates-formes numériques. Seulement 26% des personnes faisant l’objet de nouvelles sur Internet et dans les gazouillis sont des femmes.

Comme l’a indiqué Sarah Macharia, coordonnatrice mondiale de GMMP : «Le rapport du GMMP 2015 a examiné la visibilité, la voix et la mention des femmes et des hommes dans les médias et il y voit un sexisme qui perdure au-delà des limites géographiques depuis des décennies, sexisme qui sait s’adapter aux formes médiatiques émergentes et prospérer là où le contenu des nouvelles est produit et partagé.»

«La famille œcuménique a un rôle important à jouer pour renforcer l’engagement mondial sur l’égalité des femmes dans les médias», ajoute Isabel Apawo Phiri, secrétaire générale associée du Conseil œcuménique des Églises (COE). «Le rapport du GMMP nous montre qu’il s’agit d’un type de conversation que nous devrions avoir durant notre pèlerinage de justice et de paix.»

Appel pour mettre fin au sexisme dans les médias

Le rapport montre aussi que, dans l’ensemble, les femmes tendent à être représentées deux fois plus souvent comme victimes que les hommes, fait relevé déjà il y a une décennie, et ce dans une proportion de 16% contre 8%.

Les conclusions montrent qu’il existe dans le monde une barrière invisible pour les femmes journalistes dans les signatures d’articles de journaux et de reportages, puisque 37% des récits proviennent de femmes, soit le même pourcentage qu’il y a dix ans.

Compte tenu de ces résultats, l’Association mondiale pour la communication chrétienne (WACC) et les coordonnateurs du GMMP demandent l’abolition du sexisme dans les médias d’ici à 2020.

Isabel Apawo Phiri rallie à cet appel la voix du COE: «Nous prions et nous espérons que d’ici à 2021, moment où aura lieu la 11e Assemblée du COE, nous lirons un rapport qui montrera que les médias ont adopté une vision plus large sur l’égalité et l’inclusion. Guidés par le Saint-Esprit, nous pouvons ensemble transformer les médias pour rendre les femmes plus visibles.»

Le GMMP est un projet de la WACC, soutenu par l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme. La première enquête sur l’image des genres donnée dans les médias a été réalisée en 1995, puis tous les cinq ans par la suite. L’enquête 2015 du GMMP constitue la plus vaste entreprise mondiale de recherche et de défense portant sur l’égalité des genres dans les médias.

Enquête complète du GMMP (en anglais)

Pèlerinage de justice et de paix

Une communauté juste de femmes et d’hommes

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