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© Peter Williams/COE

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Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a co-organisé avec le Forum interconfessionnel de Genève sur les changements climatiques, l’environnement et les droits de la personne, Franciscans International et l’Académie spirituelle mondiale des Brahma Kumaris une table ronde sur les changements climatiques et les droits de la personne du point de vue de l’éthique, de la spiritualité et de la justice qui s’est tenue le 13 février 2017 au siège de l’ONU à Genève.

Cette table ronde s’intéressait à l’éthique, à la justice climatique et aux droits de la personne dans le cadre du cycle de négociations actuel de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et notamment à la collaboration des différentes religions pour défendre la cause de la prise en compte des problèmes de climat et des droits de la personne au titre de la justice climatique.

«Le cadre des droits de la personne a été mis en place pour garantir une redevabilité morale, éthique et juridique pour tous les engagements, y compris dans le domaine du climat, a expliqué Benjamin Schachter, spécialiste des droits de l’homme auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Les droits de la personne doivent faire partie de la solution. Face à l’évolution du climat, les mesures fondées sur les droits sont un impératif juridique et moral et le seul espoir pour l’avenir.»

Dinesh Suna, coordinateur du Réseau œcuménique de l’eau du COE, était l’un des intervenants à cette table ronde. Rappelant l’attachement de longue date du COE à la justice écologique, il a souligné que le COE s’était engagé activement dans la thématique des changements climatiques dès les années 1970, bien avant le lancement du processus de la CCNUCC dans les années 1990.

Ainsi, lors de l’Assemblée de Vancouver en 1983, le COE travaillait dans les domaines de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création, ce que l’on a appelé le processus JPSC. En 1988, il a lancé son Programme sur les changements climatiques. De la toute première Conférence des Parties (COP1) en 1995 à Berlin à la COP22 à Marrakech, le COE s’est mobilisé pour défendre la cause d’un accord strict et contraignant pour lutter contre les changements climatiques.

Suna a attiré l’attention sur la différence entre les 500 000 signatures remises par les communautés de foi pendant la COP1 et la pétition de 1,8 million de signatures obtenue pour la COP21 à Paris.

Il a également mis en exergue une partie des idées-forces de la déclaration publiée dernièrement en Chine par le Comité exécutif du COE, en insistant sur «l’impératif moral de désinvestir dans les combustibles fossiles pour investir dans une voie à faible émission de carbone, afin de réaliser la prospérité économique, sociale et écologique et le développement durable de toute la création».

Le fait que le COE et un grand nombre de ses Églises membres, parmi lesquelles l’Église unie du Canada et l’Église de Suède, aient cessé d’investir dans des combustibles fossiles a provoqué de vifs débats entre les participants, étant donné que certains des États concernés sont connus pour leur prédilection pour ces types de combustibles.

Enfin, Suna a établi un rapport entre l’alimentation, l’eau et les changements climatiques. Rappelant qu’une eau virtuelle se cache dans la nourriture, il a mis les participants en demeure de réduire leur consommation de viande afin de remédier à la fois à la crise de l’eau et aux changements climatiques. Il a également indiqué, à titre d’exemple, que le COE était devenu une «Communauté bleue» l’an dernier, et exhorté l’ONU et les autres organisations siégeant à Genève à remplacer leurs bouteilles d’eau par l’eau du robinet.

Pour plus d’informations sur le Réseau œcuménique de l’eau du COE