En visite dans les locaux du COE à Genève cette semaine, l’évêque Bedford-Strohm s’est chargé de la prédication d’une célébration de prière avec les membres du personnel du COE et a partagé ses réflexions sur la lecture de l’Évangile de Luc 4,14-21. Le passage décrit le sermon de Jésus dans sa ville natale, à Nazareth, sermon souvent désigné comme le sermon inaugural de Jésus.
Les sermons inauguraux ont quelque chose de spécial, explique Mgr Bedford-Strohm, «Je me souviens précisément de mon propre sermon inaugural en 2011, il n’a cessé de m’accompagner ensuite. Je me souviens également du sermon inaugural du pasteur Jerry Pillay, à la célébration de son début de mandat en la chapelle du Centre œcuménique».
Outre les sermons inauguraux, il existe également les discours inauguraux prononcés par les chef-fe-s d’État, dont certains sont devenus célèbres et continuent d’inspirer les générations à venir.
«Quelle différence de ton pouvait-on percevoir dans le discours inaugural prononcé lundi dernier, il y a tout juste une semaine. Ce n’était pas le bien commun qui était au cœur du discours inaugural du nouveau Président des États-Unis, mais bien l’exclusion des personnes particulièrement vulnérables», tance Mgr Bedford-Strohm.
«Puis vint l’évêque, une évêque à la voix douce et engageante, mais aux mots forts», poursuit le président du COE en référence à Mariann Edgar Budde, évêque épiscopale de Washington qui lança un appel au Président Trump lors d’un service interreligieux en la cathédrale de Washington.
«L’évêque Mariann Budde a dit la vérité au pouvoir. Et ce qu’elle dit n’était autre que les mots de l’Évangile».
«Son sermon était historique, il insuffla une nouvelle énergie, il renouvela l’espérance de nombreuses personnes à travers le monde», poursuit Mgr Bedford-Strohm.
Le Président américain lui demanda des excuses. Elle ne s’est pas excusée. «Nulle part au monde nous n’allons nous excuser de lire la Bible ou de prêcher l’Évangile. Nulle part au monde nous ne le ferons», déclare le président du COE.
Il s’agit de l’Évangile qui n’est l’objet d’aucune instrumentalisation politique, rappelle Mgr Bedford-Strohm.
Lorsque nous écoutons les paroles de Luc, nous reconnaissons que Dieu veut nous dire: «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté, proclamer une année d’accueil par le Seigneur».
Écoutons ces paroles. Elles nous donnent une orientation claire pour notre vie et une orientation qui est véritablement façonnée par l’Évangile et non pas par des forces politiques extérieures. Prêchons précisément cet Évangile, où que nous soyons dans le monde», conclut l’évêque Bedford-Strohm.
Lire l’intégralité du sermon de l’évêque Heinrich Bedford-Strohm sur Luc 4, 14-21 (en anglais)