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M. Dinesh Suna, coordinateur du Réseau œcuménique de l’eau du COE, durant une conférence de presse du Forum alternatif mondial de l’eau. Photo: © Paulino Menezes/COE

M. Dinesh Suna, coordinateur du Réseau œcuménique de l’eau du COE, durant une conférence de presse du Forum alternatif mondial de l’eau. Photo: © Paulino Menezes/COE

Tandis que le 8 Forum mondial de l’eau se déroule actuellement à Brasilia, au Brésil, le Réseau œcuménique de l’eau (ROE) du COE prend part à une série d’activités visant à contester la mainmise des grandes entreprises sur les étendues d’eau à travers le monde.

Organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l’eau, ce forum est le plus grand rassemblement international consacré à l’eau. L’édition 2018 a commencé le 19 mars.

Le Forum mondial de l’eau est traditionnellement dominé par de grandes entreprises, des instances gouvernementales et des chercheurs et chercheuses à qui a été confiée la responsabilité d’accords commerciaux sur l’eau entre des pays et des personnes morales. Les organisations de la société civile (OSC) y exercent un rôle très limité, même lorsqu’un forum citoyen est mis en place pour favoriser leur participation.

Avec des frais d’inscription atteignant 140 USD par jour, il est peu probable que des OSC ou des mouvements populaires aient l’occasion d’y participer pleinement.

Sous l’impulsion du Conseil national des Églises chrétiennes du Brésil (CONIC), des groupes œcuméniques et interreligieux se sont réunis pour un Forum alternatif mondial de l’eau (FAMA). Ils font entendre leur voix pour réaffirmer la dimension spirituelle de l’eau et soutenir qu’il s’agit d’un bien commun que l’on ne peut pas privatiser, mais qui doit être laissé à la disposition de tous les êtres vivants.

Une tente œcuménique et interreligieuse a été dressée sur les lieux du FAMA. Diverses activités y sont organisées afin de consolider les réseaux nationaux et internationaux de défense de l’eau et de développer des processus de défense des droits à l’eau au Brésil et dans le reste du monde.

Dans le cadre d’une réflexion sur l’importance de la présence interreligieuse à Brasilia cette semaine, la pasteure Romi Márcia Bencke, secrétaire générale du CONIC, a déclaré: «Nous connaissons les enjeux: la privatisation de l’eau, et des populations vulnérables qui risquent de ne plus pouvoir accéder à cette ressource vitale. Nous savons que le différend autour de l’eau causera des conflits; en certains endroits, il en cause déjà.»

«En tant qu’Églises ou organisations religieuses, c’est à nous de défendre cette ressource. Il s’agit d’un droit fondamental auquel tous les êtres humains doivent pouvoir accéder», a-t-elle ajouté.

La pasteure a également souligné que l’Amérique latine abritait 12% des réserves mondiales d’eau douce ainsi que les aquifères les plus importants de la planète.

Dinesh Suna, coordinateur du Réseau œcuménique de l’eau, participe au Forum mondial et au FAMA aux côtés des membres du Groupe de direction du ROE. Ils y animent de nombreux ateliers et séminaires.

«Nous devons être présents au Forum mondial officiel pour élever une voix prophétique en faveur de la justice hydrique au milieu de personnes qui osent négocier nos étendues d’eau au détriment de nos communautés pauvres», a déclaré M. Suna pendant une conférence de presse du FAMA.

«Les communautés de foi resteront aux côtés des personnes pauvres et marginalisées qui n’ont pas accès à une eau potable sans risque, a-t-il ajouté. Elles étendront leur solidarité à la lutte pour la justice hydrique.»

Forum mondial de l’eau 2018 (en anglais ou portugais)

Forum alternatif mondial de l’eau (en anglais, espagnol ou portugais)

Réseau œcuménique de l’eau du COE