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Une des illustrations préparées par le COE, citant des contributions de membres de la communauté largement diffusées sur les médias sociaux.

Une des illustrations préparées par le COE, citant des contributions de membres de la communauté largement diffusées sur les médias sociaux.

Les réseaux médias ont débordé de messages d’amour pour la Saint-Valentin. Mais, pour les internautes soutenant les Jeudis en noir, les fleurs étaient accompagnées de messages catégoriques sur l’incompatibilité de l’amour et de la violence.

«L’amour guérit, il ne blesse pas»: voilà ce qu’affirmait la campagne des Jeudis en noir, une initiative du Conseil œcuménique des Églises (COE), dans son message pour la Saint-Valentin qui a été repris par des individus et des partenaires du monde entier.

Le Comité directeur du Conseil pour la mission mondiale (CMM), installé à Singapour, a publié un communiqué le 14 février pour féliciter le mouvement des Jeudis en noir et s’associer à lui. Déclarant que le CMM est «attaché aux actes d’amour» qui guérissent les blessures de la violence sexuelle et du viol, de la maltraitance des enfants et des violations des droits des minorités sexuelles, le Comité directeur a réclamé que les Églises «jouent le rôle qui leur revient dans l’éradication de la violence contre ces communautés et ces êtres humains que Dieu, dans Son amour, a créés à Son image».

De l’Église presbytérienne (États-Unis) au Conseil national d’Églises en Australie, en passant par l’Université Stellenbosch et Kerk en Actie aux Pays-Bas, des hommes et des femmes ont renoncé au rouge de la Saint-Valentin pour une déclaration en noir sur les plateformes de médias sociaux. «Tandis que le monde autour de moi semble regorger de cœurs et de fleurs rouges ou roses, a ainsi tweeté Lyn van Rooyen en Afrique du Sud, je porte du noir pour toutes les femmes qui trouvent normal que l’amour fasse mal. #ThursdaysinBlack

Les initiatives de sensibilisation à la réalité des abus et violences sexistes et les témoignages de soutien et de solidarité sont le fondement de la campagne des Jeudis en noir. Mais l’action ne s’arrête pas là.

«Nous voulons que les églises soient des lieux protégés d’éducation, de soutien et de guérison, a expliqué la pasteure Nicole Ashwood, chargée du programme du COE “Une communauté juste pour les femmes et pour les hommes”. Les Églises peuvent offrir des espaces voulus d’échanges entre les personnes qui défendent les droits et les survivantes, et où les personnes maltraitées peuvent être mises en relation avec des réseaux d’aide et de soutien.»

Mais il est tout aussi essentiel de commencer par mettre un terme à ces violences. À cet égard, les activités du COE sur «les masculinités et féminités transformatrices» s’efforcent de faire évoluer les attitudes culturelles et théologiques qui contribuent à différentes formes d’abus (sexuels et autres) envers des individus vulnérables du fait de leur genre.

Pour la pasteure Ashwood, «il s’agit d’une initiative de paix qui entend déraciner les causes profondes des comportements abusifs dans les communautés de femmes et d’hommes et qui tâche d’y remédier au moyen de cadres bibliques, éthiques et sociologiques. Les communautés justes donnent l’exemple d’approches positives en matière de relations entre hommes et femmes en s’appuyant sur des ateliers, des formations, des services d’entraide par les pairs et d’autres échanges, dans des milieux où la violence est la norme.»

La pasteure Ashwood invite les Églises, les organisations œcuméniques et les personnes engagées dans la campagne des Jeudis à se joindre aux efforts du COE. Les organisations intéressées peuvent joindre le bureau du COE par téléphone ou par écrit, ou en envoyant un courriel à [email protected].

Le travail de transformation des relations est mis en avant par Damon Mkandawire, de l’Église unie de Zambie, dans son message pour la Saint-Valentin:

«Chère génération, élevez vos hommes pour qu’ils respectent les femmes qu’ils disent aimer. Élevez-les pour qu’ils comprennent que l’amour ne brutalise pas; il laisse les “différences” s’exprimer. Quant à vous, hommes ou femmes qui lisez ces lignes, si vous vous trouvez dans cette situation, trouvez l’espérance dans vos luttes. Ne vous satisfaites jamais d’une relation de violence. […] L’espoir d’un amour sincère existe. Cette Saint-Valentin est là pour vous rappeler que l’amour guérit et qu’il ne blesse jamais!»

Partageant sa détermination à lutter contre les violences faites aux femmes à la suite du communiqué du Comité directeur du CMM, le pasteur Collin Cowan, secrétaire général du CMM, a déclaré: «Je crois qu’il est temps pour les hommes de monter en première ligne de la résistance et des protestations. Nous ne devons pas seulement nous opposer aux violences à l’égard des femmes; nous devons aussi reconnaître combien nous nous abaissons en infligeant, en tolérant ou en ignorant la violence à l’égard des femmes. Le patriarcat est une violation du dessein créateur de Dieu – et à ce titre, c’est un péché. La campagne des Jeudis en noir doit recevoir un regain d’énergie de la part de la communauté œcuménique, dans laquelle les hommes sont en première ligne pour déclarer que les hommes, les vrais, ne blessent pas les femmes.»

Pour en savoir plus:

Contributions à la campagne «L’amour guérit, il ne blesse pas» des Jeudis en noir pour la Saint-Valentin 2019 (en anglais)

Les Jeudis en noir: www.oikoumene.org/jeudis-en-noir

«L’amour, un acte de défi»: déclaration du Comité directeur du CMM (en anglais)