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Le pasteur Olav Fykse Tveit, le cardinal Kurt Koch et Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, lors de la conférence de presse. Photo: Marianne Ejdersten/COE

Le pasteur Olav Fykse Tveit, le cardinal Kurt Koch et Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, lors de la conférence de presse. Photo: Marianne Ejdersten/COE

Le Vatican et le Conseil œcuménique des Églises ont annoncé ce vendredi que le pape François se rendra au siège du COE en juin prochain.

L'annonce officielle a été faite le 2 mars lors d'une conférence de presse organisée au Vatican, en présence notamment du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, et du pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises.

Cette visite historique, prévue le 21 juin, sera seulement la troisième d'un pape au COE.

Alors que le pape François entame la cinquième année de son pontificat, le COE célèbre en 2018 son 70e anniversaire. La visite du souverain pontife marquera ainsi la fin des célébrations de l'héritage œcuménique et du renouvellement de sa promesse.

Un signe d'espérance

«L'annonce de la visite du pape au COE et à Genève est un signe d'espérance pour toutes celles et tous ceux qui aspirent à l'unité, à la paix et à la justice dans un monde brisé et divisé», a déclaré le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. «Elle traduit la façon dont les Églises chrétiennes peuvent affirmer notre vocation et notre mission communes de servir Dieu ensemble. En outre, cette visite est une affirmation de notre priorité commune à l'égard des besoins de nos prochains, et de notre volonté de faire ensemble ce qu'il est possible de faire ensemble pour la réconciliation et l'unité des Églises et dans le monde.»

«La venue du pape à l'occasion du 70e anniversaire du COE est une reconnaissance à l'égard de celles et ceux qui, depuis de nombreuses années, prient et travaillent ensemble pour l'unité de l'Église. C'est un signe fort du chemin parcouru depuis toutes ces années, grâce au travail du COE et en coopération avec l'Église catholique romaine, et désormais sous la direction du pape François.»

Le pasteur Olav Fykse Tveit considère également cette visite comme «un formidable encouragement pour celles et ceux qui sont prêts à poursuivre ce chemin de foi, en tant que pèlerins en quête d'unité, de justice et de paix - en utilisant notre foi et notre vie religieuse comme un moyen de jeter des ponts et de donner l'espoir d'un avenir meilleur ensemble».

Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, et le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Photo: Marianne Ejdersten/COE

Une vision commune de l'œcuménisme

Cette visite souligne la vision commune du pape François et du COE en faveur d'un engagement œcuménique pratique, alors que le COE continue d'impliquer les Églises et d'autres acteurs dans des actions concrètes à travers son Pèlerinage de justice et de paix, parallèlement et en lien étroit avec les activités récentes du Vatican.

Le Conseil œcuménique des Églises est une communauté fraternelle de 348 Églises membres (la quasi-totalité des Églises orthodoxes, ainsi que des dizaines d'Églises anglicanes, luthériennes, méthodistes, réformées et autres) qui, ensemble, représentent plus d'un demi-milliard de chrétiens à travers le monde.

Depuis 70 ans, le COE est l'instrument privilégié du mouvement œcuménique parmi les chrétiens pour surmonter les divisions historiques, témoigner ensemble de leur foi, plaider ensemble pour la justice sociale et collaborer pour la justice et la paix.

Le pape François a prouvé qu'il est non seulement une figure d'inspiration, mais aussi une personne capable de repenser les notions de la mission de l'Église, de la condition de disciple chrétien et de la responsabilité chrétienne. Très critique à l'égard de l'ordre économique international et des menaces environnementales, il a défendu une approche intégrale de l'économie, de la terre et des personnes pauvres.

Sur le front œcuménique, le souverain pontife a mis l'accent sur l'action solidaire envers les pauvres comme un moyen de nourrir la communauté œcuménique, mais aussi le témoignage partagé de la joie de l'Évangile et de la promesse de la justice sociale.

Le pape François a tissé des liens privilégiés avec le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, lancé un programme commun de lutte contre la traite des êtres humains aux côtés de l'archevêque de Canterbury et conclu un accord sur la reconnaissance mutuelle des baptêmes avec le pape copte Théodore II.

L'Église catholique et le COE collaborent de manière étroite depuis bien avant le Concile Vatican II. Leur Groupe mixte de travail a fêté son 50e anniversaire en 2015. Par ailleurs, bien qu'il ne soit pas membre du COE, le Vatican participe activement aux principaux programmes et à l'ensemble des commissions de celui-là.

Une collaboration sur le plan des programmes

Ces dernières années, de nombreux programmes du COE et du Vatican ont été harmonisés. En outre, les deux parties ont collaboré étroitement sur un certain nombre de sujets tels que le changement climatique, la consolidation de la paix dans les pays déchirés par la guerre, la migration et les personnes réfugiées, la coopération interreligieuse et, naturellement, les relations œcuméniques et l'approfondissement des conceptions théologiques convergentes de l'Église, de la mission et de la diaconie (service).

«Nous grandissons véritablement ensemble», s'est réjoui le secrétaire général du COE.

Et d'ajouter, citant un exemple très récent: «Je suis notamment très heureux de la coopération actuelle avec le Dicastère pour le service du développement humain intégral, présidé par le cardinal Peter Turkson. Nous avons prévu d'organiser une conférence commune sur la xénophobie, le racisme et le populisme, et ce, en septembre prochain.»

«Le renforcement des relations entre l'Église catholique romaine et la communauté des Églises du COE est un véritable signe d'espérance - et pas seulement pour les Églises», a expliqué le pasteur Olav Fykse Tveit, soulignant la forte synergie et la vision commune qui se développent dans le cadre de différentes activités. «L'espérance est primordiale pour les personnes qui souffrent partout dans le monde des conséquences de l'injustice, de la violence et de la guerre... Prions pour que la visite du pape François au COE représente un tel signe d'espérance et de position commune dans notre Pèlerinage partagé de justice et de paix, marchant, priant et travaillant ensemble.»

Bureau de presse du Saint-Siège (en anglais)

Enregistrement vidéo de la conférence de presse (en anglais et italien)

Groupe mixte de travail de l'Église catholique romaine et du COE

Plus d'informations sur le soixante-dixième anniversaire du COE