Nouvelle
«Je prierai pour vous, afin que le Seigneur accompagne votre cheminement, en particulier votre cheminement œcuménique».
Avec ces mots, prononcés en fin de liturgie devant les 30 000 personnes rassemblées dans la salle des congrès à Palexpo, le pape François a achevé sa journée de pèlerinage œcuménique à Genève et adressé un vif encouragement à la communauté catholique de Suisse à vivre l’œcuménisme aux côtés des croyants d’autres confessions.
Toute la famille catholique s’était rassemblée pour célébrer la sainte messe à Palexpo le 21 juin. L’immense assemblée était composée des communautés catholiques de toute la Suisse, notamment les communautés portugaise, italienne et philippine de Genève, pour n’en citer que quelques-unes, ainsi que de la France voisine.
Les autorités publiques des cantons suisses et la conseillère fédérale Doris Leuthard étaient également présentes à la célébration.
Les pèlerins ont commencé à affluer à Palexpo en début de matinée, bien avant le début de la liturgie. Tout au long de la journée, les célébrations œcuméniques avec le Conseil œcuménique des Églises ont été projetées sur écran géant alors que les fidèles attendaient la venue du pape pendant de longues heures.
Avant l’arrivée du Saint-Père, Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, a rappelé à la communauté catholique que le Saint-Père s’est avant tout déplacé non pas pour eux, mais pour leurs frères et sœurs séparés. Le Saint-Père ne désire par rencontrer uniquement les fidèles de la communauté catholique, mais également d’autres communautés. «Le Christ veut tous nous unir», a-t-il déclaré.
Puis l’atmosphère vivante s’est embrasée à l’arrivée du pape: «Viva il papa!» Des applaudissements, des cris de joie, des personnes debout sur leur chaise: l’enthousiasme était à son comble lorsque le Saint-Père a remonté l’allée dans sa papamobile temporaire. Une demi-heure plus tard, le Saint-Père atteignait l’autel placé en face d’une représentation des Alpes suisses et du Jet d’eau de Genève.
De nombreux chants de Taizé ont retenti, entonnés par un chœur composé de cinquante chanteurs et une poignée d’instruments, incitant les fidèles à la prière. La liturgie a débuté puis ce fut la lecture de l’Évangile du jour, Mt 6,7-15. Dans son homélie, le Saint-Père a apporté un éclairage sur trois mots de la prière dominicale: «père», «pain» et «pardon».
«Les mots "Notre Père" révèlent notre identité, le sens de notre vie: nous sommes les filles et fils bien-aimés de Dieu. Ils nous indiquent que faire: aimer Dieu, notre Père, et les autres, nos frères et sœurs», dit-il. «Notre Père fait de nous une grande famille».
Pain: Le pape poursuivit en disant: «Nous devons adopter un mode de vie sobre, libre des poids inutiles». «Il devrait consister à renoncer à toutes ces choses qui remplissent nos vies, mais vident nos cœurs... Choisissons la simplicité du pain pour retrouver le courage du silence et de la prière, le levain d’une vie véritablement humaine».
Le Saint-Père a finalement rappelé la nécessité du pardon. «Dieu nous libère le cœur de tout péché, Il pardonne tout. Mais Il nous demande une chose: qu’en retour, nous ne nous fatiguions jamais de pardonner». Il explique: «Le pardon change le mal en bien... Nous le voyons dans l’histoire du christianisme. Nous pardonner les uns les autres, redécouvrir après des siècles de discorde et de conflits que nous sommes frères et sœurs, à quel point cela nous a fait du bien et continue de nous le faire!»
Son homélie était un message fort adressé à la communauté catholique tout en se faisant l’écho de l’objectif de la visite du Saint-Père au Conseil œcuménique des Églises ce jour-là.
Dans ses salutations officielles, le Saint-Père a remercié les nombreux organisateurs de son pèlerinage œcuménique et a rappelé l’importance du «cheminement œcuménique».
Avant de quitter Palexpo, le Saint-Père a béni une mosaïque qui sera placée dans la chapelle de la prison de Champ-Dollon; un acte concret d’amour pour la seule famille humaine: «où se trouve le Père, nul n’est exclu».
