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Photo: Sean Hawkey, 2012

Photo: Sean Hawkey, 2012

Deux conférences numériques tenues le 17 et 24 avril ont rassemblé quelque 25 participant-e-s pour se pencher sur les incidences socio-économico-écologiques de la crise du COVID-19 et l’occasion qu’elle donne au monde de repenser et de remodeler les systèmes économiques et financiers afin que ces derniers donnent effectivement la priorité à la préservation et à l’investissement dans la santé et le bien-être des communautés et de la planète. L’initiative a été coparrainée par le Conseil œcuménique des Églises (COE), la Fédération luthérienne mondiale, la Communion mondiale d’Églises réformées et le Conseil pour la mission mondiale.

«À la lumière crue du COVID-19, nous nous rendons plus clairement compte des profondes inégalités de revenus et de richesse. Nous constatons les inégalités criantes entre les femmes et les hommes, mais aussi entre les générations, qui prévalent dans nos économies», déclare la secrétaire générale adjointe du COE, Isabel Apawo Phiri. «Nos réponses à la pandémie pourraient bien réécrire un monde meilleur et radicalement transformer la manière dont nous vivons, ce que nous mangeons et achetons, ce que nous produisons, la manière dont nous distribuons les biens et où vont nos investissements», ajoute-t-elle.

«Nos systèmes économiques doivent donner la priorité aux personnes et non aux profits. Nous ne devons pas oublier de protéger les moyens de subsistance et les besoins fondamentaux des populations», rappelle le secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale, le pasteur Martin Junge. «Le COVID-19 nous appelle plus fortement encore au renouveau théologique et éthique dans la manière dont nous luttons contre les inégalités et la pauvreté et dont nous concevons les politiques publiques pour garantir des ressources en suffisance et un accès équitable aux services de santé. Il est désormais temps de relancer cette discussion», poursuit le pasteur Junge.

Les sessions de la conférence numérique intitulée «Économie de la vie en temps de pandémie» ont assuré la promotion et se sont inscrites dans le cadre d’une initiative lancée par les quatre organisations baptisée «New International Financial and Economic Architecture» (NIFEA, Nouvelle architecture économique et financière internationale), dont l’objectif est de défendre un système financier alternatif qui devrait émerger de l’imagination des personnes à la marge, des oublié-e-s des prises de décision socioéconomique et politique.

Selon le pasteur Chris Ferguson, secrétaire général de la Communion mondiale d’Églises réformées, la situation mondiale actuelle nous appelle à «être présent-e-s et à mettre en avant les visions et thèmes essentiels de la NIFEA qui, par essence, doivent engendrer une véritable transformation», indique-t-il. «Nous devons aborder les questions de la dette et de la fiscalité. Les prochaines étapes que nous entreprendrons, y compris à court terme, ne peuvent être que radicales.»

Quant au pasteur Collin I. Cowan, secrétaire général du Conseil pour la mission mondiale, il déclare que «le format et l’ampleur de la pandémie peuvent nous avoir plongé-e-s dans l’obscurité, or les écritures, inscrites sur le mur depuis si longtemps, font toutes mention d’une forme de catastrophe planétaire à laquelle nous ne serions que peu préparé-e-s à cause du nationalisme autocentré, du mépris déshumanisé envers les pauvres et des attitudes et comportements xénophobes qui nous ont mis-e-s au pied du mur, couvé-e-s et mal préparé-e-s à une catastrophe de cette ampleur», révèle-t-il.

Les orateurs et oratrices sont revenu-e-s sur les facteurs historiques et politiques qui nous ont mené-e-s à, et continuent de modeler la crise, ainsi que les implications théoéthiques et morales et les transformations à court et plus long terme devant survenir au niveau politique, au sein des institutions et dans les systèmes pour alléger la souffrance et s’en prémunir à l’avenir, mais aussi, de façon plus critique, pour lutter contre les causes profondes de la crise.

Les deux sessions ont abouti à la rédaction d’un message commun aux organismes organisateurs qui jettera les bases des activités de défense des causes destinées aux institutions économiques et financières clés telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, le G20 et les Nations Unies.

Message du COE, de la CMER, du CMM et de la FLM à l’occasion du 3e forum des Nations Unies sur le financement du développement – New York, 23-26 avril 2018, en anglais

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