«Il y a un an exactement, le Hamas lançait une attaque brutale dans le sud d’Israël, déclenchant un conflit qui n’a cessé d’empirer et de s’étendre dans la région, a rappelé le pasteur Pillay. Un grand nombre d’atrocités ont été commises durant cette attaque, en violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit international et du sens moral.»
Toutefois, a-t-il ajouté, l’énormité de la guerre qu’Israël a ensuite menée à Gaza atteint des proportions choquantes et inacceptables: «Elle a aggravé de manière exponentielle les violations et les souffrances infligées à des civil-e-s innocent-e-s: plus de 41 700 personnes ont été tuées (dont 16 000 enfants au moins) et près de 100 000 blessées; plus de 10 000 personnes ont disparu et sont présumées mortes sous les décombres, selon les autorités sanitaires de l’enclave. On compte également 1,9 million de personnes (90% de la population gazaouie) contraintes de fuir de chez elles, pour certaines à de nombreuses reprises, et près d’un demi-million d’individus confrontés à une insécurité alimentaire catastrophique. Quant aux infrastructures clés de Gaza, services médicaux et éducatifs, logements, économie, terres agricoles et flottilles de pêche, ils ont été en grande partie dévastés.»
Durant cette période, les attaques violentes et autres infractions commises par les colonies illégales et les forces de sécurité israéliennes dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, deux autres territoires occupés, ont considérablement augmenté. «La guerre menée à Gaza et les atteintes israéliennes à la souveraineté des États voisins ont massivement aggravé les tensions dans la région tout entière, entraînant une recrudescence des confrontations militaires sur différents fronts ainsi qu’une intensification des échanges de feux avec le Hezbollah au Liban, avec les Houthis au Yémen, et, pour la première fois, directement avec l’Iran, écrit le secrétaire général. L’incursion terrestre israélienne dans le sud du Liban et les attaques de missiles et autres hostilités entre l’Iran et Israël menacent à présent d’élargir encore le conflit, d’embraser tout le Moyen-Orient et d’aggraver les menaces qui pèsent déjà sur la paix et la stabilité mondiales.»
Un an après les attaques du 7 octobre 2023, Israël et ses adversaires semblent enfermés dans une spirale de violence meurtrière.
«S’il y a bien une leçon que nous enseigne l’histoire moderne du Moyen-Orient, c’est que les cycles répétés de conflit armé et d’occupation et d’oppression continuelles ne mènent pas à une paix durable. Ils ne font qu’exacerber l’antagonisme, la haine et l’extrémisme de tous côtés. La seule solution consiste à sortir de la spirale de la violence, à s’abstenir de causer plus de morts et de destructions, et à entamer un dialogue et des négociations en vue d’une paix fondée sur la justice et l’égalité des droits de toutes les personnes.»
Le pasteur Pillay a réitéré l’appel du COE à un cessez-le-feu sur tous les fronts. «Le Hamas doit libérer tous les individus encore retenus en otage sans délai ni condition, a-t-il précisé. Israël doit libérer les prisonniers politiques palestiniens, prendre rapidement des mesures pour mettre fin à l’occupation et à l’oppression du peuple palestinien sur les territoires qu’il occupe depuis 1967, et garantir l’égalité des droits de toutes les personnes habitant sur son territoire, sans distinction de race, de religion ou d’origine. Et tous les membres de la communauté internationale doivent cesser de perpétuer, par leur complicité, le conflit, l’occupation et l’oppression dans la région.»
Texte intégral: Déclaration du COE: Les attentats du 7 octobre, un an après