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© Albin Hillert/COE

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Par Albin Hillert*

Réunis le 30 août à Stockholm, en Suède, pour la Semaine mondiale de l’eau, des représentantes et représentants de plusieurs communautés et organisations religieuses travaillant dans le domaine de l’eau ont organisé une session pour étudier comment les communautés de foi pouvaient contribuer au sixième objectif de développement durable (ODD): garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.

Cette session, intitulée «Eau et religion: bâtir des partenariats pour réaliser les ODD», était la deuxième de suite consacrée à la religion et à l’eau pendant la Semaine mondiale de l’eau. En présentant différentes bonnes pratiques mises en œuvre par les communautés de foi pour contribuer aux ODD relatifs à l’eau et à l’assainissement, elle a souligné l’importance de la collaboration, que ce soit au sein des différentes traditions ecclésiales, sur le plan œcuménique et plus généralement entre les communautés religieuses et les acteurs du monde de l’eau.

Analysant le rôle de la mobilisation religieuse dans la réalisation des ODD, le pasteur Henrik Grape (Église de Suède), coordinateur du groupe de travail sur les changements climatiques du Conseil œcuménique des Églises (COE), a déclaré: «Autrefois, nous pensions parfois que la technologie finirait par résoudre la plupart des problèmes d’eau et de climat. Mais nous nous apercevons aujourd’hui qu’en dépit de nombreuses avancées prometteuses dans le domaine des solutions technologiques respectueuses de l’environnement, nous avons également besoin d’organisations et de communautés ayant le sens des valeurs pour jouer un rôle moteur, prendre des mesures et transformer notre comportement et nos habitudes.»

«J’ai pris conscience d’une chose au fil des années, a ajouté Peter Weiderut, directeur de l’Institut suédois d’Alexandrie: nous avons parfois tendance à considérer les responsables religieux et les communautés de foi comme une constante, un élément fixe et immuable. Selon moi, ce devrait être le contraire. Si l’on parvient à faire les bons choix pour résoudre les problèmes d’eau, les communautés religieuses peuvent se révéler une puissante ressource pour insuffler des changements dans un grand nombre de communautés.»

Ainsi que l’ont observé les participants, le thème de l’eau est récurrent dans beaucoup de religions du monde, et il est rarement nécessaire de convaincre les responsables religieux de l’importance et du caractère sacré de l’eau, source de vie. Il faudrait plutôt s’attacher à consolider les nombreux projets concrets que des communautés religieuses consacrent à l’eau à travers le monde.

«Pour nous, la question n’est pas de savoir si l’on est d’une religion ou d’une tradition autochtone particulière, a expliqué Kiran Bali (United Religions Initiative), représentante des hindous. Nous avons décidé d’explorer les rituels religieux qui existent pour voir comment les rendre “écologiques”.»

«Les exemples abondent de communautés de foi œuvrant en commun au niveau local, que ce soit pour aider à la préservation, à la conservation ou à la purification de l’eau, a-t-elle conclu. Je trouve essentiel que nos communautés continuent de revisiter les pratiques existant dans nos religions.»

Des partenariats durables tournés vers l’avenir

«Je suis très heureux de voir ce que nous avons accompli cette année lors de la Semaine mondiale de l’eau, a commenté Dinesh Suna, coordinateur du Réseau œcuménique de l’eau du COE. À l’avenir, nous voulons maintenant mettre en place des partenariats et des relations durables sur les questions liées à l’eau. À cet effet, nous allons notamment publier des travaux de recherche fondés sur des données qui montreront ce que font concrètement les communautés de foi en matière d’eau et d’assainissement, dans l’optique de l’ODD n° 6.»

«Lorsque nous avons entamé le dialogue entre les communautés de foi et les acteurs du monde de l’eau ici pendant la Semaine mondiale de l’eau l’année dernière, j’avais peur que ce soit une action sans lendemain, un rassemblement de sommités, mais sans incidence à long terme, a ajouté le pasteur Grape. C’est pourquoi je suis très heureux de voir ce que cette réunion de suivi a donné, et j’apprécie les perspectives prometteuses de la troisième édition l’an prochain.»

«La session d’aujourd’hui était très encourageante, s’est réjouie Åsa Elfström (Église de Suède), membre fondatrice du Réseau œcuménique de l’eau du COE. Parce qu’elle montre non seulement que l’engagement du monde religieux sur les questions hydriques n’a pas faibli en dix ans, mais aussi qu’il s’est désormais clairement placé sur la scène internationale.»

Ainsi que l’a conclu le pasteur Adam Russell Taylor, chef de l’Initiative d’inspiration religieuse au sein du Groupe de la Banque mondiale, «pour assurer à tous l’accès à l’eau et réaliser les ODD, il est clair que nous devons exploiter les atouts distincts et les ressources que chacun d’entre nous a reçus. Parlant du point de vue du Groupe de la Banque mondiale, la question n’est plus de savoir s’il faut coopérer avec les communautés religieuses pour faire progresser le développement, mais comment coopérer avec elles.»

La session était organisée par le Réseau œcuménique de l’eau du COE en collaboration avec l’Église de Suède, le Partenariat mondial de l’eau, l’Institut international de l’eau de Stockholm et l’Institut suédois d’Alexandrie.

Télécharger gratuitement des photos de la session «Eau et religion: bâtir des partenariats pour réaliser les ODD» en haute résolution

Le COE organise une réunion publique pour la Semaine mondiale de l’eau à Stockholm (communiqué de presse du COE du 25 août 2017) (en anglais)

La religion jouera un rôle clé dans la réalisation des objectifs de développement durable, affirment des experts présents à la Semaine mondiale de l’eau (communiqué de presse du COE du 31 août 2016)

Semaine mondiale de l’eau à Stockholm (en anglais)

*Albin Hillert est chargé de communication pour le Conseil œcuménique des Églises.