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Participants à la GEM School durant leur visite à la société minière. ©Adrian Mendoza/CCZ

Participants à la GEM School durant leur visite à la société minière. ©Adrian Mendoza/CCZ

Pour essayer de comprendre les récits contradictoires concernant le développement et les injustices socio-économiques liées aux investissements étrangers, les participants de l’École œcuménique de gouvernance, d’économie et de gestion pour une économie de la vie (GEM School) ont visité, le 22 aout, une société minière.

La GEM School a eu lieu du 21 aout au 1er septembre à Lusaka en Zambie à l’initiative du Conseil œcuménique des Églises (COE) et de la Communion mondiale d’églises réformées (CMER).

Dans le contexte des pays d’Afrique en voie de développement, comme la Zambie, les investissements étrangers jouent un rôle important comme source externe de financement, de progrès technologiques et de compétences qui visent à contribuer au développement économique et social du pays recevant.

Dans ce rôle les investisseurs étrangers sont souvent considérés comme un moteur d’investissements intérieurs, de croissance économique, d’emploi et de transfert de technologie. On attend aussi des investisseurs étrangers qu’ils contribuent aux secteurs de l’éducation, de la santé et aux infrastructures à travers des programmes de responsabilité sociale des entreprises.

La GEM School fut reçue par la direction de Universal Mining & Chemical Industries Limited (UMCIL). La société minière expliqua sa mission qui consiste en une augmentation de la production d’acier en Zambie et qui vise à surmonter le manque de ferraille qui dans certaines usines mène à une réduction de la production. Avec l’ouverture de la mine de minerai de fer de Sanje au Nampundwe, UMCIL voudrait produire une meilleure qualité et des produits moins chers. L’acier de son usine à Kafue est exporté et des produits finis sont ensuite importés ou réintroduits en Zambie.

Cette visite a été rendue possible par le Conseil des Églises de Zambie (CCZ).

Vu que les investissements étrangers en Zambie existent depuis des décennies et même parfois des siècles, il n’est pas facile de comprendre les injustices socio-économiques qu’éprouvent les populations environnantes. Vu le nombre de gros investisseurs dans le secteur minier qui exploitent le potentiel et profitent des ressources naturelles de la Zambie, il se pose toujours la question de savoir qui en profite vraiment, alors que la pauvreté locale demeure répandue, que le patrimoine est violé, que la santé et la sécurité sont ignorées et que l’on porte atteinte aux droits de l’homme.

Avec l’aide et la présentation faite par le bureau du personnel de l’UMCIL, les participants de la GEM School furent reçus chaleureusement de la part de la population qui réside aux alentours de la mine de Sanje Hill. Les chefs, les jeunes et d’autres membres des cinq communautés de Nampundwe se sont réunis et se sont entretenus ouvertement avec les étudiants et les organisateurs de la GEM School.

Dans les discussions de groupe la majorité des membres des communautés, et même les chefs, ont exprimé leur mécontentement avec la mine. Ils ont expliqué que les contrats signés, n’avaient pas été respectés et qu’ils n’étaient pas au courant des programmes de développement et de responsabilité sociale de l’entreprise dont avait parlé la société minière.

Bien que certains d’entre eux travaillent pour la mine, la majorité de la communauté n’est pas au courant des forages, des cliniques, des écoles et des chemins que la société minière a créés pour eux.

Rendant compte de leur expérience à la GEM School, les étudiants ont souligné ce que les communautés leur avaient raconté au sujet de l’influence qu’ont les mines sur leur subsistance, leur culture et leur spiritualité.

Sanje Hill où la société minière extrait maintenant le minerai de fer était un sanctuaire de la communauté. Alors que les jeunes ont rejoint les églises qui ont remplacé l’ancien lieu saint, pour les plus âgés cela représente une grande perte spirituelle.

Répondant à la question, ce que les églises devraient faire en ce qui concerne la perte de leur lieu saint, les communautés ont dit qu’elles ne pensaient pas que c’était le rôle des églises de faire quoique ce soit, mais plutôt le devoir des chefs traditionnels.

«La communauté et les églises doivent parler d’une même voix et doivent considérer ces questions comme des questions qui se posent aux églises,» a dit Isabel Phiri, secrétaire général adjoint du Conseil œcuménique des Églises, s’adressant à la communauté.

Les représentants du Conseil des Eglises de Zambie ont expliqué, comment le conseil aide les églises à répondre aux problèmes que posent le développement socio-économique et l’unité de la société en veillant à ce qu’elles aient une influence transformative qui contribue à la dignité humaine et à l’unité des chrétiens.

Le Conseil engage les communautés, les sociétés minières et le gouvernement dans un dialogue concernant les problèmes liés à l’activité minière, veillant à ce que les récits contradictoires soient validés et les problèmes adressés séparément. La communauté est encouragée á être responsable.

«La Zambie est un pays minier. Elle obtient la plus grande part de son revenu des mines et ne cessera pas cette activité. Nous devons créer un endroit pour construire des relations et traiter des problèmes écologiques, culturels, sociaux et économiques qui ont particulièrement attrait à la mine,» déclare Andisen Zulu, responsable de projet auprès du Conseil des Églises de Zambie.