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Dr Brigalia Bam adresses the plenary

23 juin 2025, Johannesburg, Afrique du Sud. Brigalia Bam s’exprime lors d’une rencontre de pèlerinage avec la justice de genre à l’occasion de la réunion du Comité central 2025 du Conseil œcuménique des Églises, qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud), du 18 au 24 juin 2025, sur le thème «Pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité».

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Brigalia Bam, une Sud-Africaine qui a travaillé au COE de 1967 à 1981 sur la question des femmes et sur le Programme de lutte contre le racisme, a vécu à une époque où le mot «sexisme» n’était même pas traduisible, car personne ne savait ce qu’il signifiait.

Dans ces années-là, a expliqué Mme Bam, le mot «racisme» était quant à lui bien connu. Mais concernant le sexisme, «on disait "c’est la tradition, ça a toujours été comme ça".»

Elle a également rappelé la difficulté à parler de théologie féministe. «Dieu merci, aujourd’hui, il s’agit d’une manière acceptable d’envisager notre situation», a-t-elle ajouté. «Cette théologie est acceptée dans le mouvement œcuménique, mais aussi par de nombreuses Églises.»

Mme Bam a exhorté les femmes à continuer de coopérer avec les autres femmes. 

«En tant que femmes, nous ne serons pas en mesure de faire face aux problèmes du monde – quels qu’ils soient, qu’il s’agisse de la pauvreté ou de la guerre – si les groupes de femmes ne trouvent pas un moyen de travailler les uns avec les autres.»

Aux femmes présentes en personne et en ligne, elle a posé les questions suivantes: «De quelle manière sommes-nous présentes dans les espaces de direction? Existe-t-il un style féminin ou une méthode féminine?»

D’autres intervenant-e-s ont cité des exemples de démarches uniques adoptées par des femmes. Ainsi, Margarita Nelyubova, du Patriarcat de Moscou, a décrit comment les sœurs de la Miséricorde sont devenues une forme de ministère laïc, notamment pendant la Décennie œcuménique des Églises solidaires des femmes, de 1988 à 1998. «Au cours de cette décennie, des jardins d’enfants chrétiens et des écoles du dimanche ont ouvert, des endroits où là encore, des femmes travaillaient», a-t-elle rappelé.

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Plenary speakers

23 juin 2025, Johannesburg, Afrique du Sud. Personnes posant après une rencontre de pèlerinage avec la justice de genre à l’occasion de la réunion du Comité central 2025 du Conseil œcuménique des Églises, qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud), du 18 au 24 juin 2025, sur le thème «Pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité».

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Jinqin Gu a fait entendre son point de vue d’une chrétienne de Chine, revenant sur la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, un document historique pour la promotion des droits des femmes et de l’égalité de genre, adopté lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, à Beijing, en 1995.

«Ce document a permis de planter des graines, qui continuent de germer dans les communautés chinoises, et même au sein des Églises de Chine», a-t-elle expliqué. «Il a impulsé une dynamique d’échange autour de la violence domestique, de l’éducation, des perspectives et des soins de santé.»

En 1993, juste avant la Conférence, le Conseil chrétien de Chine a créé une commission sur le travail des femmes. 

«Aujourd’hui, près de 42% des pasteur-e-s ordonné-e-s en Chine sont des femmes, et les séminaires comptent un peu plus d’étudiantes que d’étudiants», a ajouté Jinqin Gu. «Dans les zones rurales, les valeurs traditionnelles empêchent encore les femmes d’exercer des responsabilités dans certaines paroisses.»

La pasteure Henriette Hutabarat Lebang, présidente du COE pour l’Asie, qui animait la discussion, a livré de nombreuses réflexions et cité beaucoup d’exemples illustrant la manière dont les programmes pilotés par le COE avaient aidé des personnes vulnérables. 

«Aujourd’hui, le COE reste la principale organisation œcuménique à proposer une aide et un cap aux personnes vivant avec le VIH et le sida», a-t-elle indiqué, évoquant un exemple parmi tant d’autres.

L’évêque Vicentia Kgabe, de l’Église anglicane d’Afrique australe, diocèse du Lesotho, a porté un message intitulé «Passer de l’interrogatif à l’impératif». Elle a souligné que le Comité central du COE se réunissait dans un monde blessé, qui résonnait dans le cœur de ses membres. 

«Et si nos Églises écoutaient non plus avec pitié, mais dans un esprit de partenariat?», a-t-elle demandé. «Mettons en place un ministère tenant compte des traumatismes.»

Lorsque les femmes sont déplacées, violentées ou réduites au silence, c’est l’image de Dieu qui est dégradée, a-t-elle affirmé. «En tant que membres du Conseil œcuménique des Églises, vous n’êtes pas de simples observateurs et observatrices. Vous êtes – nous sommes toutes et tous – une voix morale qui porte dans le monde entier.»

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Group discussions

Discussions de groupes dans le cadre d’une rencontre de pèlerinage avec la justice de genre à l’occasion de la réunion du Comité central 2025 du Conseil œcuménique des Églises, qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud), du 18 au 24 juin 2025, sur le thème «Pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité».

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