Article de fond
L’atelier Brunnen lors de la 11e Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (COE) a donné la parole aux Églises de Grèce, de Bavière et à la Commission des Églises auprès des migrant-e-s en Europe (CCME).
L’événement a montré la façon dont les Églises européennes réagissent face à la crise des réfugié-e-s, intègrent ces réfugié-e-s et, surtout, mettent en pratique les valeurs chrétiennes d’hospitalité.
«L’Église de Grèce joue un rôle essentiel pour accueillir les réfugié-e-s et faciliter leur intégration, en vue d’une coexistence pacifique bénéfique à la fois pour eux mais aussi pour la société d’accueil» a déclaré le métropolite Gabriel de Néa Ionía et Philadelphia de l’Église orthodoxe de Grèce.
La Grèce est l’un des principaux points d’entrée en Europe pour les réfugié-e-s et les migrant-e-s. Le pays a accueilli plus d’un million de personnes depuis le début de l’année 2015. Cependant, l’afflux de réfugié-e-s a considérablement diminué ces deux dernières années.
Le métropolite Gabriel a indiqué que les projets d’aide aux réfugié-e-s sont profondément ancrés dans les fondements théologiques de la tradition orthodoxe grecque. L’Église fournit une assistance juridique et psychosociale et gère des foyers pour les mineurs non accompagnés.
«Chaque humain est créé à l’image de Dieu. C’est pourquoi, dans la théologie chrétienne, l’étranger n’est ni un ennemi, ni un adversaire, mais un prochain, un frère ou une sœur, peu importe son origine ou sa religion» a-t-il déclaré.
Selon Michael Martin, Oberkirchenrat (conseiller ecclésiastique) de l’Église luthérienne de Bavière, «l’Église d’aujourd’hui et de demain est une Église consciente de sa diversité. Le concept de migration et de fuite est un fondement important de ce système. En effet, il élargit les perspectives sur des perceptions, des analyses et des concrétisations qui résultent de manière cohérente de la promesse de vie de Dieu pour tous les hommes.»
Il a ajouté que «la conception rappelle aux chrétien-ne-s les dons de Dieu, qui ont été confiés à tous les membres du peuple de Dieu, collectivement et de manière égale. Elle nous rappelle la grâce de Dieu et le fait que Dieu a appelé toute l’Église à l’espérance et à l’unité. C’est de ce souvenir qu’émane la vision puissante consistant à façonner la vie de l’Église dans la société d’immigration en tant que communion inclusive.»
Andrej Jevtic, de l’Église orthodoxe serbe, représentant la CCME, a partagé la «déclaration de Pâques» des organisations lors de l’atelier. Cette déclaration affirme l’engagement de l’Europe envers les réfugié-e-s.
Il a expliqué la façon dont la déclaration reconnaît les efforts des Églises, organisations, individus et groupes européens face à la guerre en Ukraine, afin de faire preuve d’empathie et de solidarité envers les réfugié-e-s fuyant la guerre. La déclaration de la CCME indique également que l’UE a mis en place des programmes et des législations qui sont plutôt accueillants et généreux envers les réfugié-e-s d’Ukraine.
Toutefois, la déclaration exprime également des remords quant à la discrimination qu’ont subie certains des réfugié-e-s ukrainiens, en raison de leur appartenance ethnique, de leur religion et de leur origine.
Jevtic a également incité les participants à l’atelier à échanger sur l’efficacité des appels des dirigeants chrétien-ne-s dans une Europe sécularisée. L’importance de la coopération interchrétienne en termes d’hospitalité et d’assistance aux migrant-e-s, ainsi que la question du racisme ont également été évoquées.
Le panel était modéré par Nikos Kouremenos de l’Académie d’études théologiques de Volos.
Retransmission en direct de la 11e Assemblée du COE à Karlsruhe, en Allemagne (en anglais)
Photos de la 11e Assemblée du COE à Karlsruhe, en Allemagne
11e Assemblée du COE à Karlsruhe, en Allemagne
