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Photo: Peter Williams/COE

Photo: Peter Williams/COE

La commémoration du génocide arménien de 1915-1923 aurait dû figurer au cœur du service de prière du dimanche matin 15 novembre en la cathédrale Saint-Pierre de Genève, qui domine la vieille ville. À la suite des attentats terroristes de Beyrouth et de Paris qui, les jours précédents, ont tué des centaines de personnes, les prières de l’Église protestante de Genève et du Comité exécutif du Conseil œcuménique des Églises (COE) ont acquis une autre dimension.

L’archevêque arménien Vicken Aykazian, membre du Comité central du COE, était au nombre des officiants qui ont conduit les prières d’intercession en français et en anglais, dédiées tant aux martyrs et à tous ceux qui ont souffert au cours du génocide du 20e siècle qu’aux «victimes récentes de Beyrouth et de Paris».

Il a cité la déclaration adoptée le samedi 14 par le Comité exécutif: «Face à cette brutalité, la famille humaine – tous les gens de foi et de bonne volonté – doivent se rassembler pour renouveler leur engagement de se respecter et de s’aider mutuellement, de se protéger les uns les autres et de prévenir de telles violences.»

L’archevêque arménien Nareg Alemezian, membre du Comité exécutif du COE, a demandé à Dieu de délivrer l’humanité du mal qui frappe notre époque et de raffermir les croyants dans leur vie chrétienne.

Le Comité exécutif du COE, réuni à Genève du 13 au 18 novembre, avait été invité à participer au service de prière du dimanche dans la vénérable cathédrale Saint-Pierre. Ce bâtiment était jadis le siège épiscopal de Genève, avant que la Réforme du 16e siècle en fasse l’église du réformateur Jean Calvin et le haut lieu de l’Église protestante de langue française de Genève (EPG).

Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, a transmis à l’assistance les salutations du COE et de sa présidente Madame Agnes Abuom, de l’Église anglicane du Kenya. Il a souligné que le Conseil œcuménique est profondément intégré à la vie genevoise, étant l’une des organisations internationales qui se sont installées dans cette ville animées par «la faim et la soif de justice, de paix et de dialogue».

Les membres du Comité exécutif et d’autres représentants du COE assis aux premiers rangs de l’imposant sanctuaire attestaient la diversité du christianisme mondial, avec des femmes et des hommes venus de diverses régions, traditions et ethnies.

Le pasteur Taaroanui Maraea, de la Polynésie française, membre du Comité exécutif, a fait la synthèse de l’esprit d’unité chrétienne manifesté lors de ce service: «Alors que nous sommes en communauté avec nos frères et nos sœurs du monde entier, nous sommes heureux de pouvoir célébrer ce culte avec vous, d’une seule voix et d’un seul cœur. Nous vous remercions de la mission que vous nous avez confiée, à savoir témoigner de la paix et de la justice et œuvrer à leur réalisation, où que nous soyons, où que soit votre Église.»

La prédication était prononcée par le pasteur Emmanuel Fuchs, président de l’EPG. Prenant pour texte les paroles de Jésus en Jean 14,6, «Je suis le chemin, la vérité et la vie», le pasteur Fuchs a fait référence au thème programmatique actuel du COE, «Un pèlerinage de justice et de paix».

Il a rappelé que le pèlerinage chrétien n’est pas seulement une entreprise hardie et la réponse à des défis considérables mais qu’il est aussi «notre cheminement quotidien». Les chrétiens qui cheminent jour après jour, a-t-il rappelé, doivent se souvenir que le sommet ou le but figurant au terme du voyage ne sont peut-être pas aussi important que «le chemin», car Jésus a dit «Je suis le chemin».

Le pasteur Fuchs a déclaré que le moment crucial de notre vie chrétienne pourrait bien être la décision d’entreprendre le voyage. En ce sens, l’Église représente nos compagnons et compagnes de voyage, déterminés à vivre ensemble une vie d’action et de libération, en s’encourageant mutuellement et en prenant conscience des besoins des autres pour y répondre.

À Paris aussi, a poursuivi le pasteur Fuchs, malgré l’épouvante suscitée par ces attentats, il faut trouver la voie qui va vers l’avant. L’Église doit se mettre en chemin dans ce monde de violence de manière résolue, comme on entreprend un pèlerinage: l’Église va de l’avant vers l’espérance.

Le pèlerinage de justice et de paix

WCC Executive Committee convenes to review ecumenical progress (Communiqué de presse du COE du 13 novembre) (en anglais)

Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général, fait rapport au Comité exécutif du COE (Communiqué de presse du COE du 13 novembre)

Le COE condamne fermement les attentats terroristes (Communiqué de presse du COE du 14 novembre)

COP21: le COE réitère son engagement de lutte contre les changements climatiques (Communiqué de presse du COE du 15 novembre)

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