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Photo: Albin Hillert/FLM, 2019

Photo: Albin Hillert/FLM, 2019

Pendant la pandémie de COVID-19, il est difficile de vivre en isolement chez soi et de voir le nombre de personnes infectées par le virus du COVID-19 et le nombre de morts augmenter. Imaginez ce qu’il en est pour les personnes réfugiées et en mouvement dans le monde.

L’inquiétude d’ACT Alliance, l’alliance mondiale de plus de 145 Églises et organisations associées au sein de la famille du Conseil œcuménique des Églises (COE) qui œuvrent de concert dans plus de 120 pays, pour le sort des plus vulnérables est telle qu’elle a publié un «Appel à l’humanité et à une gouvernance mondiale plus robuste».

Le 8 avril, ACT a twitté: «Vous protéger du #COVIDー19 c’est protéger tout le monde! Aidez les personnes qui sont en première ligne», alors que l’attention des personnes préoccupées s’est tournée notamment sur les régions du Moyen-Orient, de la corne de l’Afrique, du Sahel et de la République démocratique du Congo, où les réfugié-e-s et les déplacé-e-s sont légion.

Rudelmar Bueno de Faria, le secrétaire général d’ACT Alliance, a annoncé dans sa déclaration du 7 avril: «Nous constatons avec effroi l’ampleur des conséquences du COVID-19 pour les personnes et nations touchées. Cette pandémie est l’une des plus graves crises humanitaires de l’histoire moderne et s’est propagée dans les pays fragilisés et en proie à des conflits».

De nombreux conflits persistent dans le monde alors que le nombre de morts causées par le nouveau coronavirus augmente. L’appel du 23 mars du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à un cessez-le-feu immédiat en soutien à la lutte contre la pandémie n’a guère été entendu.

M. de Faria a déclaré: «Cette pandémie accroît la vulnérabilité des personnes qui sont déjà en situation de crise humanitaire, de pauvreté, d’inégalité et de difficultés économiques. Les besoins humanitaires se feront plus criants et seront plus exigeants en matière de ressources humaines et financières, puisque les pays du monde entier se concentrent sur leurs propres besoins en lien avec le COVID-19».

Tactiques de guerre économique

Il a également confié son désarroi face au recours à des tactiques de guerre économique par différents gouvernements pour exercer leur mainmise sur les chaînes d’approvisionnement de produits devenus soudainement stratégiques, ce qui porte atteinte à une réponse humanitaire équitable, en particulier dans les pays aux ressources financières moins élevées.

De telles tactiques sont déployées à «un moment où l’ensemble des gouvernements et institutions devraient garantir un accès plein et entier, sécurisé, immédiat et sans restriction au personnel humanitaire et médical, y compris à leurs équipements et matériels, dans les zones les plus touchées», ajoute-t-il.

«Les conséquences pour les pays aux systèmes de santé défaillants peuvent s’avérer particulièrement désastreuses et peuvent avoir une incidence disproportionnée sur les populations qui se retrouvent fortement exposées ou confinées, notamment les personnes migrantes, déplacées, requérantes d’asile, réfugiées et vivant dans des établissements informels», constate M. de Faria.

Le Département des services aux réfugiés palestiniens du Conseil des Églises du Moyen-Orient a annoncé la fermeture de ses bureaux dans de nombreuses régions, à l’exception de ses principaux bureaux à Gaza situés dans la zone sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Ces bureaux demeurent opérationnels malgré les 10 cas de COVID-19 confirmés dans la bande de Gaza.

«La situation est inquiétante, pas uniquement dans la bande de Gaza qui ne dispose que de 60 ventilateurs pour une population de 2 millions de personnes, mais également en Cisjordanie où 205 ventilateurs sont disponibles pour une population de plus de 2,5 millions de personnes.

«Le système de santé palestinien est mis à rude épreuve et proche du stade critique. C’est la raison pour laquelle la police palestinienne et les forces de l’ordre de l’Autorité palestinienne ont exigé ces fermetures strictes», affirme le Département des services aux réfugiés palestiniens.

Avant de préciser que le problème principal auquel sont confronté-e-s les Palestinien-ne-s est le retour des personnes travaillant en Israël et dont certaines sont porteuses du virus.

Des tests insuffisants

«Le nombre de tests est insuffisant pour la juste distribution», ajoute le Département des services aux réfugiés palestiniens.

Souraya Bechealany, la secrétaire générale du Conseil des Églises du Moyen-Orient, s’est exprimée au sujet de la déclaration pastorale historique publiée par le COE et les organisations œcuméniques régionales qui confirme l’urgence de s’unir pour protéger la vie en pleine pandémie de COVID-19.

«Alors que la crise de COVID-19 défie et questionne l’humanité tout entière, il est important que les Églises élèvent leur voix haut et fort, en union dans le corps du Christ, pour témoigner de notre foi et de notre espérance en Jésus Christ ressuscité, et oser dire la parole prophétique qui nous est confiée», a-t-elle déclaré le 8 avril.

ACT Alliance

Conseil des Églises du Moyen-Orient

Migration et justice sociale

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