D’importants votes tenus au début de novembre aux Nations Unies (ONU) montrent la volonté d’agir pour éradiquer les armes nucléaires dans le monde, ainsi que la résistance des principales puissances nucléaires et de leurs alliés sur ce changement tant attendu.
Le Conseil œcuménique des Églises (COE) s’intéresse spécialement aux votes intervenus cette année, après avoir accompagné dans un pèlerinage de Hiroshima à Nagasaki, en août, des dirigeants religieux de sept pays dotés de l’arme nucléaire. L’un des objectifs du voyage était d’amener chaque gouvernement à repenser sa dépendance à l’arme nucléaire à la lumière de ce qui est arrivé à ces deux villes et de ce qu’on sait aujourd’hui de leurs conséquences.
Cette semaine, ces sept gouvernements ont affiché leurs couleurs à l’Assemblée générale des Nations Unies. Les États-Unis et la Corée du Sud ont voté contre trois résolutions qui bénéficiaient d’un vaste soutien et qui appelaient à l’abolition nucléaire pour des raisons d’ordre juridique, humanitaire et moral. L’Allemagne et les Pays-Bas ont voté contre deux fois, et la Norvège, une fois. Ces trois pays sont des alliés des États-Unis à l’OTAN.
Sur une note plus positive, la Norvège, le Japon et le Pakistan se sont abstenus sur la résolution clé visant à combler le vide juridique entourant les armes nucléaires. Le Japon a aussi voté en faveur de la résolution condamnant les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires, et l’Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas et le Pakistan se sont abstenus.
Entre-temps, les trois résolutions ont été adoptées majoritairement par les États votants, pour un total de 124 et 133 voix sur une possibilité de 154 à 175.
Comme l’a indiqué l’archevêque Heirinch Bedford-Strohm, président du Conseil de l’Église évangélique d’Allemagne et participant au pèlerinage au Japon, même si ce vote à l’ONU ne constitue pas encore une percée auprès des États pronucléaires pour qu’ils songent sérieusement au désarmement et à l’abolition de l’arme nucléaire à long terme, il indique le vaste soutien dont il jouit. «En tant qu’Églises, nous continuerons à encourager nos gouvernements dans ce sens!», a-t-il dit.
Le pasteur Stephen Sidorak, représentant de l’Église méthodiste unie et membre de la Commission des Églises pour les affaires internationales du COE, a pour sa part indiqué: «À Hiroshima et à Nagasaki, notre délégation a rencontré quelques-unes des premières victimes de l’ère atomique. Leur témoignage a été une bénédiction et une source d’inspiration pour nous. La majorité toujours plus forte à l’ONU en faveur du désarmement nucléaire montre bien que cette perspective est réalisable et, j’ajouterais, notamment par la grâce de Dieu».
Comme l’a précisé Emily Welty, présidente intérimaire de la Commission des Églises pour les affaires internationales, les trois résolutions sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, l’engagement humanitaire et l’impératif moral montrent de manière encourageante la puissance et la bonne volonté de bien des gens – gouvernements et société civile – de prendre les bonnes décisions pour prévenir le tort causé par les armes nucléaires. «Que ce pas vienne s’ajouter à notre parcours de justice et de paix», a-t-elle ajouté.
Des membres de la Campagne internationale pour l’abolition de l’arme nucléaire (ICAN), dont le COE, cherchent à renforcer l’appui à ces résolutions.
Les pèlerins du COE se souviennent de la destruction meurtrière de Hiroshima par des bombes atomiques il y a 70 ans (vidéo en anglais)
«Le monde doit être débarrassé de l’arme nucléaire»
Les partisans d’ICAN Afrique s’interrogent sur la raison de leur aversion pour les armes nucléaires (en anglais)