Open letter to the leaders of WCC member churches in Madagascar, 24 January 2002

Chers frères et soeurs en Christ,

Le Conseil oecuménique des Eglises suit avec une inquiétude grandissante la polémique et le mécontentement d'une large faction de la population malgache au sujet de l'élection présidentielle à Madagascar. Nous sommes conscients des efforts que vous, dirigeants de nos églises membres, avez faits et continuez de faire pour guider le processus électoral afin qu'il soit pacifique et que la volonté du peuple telle qu'elle a été exprimée par les bulletins de vote soit respectée. Peu d'églises en Afrique ont une expérience aussi riche que la vôtre dans le domaine de la médiation entre le peuple et les autorités politiques, et sont aussi bien placées que vous pour jouer ce rôle.

Nous avons appris que la Haute Cour a annoncé qu'elle rendra publique les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle lundi 28 janvier prochain, qu'elle a refusé de prendre en compte les éléments recueillis par le Conseil national des élections, et que l'éventualité d'une décision qui rendrait caduque la tenue d'un deuxième tour suscite des manifestations populaires importantes, à Antananarivo et dans les Provinces. Nous comprenons que cette situation préoccupante peut déboucher sur une crise politique majeure qu'il serait difficile de contrôler et dont souffriraient le pays et la population.

Par l'intermédiaire de cette lettre ouverte nous en appelons aux responsables politiques qui détiennent le pouvoir à Madagascar de tout faire pour que le processus démocratique soit pleinement respecté. Nous demandons à ceux qui sont chargés du maintien de l'ordre publique d'éviter l'utilisation des moyens violents pour contenir ou empêcher les expressions des sentiments de la population.

Nous vous assurons de notre solidarité et de nos prières pour vous, pour le peuple malgache et pour ses dirigeants politiques en ces temps d'épreuve. Nous nous tenons prêt à vous aider dans vos efforts envers un avenir marqué par la paix sociale et politique et par l'harmonie dans votre pays bien-aimé.

Georges Lemopoulos
Secrétaire général adjoint                    

[TRANSLATION]

Dear sisters and brothers in Christ,

The World Council of Churches is following with growing concern the polemics and popular discontent of a large portion of the malagasy population surrounding the presidential election in Madagascar. We are aware of the efforts that you, the leaders of our member churches, have undertaken and continue to exert to guide the electoral process in a peaceful way and that the will of the people be respected as it was expressed by their ballots. Few churches in Africa have such a rich experience as you in the field of mediation between the people and the political authorities, or are so well placed to play such a role.

We have learned that the High Court has announced that it will make public the official results of the first round of the presidential election next Monday, 28 January, that it has refused to take into account elements gathered by the National Elections Council, and that the eventuality of a decision that would render useless the holding of a second round has given rise to large popular demonstration in Antananarivo and in the provinces. We understand that this worrying situation could lead to a major political crisis that would be difficult to control and that would bring suffering to the country and the population.

Through this open letter we appeal to the political leaders in power in Madagascar to ensure that the democratic process is fully respected. We appeal to those charged with the maintenance of public order to avoid the use of violent means to contain or block the expression of the population's feelings.

We assure you of our solidarity and our prayers for you, the malagasy people and for the political leaders in this time of trial. We remain ready to assist in your efforts toward a future marked by social and political peace and harmony in your beloved country.

Georges Lemopoulos
Deputy General Secretary

Letter to the churches of Madagascar,     22 February 2002

Soeurs et Frères en Christ,

En raison des récents développements suite aux élections présidentielles, les mobilisations de masse dans la capitale Antananarivo et les perturbations violentes ailleurs dans le pays;

En compassion avec tous ceux qui sont pris dans la passion de ces moments dans l'histoire de la nation;

Partageant votre désir de vérité et de justice; et

Nous rappelant que la démocratie dépend de la volonté de tous de vivre ensemble dans un esprit de tolérance et de respect les uns pour les autres;

Le Conseil oecuménique des Eglises renouvelle son appel au peuple malgache, ses parties politiques, et le gouvernement d'agir maintenant avec modération, évitant toute forme de violence qui pourrait vous diviser davantage et poser des obstacles à votre avenir commun.

Nous appelons aussi toutes les nations amies de Madagascar à faire usage d'une diplomatie de sagesse pour aider Madagascar à remettre en place une base solide de gouvernance démocratique qui puisse répondre à la volonté du peuple malgache dans son ensemble.

Nous vous assurons de nos prières en ces moments critiques.

    Konrad Raiser
    Secrétaire général

 [TRANSLATION]

Sisters and Brothers in Christ,

In view of recent developments in the aftermath of the presidential elections, and of the mass mobilizations in the Capital and violent disturbances elsewhere in the country;

Out of compassion with all caught up in the passion of this hour in the nation's history;

Sharing your desire for truth and justice; and

Mindful of the fact that democracy depends on the will of all to live together in a spirit of tolerance and mutual respect:

The World Council of Churches renews its appeal to the people of Madagascar, their political parties and the government to act now with reason, avoiding any form of violence that would further divide and pose obstacles to your common future.

We appeal at the same time to all nations to use wise diplomacy to maintain calm and assist Madagascar to restore a firm basis for democratic rule responsive to the will of all its people.

Assuring you of our prayers in this critical time,

Yours in Christ,

Konrad Raiser
General Secretary