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Pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises

Centre œcuménique, le 24 avril 2017, à l’occasion de la visite de

Sa Toute-Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée Ier

 

Votre Toute-Sainteté,

Chers invités, Vos Éminences, Vos Excellences,

Chers collègues du Centre œcuménique,

Mesdames et Messieurs,

Chers frères et sœurs en Christ,

 

Bienvenue au Centre œcuménique à l’occasion de cet événement exceptionnel ! Au nom du Conseil œcuménique des Églises et de nos organisations sœurs, nous vous souhaitons la bienvenue, Votre Toute-Sainteté Bartholomée Ier, archevêque de Constantinople, nouvelle Rome et patriarche œcuménique. C’est un grand honneur de vous accueillir de nouveau au sein du Centre œcuménique et ainsi de pouvoir entendre vos points de vue sur le mouvement œcuménique.

Il s’agit là, honorable assistance, d’une occasion unique de rencontrer l’un des responsables d’Église les plus respectés au monde à l’heure actuelle. J’ajouterais même, l’un des responsables d’Église les plus respectés au monde de notre temps. À cette occasion, nous célébrons les 25 ans de service de Sa Toute-Sainteté en tant que premier chef spirituel des Églises orthodoxes orientales. En tant que patriarche œcuménique, il joue également un rôle significatif au sein de la communauté œcuménique élargie du Conseil œcuménique des Églises, et au-delà. À plusieurs reprises, il a rencontré le pape François afin de résoudre certaines des situations d’urgence qui frappent le monde actuellement. Ce fut le cas l’année dernière sur l’île grecque de Lesbos. Cette semaine au Caire, le COE sera présent aux côtés de ces deux hommes afin de renforcer les efforts de paix menés conjointement par les chrétiens et les musulmans.

En sa qualité de chef spirituel du monde orthodoxe, le patriarche œcuménique Bartholomée 1er est un dirigeant écouté par de nombreuses personnes, bien au-delà des fidèles orthodoxes. Il contribue à développer et à surveiller la boussole morale. En outre, il fournit des orientations pour résoudre les problèmes les plus graves et les plus menaçants pour l’humanité et l’ensemble de la création. Avant beaucoup d’autres, il a attiré l’attention sur la crise environnementale mondiale, en particulier les menaces qui pèsent sur les océans, les mers et les rivières de la planète, en organisant des «séminaires flottants». L’un d’eux s’est déroulé le long de la côte norvégienne en 2003.

Nous sommes face à un responsable chrétien qui a su démontrer le bien-fondé des principes moraux de base de la foi chrétienne - dont plusieurs que nous partageons avec d’autres croyants - pour guider notre vivre-ensemble. Il partage également sa riche expérience et sa sagesse quant aux attitudes chrétiennes de responsabilité envers Dieu et l’ensemble de la création de Dieu.

D’un point de vue personnel, je peux affirmer que j’ai beaucoup appris des initiatives courageuses, de la sagesse et de l’engagement de Sa Toute-Sainteté, comme beaucoup d’autres personnes assumant des fonctions de responsabilité au sein des Églises et du mouvement œcuménique.

Nous nous sommes rencontrés au Phanar, à Istanbul, en décembre 2016 afin de partager une nouvelle fois les réflexions du mouvement œcuménique et de discuter des défis auxquels le monde est confronté actuellement. L’accueil a été très chaleureux et la discussion, à la fois enrichissante et prometteuse.

La première fois que j’ai eu le privilège de l’écouter, c’est le jour où j’ai été nommé secrétaire général du Conseil des relations œcuméniques et internationales de ma propre Église, l’Église de Norvège. Alors que j’étais interrogé en ce jour de juin 2012 sur mon nouveau rôle et ma vision du travail qui m’attendait, Sa Toute-Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée Ier se trouvait par hasard - ou par providence - à Oslo afin de recevoir le prix Sophie pour son travail exceptionnel en faveur de la protection de l’environnement.

J’ai ainsi eu l’occasion de découvrir une vision du travail œcuménique et international, ainsi qu’un modèle de leadership qui m’a servi dans mes fonctions au sein du COE. J’ai été inspiré par la clarté avec laquelle il partageait les dimensions les plus fondamentales et les plus prophétiques de notre foi avec n’importe quel public, l’encourageant à maintenir un haut niveau de moralité en matière de protection de l’humanité, des droits de la personne, de la justice et de la paix, mais aussi et surtout de l’ensemble de la création de Dieu sur cette planète où nous vivons tous.

J’ai ressenti une profonde sagesse, issue tout droit de l’Évangile. La richesse de la tradition et de l’enseignement chrétiens orthodoxes, accessibles, ont été une source d’inspiration pour de nombreuses personnes ayant entendu les discours de Sa Toute-Sainteté. Il fait preuve d’ouverture d’esprit face à la richesse du dialogue œcuménique et du dialogue interreligieux, tout en se montrant ferme et sans ambigüité quant aux positions défendues par les églises orthodoxes. Je continue d’apprendre auprès de lui ce que signifie le leadership œcuménique à notre époque.

Aujourd’hui, nous avons tous ce privilège. Bienvenue, Votre Toute-Sainteté. Je vous laisse la parole.