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La religion est-elle discriminatoire? Existe-t-il une discrimination dans les religions et de leur part? Telles sont les questions que le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE), a abordées le 14 février dernier au cours d’une conférence à laquelle il participait avec d’autres intervenants dans un centre culturel de Trondheim, en Norvège.

«La discrimination est avant tout une question de justice, et la justice doit s’exprimer par des droits, a-t-il déclaré. Les droits font partie des structures de responsabilité. Ce sont les droits universels de la personne que les États-nations doivent mettre en œuvre dans leur système législatif et judiciaire. Et ces droits sont définis par les conventions et les accords internationaux.»

Pour le pasteur Tveit, lorsque l’on associe ces définitions à la religion, de nombreuses dimensions viennent s’ajouter à la discussion: «En particulier, cela ajoute des questions élémentaires à la dimension de la responsabilité: qu’implique le fait d’être responsable devant Dieu dans une discussion sur la religion et la discrimination? Je vous répondrai que cela implique beaucoup de choses, en ce sens que nous avons une responsabilité morale, et même juridique.»

Le pasteur Tveit s’est également exprimé sur la religion et la discrimination sous l’angle du Pèlerinage de justice et de paix que mène actuellement le COE:

«Instaurer la justice et la paix revient dans une large mesure à lutter contre toutes les formes de discrimination. Rendre des comptes à Dieu, au Dieu vivant et créateur de toutes choses, c’est rendre des comptes aux êtres vivants aujourd’hui. En particulier, et avant toute chose, nous avons des comptes à rendre aux autres êtres humains, qui ont tous été créés à l’image de Dieu. Être humain, c’est être le prochain de quelqu’un. Nous sommes toujours en relation avec les autres, même des inconnus.»

En définitive, a-t-il observé, s’interroger sur la religion et la discrimination exige de poser des questions difficiles, mais vitales: «Qu’est-ce qui peut insuffler aux êtres humains de l’espérance en l’avenir? La religion est-elle quelque chose qui nous sert à assurer notre propre avenir, à préserver seulement notre clan, notre groupe, notre nation, ou est-ce une base, une inspiration pour ce qu’on peut appeler l’avenir de l’humanité?»

Le pasteur Tveit participait à une séance plénière consacrée aux liens entre la religion et la discrimination. Les personnes invitées ont relaté leur expérience dans différentes régions et religions du monde, avant de prendre part à un débat.

Les autres intervenants étaient Mme Marina Nemat, réfugiée chrétienne d’Iran, et M. Ismail Cuneyt Guzey, professeur agrégé au Département des neurosciences et des sciences du mouvement de l’Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) et président de l’Association musulmane de Trondheim.

La séance était présidée par Mme Ulrika Mårtensson, professeure au Département de philosophie et d’études religieuses de la NTNU.

Vidéo de la rencontre (en anglais)