Du 10 au 12 mars, une délégation oecuménique se rendra en Côte d'Ivoire pour manifester la solidarité du mouvement oecuménique avec les Eglises de ce pays et pour jeter les bases d'une initiative interreligieuse en vue de rechercher une solution au conflit politique et ethnique qui divise ce pays.

Cette délégation, constituée à l'initiative du Conseil oecuménique des Eglises (COE) en coordination avec la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA), rencontrera les dirigeants des Eglises chrétiennes de ce pays. Elle leur fera part de la solidarité oecuménique internationale, elle analysera avec eux la situation critique de ce pays et la manière dont les Eglises et les communautés religieuses en général peuvent contribuer à promouvoir une solution négociée à l'affrontement armé entre les groupes rebelles et le gouvernement.

Avec les dirigeants de l'Eglise catholique romaine et d'autres communautés, la délégation explorera les possibilités d'action conjointe en faveur de la paix et de la réconciliation. Avec des représentants des partis du gouvernement et de l'opposition, elle envisagera l'appui que le monde politique pourrait apporter à une initiative interreligieuse allant dans ce sens. Enfin, elle tentera de rencontrer le comité de suivi mis en place après l'accord conclu à Paris, en janvier dernier, entre les rebelles et le gouvernement.

La délégation se composera de trois personnes : représentant le COE, M. Jean Fischer, ancien directeur, au COE, de la Commission d'entraide et de service des Eglises et d'assistance aux réfugiés et ancien secrétaire général de la Conférence des Eglises européennes (KEK) ; le pasteur Simon Dossou, président de l'Eglise protestante méthodiste du Bénin, et le pasteur Gerson Bessa, modérateur de l'Eglise évangélique presbytérienne du Togo. Ces rencontres auront lieu à Abidjan et dans d'autres lieux, si les conditions de sécurité le permettent.

Ce pays compte 16 millions d'habitants. Le nord est en majorité islamique et le sud à prédominance chrétienne. Il s'y trouve deux Eglises membres du COE : l'Eglise protestante méthodiste et l'Eglise harriste. Dans une lettre du 10 octobre dernier, le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du COE, les a appelés à « faire tout leur possible pour empêcher que ce conflit ne dégénère en une guerre civile » ainsi qu'à « analyser les causes sous-jacentes de cette crise et y remédier autant qu'il est en leur pouvoir ».