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Le FAWE, partenaire de l’Alliance ACT, s’assure le concours de responsables communautaires au Liberia pour lutter contre la propagation de l’Ebola. © ACT/FCA/Leena Lindqvist

Le FAWE, partenaire de l’Alliance ACT, s’assure le concours de responsables communautaires au Liberia pour lutter contre la propagation de l’Ebola. © ACT/FCA/Leena Lindqvist

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Des représentants des Nations Unies et du Conseil œcuménique des Églises (COE) sont convenus que la communauté internationale et les responsables religieux doivent coopérer davantage pour lutter contre le fléau que représente le virus Ebola.

Organisé au Centre œcuménique de Genève le 28 novembre, ce colloque s’inscrivait dans le sillage d’une réunion accueillie le 29 septembre par le COE à Genève sur le même thème.

Dans une intervention par Skype, le docteur David Nabarro, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la lutte contre Ebola, a déclaré à la réunion du 28 novembre: «Les organisations religieuses ont un rôle absolument essentiel à jouer dans la lutte contre Ebola parce qu’elles ont un accès privilégié aux populations.»

Le colloque avait pour objectif de rassembler les compétences, les expériences et les connaissances d’employés clés du COE et de l’ONU, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), de l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de l’Alliance ACT, de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), de Caritas Internationalis, de communautés religieuses, de l’Institut allemand pour la mission médicale (Difäm), de Pain pour le monde et d’autres partenaires essentiels, pour dialoguer et définir des stratégies sur les ripostes actuelles à Ebola.

Le virus Ebola «frappe directement au cœur» de ce que signifie être humain, a affirmé l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, dans une vidéo enregistrée pour le colloque du COE.

Il a souligné la contribution «absolument cruciale» des Églises et des autres communautés religieuses dans la lutte contre la crise.

Le chef de l’Église anglicane a évoqué la «profonde tristesse» qu’il a ressentie lors d’une visite en Afrique de l’Ouest en octobre, où il avait rencontré le chef de cabinet de la Mission de l’ONU pour l’action d’urgence contre Ebola (UNMEER) à Accra, au Ghana.

«On est contaminé par les personnes qu’on aime le plus et qu’on pleure le plus à leur mort, car le danger qu’elles représentent est plus grand après leur décès», a indiqué l’archevêque.

Réunissant des représentants d’organisations chrétiennes de santé, de développement et d’entraide ainsi que des agences de l’ONU, le colloque du COE avait pour objectif de leur permettre de tirer des enseignements les uns des autres et de trouver des moyens de collaboration pour multiplier leurs efforts.

Lutter contre la crise de l’Ebola

Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, a déclaré qu’il s’agit «d’une crise autant sanitaire que communautaire. Les Églises membres du COE constituent une communauté qui vient en aide aux familles.»

Les enfants sont particulièrement vulnérables et nombre d’entre eux se retrouvent orphelins à cause de la maladie.

Il a affirmé que les institutions affiliées à l’Église peuvent être extrêmement efficaces dans les pays touchés par Ebola et qu’il est «extrêmement important» de les soutenir.

Le pasteur Tveit a cité le docteur Keiji Fukuda, sous-directeur général de l’OMS en charge de la sécurité sanitaire, qui, lors d’une réunion le 2 octobre, avait déclaré que l’ONU pouvait envoyer des soldats pour assurer la logistique nécessaire pour prévenir la propagation de l’Ebola et mettre en place les équipements de soins nécessaires.

Néanmoins leur champ d’action ne pourrait pas aller au-delà. Le COE et la communauté religieuse doivent laisser le «dernier kilomètre» à la population locale.

La doctoresse Sue Parry, du programme de santé et guérison du COE, a déclaré qu’une stratégie avait été mise au point pour que la communauté de l’Église puisse combattre l’Ebola au niveau mondial et de nombreuses consultations ont eu lieu avec l’OMS et d’autres acteurs clés.

Elle a notamment évoqué une consultation sur la riposte à Ebola qui s’est tenue du 24 au 26 novembre et qui a rassemblé des responsables d’Église, des agents de santé d’Église, des organisations interreligieuses et l’ONU pour contribuer à tracer les contours des interventions futures.

Sue Parry a souligné que le COE représente bien plus que des responsables d’Église et une organisation chrétienne d’envergure mondiale.

«L’organisation dispose aussi d’un réseau bien développé de services de santé qui représentent une part importante des soins de santé nationaux dans toute l’Afrique. Bien souvent, ils sont les seuls points de santé qu’on puisse trouver dans les régions plus rurales et isolées des différents pays.»

Et d’ajouter: «Nous ne considérons pas l’Ebola uniquement sous l’angle de l’intervention d’urgence.»

Les communautés touchées par la maladie au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone ont été dévastées et le tissu social est en train de se désintégrer, a-t-elle expliqué. «Les pays qui sont confrontés à l’épidémie sortent tout juste d’une période de conflit civil.»

Vidéos liées à la riposte œcuménique à l’Ebola (en anglais)

Les Églises et les agences de l’ONU mettent au point des ripostes à l’épidémie d’Ebola (Communiqué de presse du COE du 1er octobre 2014)

Travail du COE sur le thème de «santé et guérison»