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© Albin Hillert/COE

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Organisée sous l’égide du Conseil œcuménique des Églises (COE), une importante conférence sur la paix et la sécurité en République démocratique du Congo (RDC) a entamé mercredi 27 mai sa recherche de solutions aux défis les plus ardus de ce vaste pays d’Afrique centrale.

Saluant et accueillant la «très dynamique famille œcuménique de la RDC», Peter Prove, directeur de la Commission des Églises pour les affaires internationales, a ouvert la première grande réunion d’Églises et de partenaires œcuméniques sur la RDC à se tenir à Genève, selon ses mots.

Les participants ont décidé de se réunir pour ces trois jours de conférence afin de se mettre d’accord sur les approches à adopter concernant quatre problématiques spécifiques en RDC: les conflits violents, l’intégrité électorale, la protection de l’environnement et les droits de la personne.

Cette conférence s’inscrit dans le sillage d’une visite de «lettres vivantes» en RDC par une délégation du COE en 2009, de la décision de l’Assemblée du COE en 2013 de considérer la RDC comme un «pays prioritaire» dans ses activités internationales, ainsi que de la participation du pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, à un forum œcuménique dans la capitale du pays, Kinshasa, en avril 2014.

Évoquant l’esprit de la Pentecôte, le pasteur Tveit a parlé de «l’objectif clair et commun» de la réunion, en l’occurrence déterminer ensemble «comment l’esprit de Dieu nous appelle, nous invite et nous renforce pour le ministère et le service des Églises» en RDC. Après de nombreuses années d’engagement œcuménique en RDC, a-t-il dit, le moment est opportun «pour traduire nos discussions en actes» et pour nous poser la question suivante: «Comment aller de l’avant dans la quête de paix et de justice en RDC?»

Le pasteur Tveit a en outre fait référence au Pèlerinage de justice et de paix pour décrire le travail du mouvement œcuménique aujourd’hui et l’orientation stratégique qu’assure le COE dans ce domaine.

Bien que, depuis de nombreuses années, la RDC connaisse «un contexte de souffrance», a-t-il dit, «cette réunion est un signe qui laisse espérer un autre récit, une autre réalité, un autre avenir» pour le pays: les Églises décident de quelle manière elles vont utiliser leurs ressources ensemble pour la paix, la sécurité et le développement durable dans le pays.

La conférence a notamment pour ambition de produire «un plan d’action œcuménique comportant des recommandations pour un développement global et durable dans une société en paix», a expliqué le pasteur Milenge Mwenelwata, de l’Église du Christ au Congo.

L’un des orateurs principaux, l’évêque David Yemba, de l’Église méthodiste unie en RDC, a fait une description sommaire de la montagne de menaces et d’épreuves auxquelles la RDC est confrontée, en particulier la forte insécurité provoquée par le pillage des ressources, la corruption dans les entreprises et le secteur public et la pauvreté que cela engendre.  «Où est l’Église dans tout cela?», a-t-il demandé.

«Le rôle de l’Église consiste en sa mission prophétique de s’élever contre le mal», a-t-il affirmé, bien que «l’absence de cohésion entre les Églises porte préjudice à sa voix prophétique et à son influence.»

Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits armés, s’est également adressée à la conférence par vidéo. Elle s’est félicitée de l’engagement renouvelé des Églises à être des «gardiennes des valeurs morales», en particulier dans la lutte contre les violences faites aux femmes et les inégalités hommes-femmes.

La conférence a débuté par des prières du matin dans la chapelle du Centre œcuménique, avec une prédication du patriarche Jean Baudouin Kayuwa Mikenyi, de l’Église du Christ Lumière du Saint Esprit.

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