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Gamchun © Laurence Villoz

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Grâce à des subsides du gouvernement, certains quartiers défavorisés de Busan se transforment en œuvres d’art et deviennent des attractions pour les touristes. Cette initiative a permis de réduire considérablement le taux de criminalité et d’éviter que ces endroits deviennent des bidonvilles.

En arrivant dans le «village» de Gamchun, à la périphérie de Busan, le visiteur est tout de suite touché par la beauté de ce rassemblement de maisons colorées. Situé sur une colline qui surplombe l’ancien port de Busan, ce village se compose d’une multitude de petites maisons, rouges, jaunes, vertes ou bleues.

Sur les murs, des artistes ont peint des poissons qui indiquent la direction à suivre pour visiter cet endroit. Des trompes l’œil et des fresques ornent la rue principale. Et le visiteur peut apercevoir des oiseaux colorés, en céramique, sur le bord des toits.

Des quartiers construits dans des situations dramatiques

Bien que ces quartiers semblent avoir reçu un peu d’attention, ils se sont développés alors que des milliers de coréens, marginalisés, meurtris et démunis, n’avaient nulle part où aller.

A la fin de la colonisation japonaise, en 1945, un grand nombre de coréens qui avaient été déportés de force au Japon pour travailler, sont rentrés en Corée. Ces personnes n’avaient plus rien.

Quelques années plus tard, pendant la guerre de Corée, entre 1950 et 1953, de nombreux coréens ont dû quitter leur région cherchant un endroit où vivre. Puis dans les années 70, les personnes les plus pauvres ont été chassées de chez elles à cause du développement économique.

Un village sur un cimetière japonais

Ces quartiers ont été construits dans des endroits où personne ne voulait aller. Comme par exemple, le «village» de Biseok, les pierres tombales en coréen, qui se situe dans un ancien cimetière japonais. Après la colonisation japonaise, certaines personnes n’ayant nulle part où vivre, se sont abrités dans les tombeaux des japonais. Après quelques années les corps ont été retirés et d’autres petites maisons ont été construites.

Ou encore le «village» de Moodeom qui signifie les tombes. Ce village s’est développé dans un cimetière coréen. Dans les petits jardins autour des cabanes, le visiteur peut apercevoir des tombes. Ces tombes n’ont pas de pierres tombales, le sol est simplement bombé.

Actuellement, ces villages ont été désertés par les familles et abritent des personnes âgées, pour la plupart, qui sont seules et sans famille. Une partie des maisons ont été abandonnées et tombent en ruines.

Depuis une dizaine d’années le gouvernement coréen subventionne ces quartiers défavorisés en y installant de l’eau et de l’électricité. Et certains habitants bénéficient de repas subventionnés. Même si le travail des artistes apporte un peu de couleur, les gens vivent dans une grande précarité.

On pourra obtenir des photos en haute résolution sur photos.oikoumene.org

Site web officiel de la 10e Assemblée du COE

Laurence Villoz, journaliste francophone pour le COE, à Busan