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© Peter Williams/COE

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L’évêque orthodoxe copte Angaelos peut se prévaloir d’une certaine autorité quand il évoque les réfugiés et les chrétiens du Moyen-Orient.

Natif du Caire, il fait partie de la diaspora africaine et moyen-orientale et il est aujourd’hui l’évêque général de l’Église orthodoxe copte au Royaume-Uni.

Il est intervenu le 18 janvier à la conférence de haut niveau sur la crise des réfugiés en Europe organisée par le Conseil œcuménique des Églises (COE) en collaboration avec des agences des Nations Unies.

«Nous ne parlons pas de gens qui quittent un quartier défavorisé pour s’installer dans un quartier plus cossu en quête d’une meilleure qualité de vie; ce sont des gens qui fuient des États  quasi anarchiques, ravagés par la guerre, la pauvreté et le conflit, pour trouver une protection et assurer leur sécurité et celle de leur famille.»

L’évêque Angaelos souligne: «Il s’agit d’une question vaste et complexe, qui dépasse tout individu, Église, pays ou organisation pris isolément, et le moins que nous puissions faire – ce que nous devons faire – c’est travailler à la collaboration.»

La conférence des 18 et 19 janvier était accueillie par le COE et organisée en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Alors qu’il était encore enfant, Angaelos a émigré avec sa famille en Australie, et c’est dans ce pays qu’il a grandi et passé ses jeunes années.

Après ses études, en 1990, il est retourné en Égypte pour entrer au monastère Saint-Bishoy, dans la région de Ouadi Natroun, où le pape Shenouda III l’a par la suite consacré moine.

Aujourd’hui, il est à la tête de son Église au Royaume-Uni et préside Churches Together in Britain and Ireland (CTBI, Rassemblement des Églises de Grande-Bretagne et d'Irlande).

«Au cours des trois prochaines années, l’action du CTBI va porter sur la question des réfugiés», indique l’évêque.

Il souligne par ailleurs que l’Église avait un rôle de premier plan dans l’aide à apporter aux réfugiés et réfugiées.

«L’Église est la plus grosse ONG du monde, mais nous représentons beaucoup plus: nous sommes le corps du Christ.

«Nous ne sommes unis ni par les conventions sociales, ni par décret international. Nous sommes unis par une directive sacrée; un commandement de vivre en tant que corps du Christ, un corps avec une tête, or quand une partie souffre, c’est nous tous qui souffrons, quand une partie est captive, c’est nous tous qui sommes captifs», déclare Angaelos.

Il propose une solution: «Notre organisation, le Conseil œcuménique des Églises, représente ces Églises sur le terrain au Moyen-Orient, et après avoir discuté avec un grand nombre de personnes ces derniers mois et années, après être allé à Irbil, à la frontière gréco-macédonienne, et bientôt avec la visite de camps en Jordanie, il est déjà évident que les chrétiens ne sont pas enregistrés», dit l’évêque Angaelos.

«Nous devons utiliser nos réseaux d’Églises sur le terrain pour soutenir le processus d’enregistrement.

«Les Églises sur le terrain bénéficient d’une connaissance pastorale et d’une expérience du terrain, et par leur intégrité, elles inspirent à leurs communauté le respect et la confiance. Les personnes qui ne sont pas enregistrées sont doublement désavantagées: elles sont non seulement persécutées pour leur religion, chrétienne ou autre, mais en outre, elles n’ont pas un accès égal aux programmes internationaux».

L’évêque évoque le déclin des chrétiens au Moyen-Orient.

«Là où les chrétiens représentaient autrefois 25% de la population, leur proportion est tombée aujourd’hui à 5%, dont 4% se trouvent en Égypte.

«Le silence des Églises, des pays et de la communauté internationale y a contribué. Nous avons abaissé le palier de la dignité humaine: tant que les gens ne sont pas mourants, leur sort est acceptable […] il est donc de notre devoir de défendre les personnes dont les droits et libertés qu’elles tiennent de Dieu ont été foulés au pied.

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