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Photo: Daniel Shaked/KAICIID

Photo: Daniel Shaked/KAICIID

L’unité entre les responsables religieux se développe et c’est un puissant message d’espoir pour la région arabe que les responsables chrétiens, juifs et musulmans ont entendu durant une conférence organisée à Vienne sur la coexistence pacifique et la diversité, préconisant aussi un dialogue plus intense.

La conférence des 26 et 27 février derniers était organisée par le Centre de dialogue international (KAICIID), basé à Vienne.

Elle s’est tenue à l’heure où les gens qui cherchent à semer la discorde font des différences religieuses la cause des problèmes sociétaux, tandis que les responsables religieux travaillent plus dur que jamais pour l’unité.

«L’unité d’intention entre chrétiens et musulmans sur les questions essentielles, telles que la citoyenneté commune, ne peut être ignorée. L’unité entre les responsables religieux est le plus fort message d’espoir que la région ait connu depuis de nombreuses années», a déclaré le secrétaire général du KAICIID, Faisal Bin Muaammar, en ouverture de la conférence.

À l’issue de l’événement, des centaines de responsables religieux se sont prononcés conjointement pour les valeurs de cohésion sociale et de coexistence pacifique.

Le Centre, situé à Vienne, travaille avec des représentants des cinq religions principales dans le monde et a mis en œuvre des programmes au Nigéria, en République centrafricaine, dans la région arabe, au Myanmar et en Europe.

Partenaires internationaux

Il fonctionne avec un large éventail de partenaires internationaux, parmi lesquels des institutions religieuses, des organisations intergouvernementales telles que le Commission européenne et les Nations Unies, et la société civile.

Plus de 200 chefs religieux, responsables politiques, universitaires et représentants d’organisations internationales et de la société civile ont participé à la conférence.

Parmi eux, des responsables de la communauté orthodoxe, du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, de la Ligue islamique mondiale, des communautés juives et de l’Église évangélique en Égypte.

Intitulée «Dialogue interreligieux pour la paix, promouvant la coexistence pacifique et la citoyenneté commune», la conférence correspondait avec la cinquième année de fonctionnement du centre.

«Favoriser la tolérance et approfondir les valeurs partagées gardera nos religions à distance des revendications exclusives et des tendances fondamentalistes», a affirmé le catholicos de Cilicie, Aram Ier Keshishian.

«Esprit de tolérance»

Il a dit: «C’est seulement en donnant une expression à l’esprit de tolérance que nous pourrons surmonter la crainte et la méfiance et fonder une existence harmonieuse.»

Le métropolite Emmanuel, exarque du Patriarcat œcuménique de Constantinople, a répété les paroles du patriarche Bartholomée lors de son allocution.

«Nous devons aimer non seulement nos amis mais aussi nos ennemis, ce qui est plus difficile. Tel est le fondement d’un dialogue sincère et durable, et c’est ce que fait le KAICIID.»

Le rabbin David Rosen, directeur international des Affaires interreligieuses du Comité juif américain, a remarqué: «Le préjugé et la bigoterie sont encouragés par l’ignorance et l’aliénation. C’est pourquoi ce rassemblement est si important. Et c’est pourquoi le dialogue interreligieux sincère favorise la paix.»

Le pasteur Mark Poulson, secrétaire des Affaires interreligieuses pour l’archevêque de Cantorbéry, a expliqué que les plateformes doivent être authentiques: «Les plateformes et leur construction demandent préparation et attention, et elles ne sont efficaces que si elles sont appropriées aux lieux».

Kezevino Aram, directeur de l’ashram Shanti, y a fait écho, déclarant: «Nous qui sommes rassemblés ici sommes convaincus que le dialogue doit se poursuivre, mais nous devons encore convaincre nos frères et sœurs de l’impact réel de ce dialogue. Les conflits ont augmenté, mais le désir et la soif de la paix augmentent également.»

L’évêque Miguel Ayuso, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a évoqué l’espérance que de telles réunions peuvent apporter.

«Les immenses mouvements de réfugiés et de migrants fuyant l’horreur de la guerre nous trouveront unis dans la compassion et avertis de l’urgence de répondre aux défis actuels», a affirmé l’évêque catholique.

«Combien la paix et la réconciliation sont nécessaires actuellement dans notre monde qui a tant besoin de favoriser une "culture du dialogue", une "culture d’inclusivisme", respectueuse de chaque personne humaine, pour favoriser ensemble une solidarité orientée vers le bien commun.»

Le KAICIID a indiqué que les principaux représentants des communautés musulmanes, chrétiennes, juives et d’autres religions dans le monde «ont élevé une même voix pour la cohésion sociale, la coexistence pacifique et le respect de la diversité religieuse».

Citoyenneté commune

Les participants se sont concertés sur des sujets tels que le rôle des chefs religieux et des responsables politiques dans la promotion de la cohésion sociale et de la citoyenneté commune, une question qui pèse dans l’ordre du jour des responsables religieux au Proche-Orient.

Ils ont également discuté des partenariats mondiaux pour le dialogue et la promotion des valeurs de la cohésion sociale, de l’éducation interreligieuse et de la citoyenneté commune, et ont étudié les médias sociaux comme espace de dialogue.

Parmi les participants figuraient des personnalités majeures du dialogue interreligieux, des experts et des responsables politiques.

Parmi les participants, le patriarche Bartholomée, archevêque de Constantinople; Mohammad bin AbdulKarim Alissa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale; Abbas Shuman, député d’Al-Azhar; Theodoros II d’Alexandrie, pape et patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique; le rabbin Pinchas Goldschmidt, grand rabbin de Moscou, en Russie, et président de la Conférence des rabbins d’Europe; Adama Dieng, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide; et Ahmad Alhendawi, secrétaire général de l’Organisation mondiale du mouvement scout.

D’autres ont apporté leur soutien à la mission visant à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel, parmi lesquels: Michael Linhart, secrétaire général des Affaires étrangères en Autriche; Nizar Madani, ministre d’État des Affaires étrangères en Arabie Saoudite; Belén Alfaro, ambassadrice espagnole de l’Alliance des civilisations et du dialogue interreligieux.

Les chefs religieux arabes créent la première plate-forme pour la cohésion sociale

Photos de la conférence «Dialogue interreligieux pour la paix, promouvant la coexistence pacifique et la citoyenneté commune»

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